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Cette fois, le titre de MVP pourrait bien ne pas échapper à Curry...

Antoine Pimmel

Mis à jour 04/06/2018 à 15:08 GMT+2

NBA – Sans vouloir enterrer les Cavaliers trop hâtivement, Stephen Curry, étincelant lors des deux matches gagnés par les Warriors, semble bien parti pour décrocher une troisième bague de champion et un premier trophée de MVP des finales.

La linguaccia di Stephen Curry per festeggiare il successo in gara-2 contro Cleveland, Getty Images

Crédit: Getty Images

Il y a une forme d’insolence qui se dégage de Stephen Curry. Une facilité déconcertante qui peut frustrer ses adversaires. LeBron James lui a jeté un regard assassin après un contre spectaculaire mais sans importance à la fin de la prolongation du match 1, alors que la partie était déjà pliée. Le King a même eu quelques mots tous sauf amicaux pour le double-MVP qui a rétorqué avec un sourire encore plus agaçant vu le contexte.
Cette nuit, lors du match 2, c’est Kendrick Perkins, vétéran du bout du banc des Cavaliers, qui s’est présenté front contre front avec le petit gabarit de Golden State. La masse n’avait pas daigné bouger ses jambes alors que Curry retombait près de lui après un tir catastrophe pris à la sirène du troisième quart-temps. Un geste débile qui aurait pu provoquer une blessure de la superstar californienne. Mais si Perkins, James ou n’importe quel autre membre de l’effectif de Cleveland affiche une telle animosité, c’est aussi parce qu’ils restent impuissants devant le talent de leur bourreau - et même plus globalement face à la domination d’une équipe bien au-dessus des autres.
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Stephen Curry #30 of the Golden State Warriors attempts a layup over Larry Nance Jr. #22 of the Cleveland Cavaliers in Game 2 of the 2018 NBA Finals at ORACLE Arena on June 3, 2018 in Oakland, California

Crédit: Getty Images

Le premier match des finales était serré et, sans une bourde de J.R. Smith ou la maladresse de George Hill, les Cavaliers semblaient près de l’emporter. Le deuxième nettement moins. La série n’est évidemment pas terminée. Les champions en titre ont simplement fait respecter leur loi devant leur public. Mais il y a tout de même un sentiment de déséquilibre entre les deux formations. Et ce quel que soit le score ou la physionomie des matches. Curry illustre parfaitement cet écart. C’est comme si rien ne pouvait arriver aux Warriors quand il marche sur l’eau comme c’est le cas depuis deux matches.
Il est parti pour accomplir quelque chose de grand
Il avait été très bon en ouverture de la série, compilant 29 points, 6 rebonds et 9 passes à 11/23 aux tirs. Il était peut-être paradoxalement moins brillant dans le jeu lors du Match 2 cette nuit (5 balles perdues, 11/26). Mais il a frappé encore plus fort : 33 pions, 7 rebonds, 8 passes et 9 paniers primés. Un nouveau record NBA pour un match des finales. “Il est parti pour accomplir quelque chose de grand si l’on continue à gagner“, avertit déjà son coéquipier Draymond Green. Ce quelque chose, c’est tout simplement son premier trophée de MVP des finales. LeBron James affiche un niveau de jeu stratosphérique mais un seul joueur a récolté la récompense tout en perdant (Jerry West en 1969). Les performances de Curry ne pourront être ignorées si elles sont répétés deux matches de plus.
Andre Iguodala avait été couronné pour son influence sur le jeu lors du premier sacre de Golden State en 2015. Menés 1-2, les Warriors avaient gagné trois matches de suite après l’intronisation du vétéran dans le cinq de départ. En 2017, Kevin Durant était juste beaucoup trop fort. Cette année, l’heure de Stephen Curry semble arrivée. Il n’a jamais marqué autant de points en finales : 31 contre 18 en 2015, 13 en 2016 et 24 en 2017. Il est aussi plus adroit que jamais derrière l’arc (45%).
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Steph Curry

Crédit: Getty Images

Il y a quelques constances dans ses prestations depuis le début des finales. D’abord en défense. La stratégie adverse consiste à exploiter ses lacunes de ce côté du parquet. Les Houston Rockets ont fait de même au tour précédent. Les Cavaliers le ciblent en le forçant à changer de vis-à-vis sur les écrans. Le but ? L’obliger à se coltiner LeBron James. Un basketteur plus grand et plus costaud que lui. Physiquement, il est largement dominé. Mais il se bat ! Il a refusé de se laisser marcher sur les pieds. Il a même montré plus d’envie dans cette tâche que Durant lors du Match 1. Il est resté engagé. Et ça a même payé sur quelques possessions. Même constat lors du Match 2. Il n’est pas un maillon faible trop pénalisant pour son équipe en défense. Alors, qu’à l’inverse, il fait décoller les siens en attaque.

Dès que Golden State a besoin de lui...

Stephen Curry exploite le moindre duel avantageux pour planter de loin. Et il est sacrément adroit. Avec des paniers fous, à sept, huit, neuf, dix mètres. Kevin Love, qui se retrouve souvent au marquage, prend le bouillon à chaque fois ou presque. Et quand bien même l’intérieur des Cavaliers défend bien, le leader des Warriors réplique avec un tir impossible, en se retournant, à l’expiration du chronomètre. Ses bombes lointaines sont démoralisantes dans leur forme et dans leur timing. “Il donne l’impression de planter un tir important à chaque fois que nous en avons besoin“, remarquait Steve Kerr. C’est exactement ça. Il y a eu trois paniers clés dans le Match 1. Son trois-points pour égaliser à 73 partout alors que Cleveland commençait à mettre la pression dans le troisième quart temps. Un autre tir lointain pour donner six points d’avance (100-94) à quelques minutes de la fin. Puis enfin son layup avec le lancer en prime pour faire passer Golden State devant dans les dernières secondes (108-107).
Il y en a eu d’autres cette nuit. Ils sont venus par paires : deux tirs à trois-points pour passer de 51-44 à 57-44 en fin de première mi-temps. Puis deux autres pour enterrer Cleveland dans le quatrième quart temps avec un écart de sept points (90-83) qui a gonflé en deux possessions (96-83). Des moments cruciaux qui déterminent le sort d’une rencontre. La tournure d’une finale. Le destin d’un homme dont le trophée de MVP lui tend les bras.
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