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De l'Australie aux Etats-Unis, huit jours, deux défaites, mais un monde d'écart

Laurent Vergne

Publié 14/08/2016 à 22:57 GMT+2

JO RIO 2016 – Fessée par l'Australie en ouverture du tournoi olympique, l'équipe de France a achevé son premier tour sur une autre défaite, contre les Etats-Unis. Mais ce court revers, de trois petits points, qui vient après trois victoires, confirme surtout que la gifle australienne est aujourd'hui bien loin.

Thomas Heurtel face à Kyrie Irving lors de France - Etats-Unis aux Jeux Olympiques de Rio 2016

Crédit: AFP

Huit jours. Huit petits jours séparent les deux rencontres de l'équipe de France contre l'Australie, samedi dernier, et face aux Etats-Unis, ce dimanche. Deux matches perdus, mais c'est bien leur unique point commun. Du bouillon austral (-21, 66-87) à la courte défaite face aux tenants du titre (-3, 97-100), les Bleus ont bien changé. Entre les deux, il y aura eu les trois victoires devant la Chine, la Serbie et le Venezuela. Et la progression constante d'un groupe retrouvé. Au point de sortir de ce match face au Team USA "avec quelques regrets" comme l'ont dit de concert plusieurs joueurs. Ce qui ne peut pas être mauvais signe.
Il y a huit jours, après la gifle contre l'Australie, les Français se sont vraiment posé beaucoup de questions. Ils peuvent le dire, maintenant. "J'ai eu peur, oui, avoue Joffrey Lauvergne. Parce qu'il n'y avait pas que l'Australie. On sortait aussi de la prépa en Argentine, où on n'avait pas été bons du tout." "Contre les Australiens, on n'a pas joué en équipe", estime Vincent Collet, sans forcément avoir trouvé le pourquoi du comment, d'ailleurs. "Il peut y avoir plein de raisons, reprend le sélectionneur. C'était un premier match, la cérémonie d'ouverture la veille qui peut être une distraction, ça peut être plein de choses."
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Nicolas Batum face à Kevin Durant - BAsket France USA JO Rio 2016

Crédit: AFP

Dimanche, la réunion qui a tout changé

En tout cas, ça ne pouvait pas durer. Sinon, la bande à Tony Parker fonçait droit dans le mur pour la der du meneur des Spurs. "Dès dimanche, on a fait une réunion, raconte Collet. On a discuté entre nous, on a fait de la vidéo, il y a eu un entrainement. On a vraiment décidé de repartir de zéro. Le match face à la Chine nous a aidés à le faire." Le message de cette réunion post-traumatique ? Vous valez mieux que ça, les gars, et vous allez le prouver. "Ça fait six ans que l'ossature de l'équipe est la même, rappelle le coach. Les gars se connaissent, le staff les connait, on sait tous ce qu'ils sont capables de faire. Depuis, on a été sérieux et l'équipe a été meilleure à chaque match."
"C'est bien ce qu'on fait depuis, collectivement", confirme Lauvergne, encore précieux dimanche (12 points, 5 rebonds). Malgré les calculs d'apothicaire et le "qui perd gagne" contre la Serbie, qui contraindra les Français à retrouver le Team USA en demi-finale s'ils vont jusque-là, la dynamique de groupe prouve que les Bleus avaient besoin de cette victoire. "La compétition nous fait du bien et on est sur une bonne dynamique maintenant" avance encore le joueur de Denver.
Un avis pleinement partagé par Nico Batum : "ce match contre les Etats-Unis, c'est un bon match, exactement dans la lignée de ce qu'on a fait depuis l'Australie. Plus costauds, plus sérieux. Il faut garder ce visage-là." Si l'équipe de France a donc bouclé sa première phase comme elle l'avait commencée, par une défaite, mais autant la première avait affolé, autant la seconde ouvre paradoxalement des perspectives.
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Joffrey Lauvergne face à DeAndre Jordan lors de France - Etats-Unis aux Jeux Olympiques de Rio 2016

Crédit: AFP

Lauvergne : "Collectivement, on peut faire encore mieux"

D'une certaine manière, c'est peut-être même le match le plus abouti des cinq. "Nous avons joué le match que nous voulions jouer", se satisfait Vincent Collet, qui peut cocher les trois cases des objectifs d'avant-match : "Déjà, on voulait contrôler le tempo, être patient. Ensuite, éviter les pertes de balle, et c'est le match où on en fait le moins, et il y avait aussi les rebonds offensifs. Team USA a marqué en moyenne 20 points dessus depuis le début du tournoi, et ce soir, on les a limités à huit". Bref, les joueurs ont fait plaisir à leur entraîneur et lui ont donné du grain à moudre en cas d'éventuelles retrouvailles aux portes de la finale.
Le tout sans Tony Parker, laissé au repos après avoir pris un coup sur la cheville contre le Venezuela. "C'est un bon match, un match sérieux", acquiesce Batum. Le meilleur, dans tout ça ? La sensation d'avoir encore de la marge pour faire mieux. "On a fait tellement d'erreurs ce soir", déplore le même Batum. "Collectivement, on peut faire encore plus je pense, souffle Lauvergne. Et individuellement, aussi. Moi, je rate trois lancers sur trois, je ne sais pas quand ça m'est arrivé pour la dernière fois. Trois points, quelques rebonds offensifs aussi à la fin, des petits détails." "Si on défend mieux deux ou trois fois sur Thompson, on gagne ce match", avance même au culot l'épatant Thomas Heurtel, passé tout près du triple-double (18 points, 9 passes, 8 rebonds).
En huit jours, les Bleus ont donc considérablement changé. Aujourd'hui, ils savent toujours où ils veulent aller, mais ils savent surtout comment. "Peu importe l'adversaire qu'on prendra en quarts de finale, on sait qu'on est capable de battre n'importe laquelle de ces équipes", tranche Vincent Collet, alors que Joffrey Lauvergne s'aventure même plus loin. "Je crois que ce match montre que, si on doit retrouver les Etats-Unis en demie, on pourra les regarder les yeux dans les yeux." Qu'il s'agisse des propos du sélectionneur ou ceux de "JoLo", qui aurait imaginé qu'ils puissent être tenus voilà huit jours ?
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