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Parker, un champion qui s'est réinventé à Charlotte

Antoine Pimmel

Mis à jour 13/12/2018 à 14:52 GMT+1

NBA - En perte de vitesse à San Antonio, Tony Parker semblait vraiment en bout de course. Fatigué par le poids de son immense carrière et peut-être tout simplement… trop vieux ? Sa deuxième jeunesse à Charlotte, où il a un impact important sur le succès de sa nouvelle équipe, est l'une des surprises les plus réjouissantes de ce début de saison.

Tony Parker (Charlotte) en NBA le 17 novembre 2018

Crédit: Getty Images

Les Hornets ont battu les Pistons, un concurrent direct dans la course aux playoffs, cette nuit. Une victoire in-extremis arrachée sur un dernier tir de Jeremy Lamb à trois dixièmes de la sirène (108-107). Un succès auquel Tony Parker a encore une fois contribué. Le Français est sorti du banc, comme à son habitude, pour inscrire 16 points en 19 minutes. Avec aussi 3 passes décisives et 3 interceptions. Un apport précieux qui permet aux frelons de se maintenir à flot même quand leur seul All-Star et principale (unique ?) option offensive Kemba Walker se repose sur le banc. Il est un membre très important de la rotation de son équipe. Ce ne devrait pas être choquant vu la carrière du bonhomme. Mais c’est un tel contraste avec le visage qu’il affichait lors de sa dernière saison avec les Spurs, certes gâchée par des blessures.

Le besoin d'un nouveau et dernier challenge

Il y avait peut-être une certaine usure à San Antonio. Une déconnexion. Rien de dramatique. Nous n’avons pas l’intention de créer une polémique là où il n’y en a pas. Mais Parker et Gregg Popovich n’étaient plus tout à fait sur la même longueur d’onde. Il le reconnaît lui-même : "Pop et moi ne partagions pas la même vision sur mon rôle au sein de l’équipe." Les Spurs entrent dans une nouvelle ère avec une période de transition un peu délicate (les Texans sont pour l’instant onzièmes à l’Ouest). Il y a une volonté du staff de donner du temps de jeu au jeune Dejounte Murray, nouveau titulaire à la mène à Fort Alamo (mais indisponible toute cette saison). TP aurait été relégué à un rôle de troisième meneur s’il était resté. Un job à mi-chemin entre celui de joueur et d’assistant coach. Ça ne collait pas. Il avoue "comprendre le raisonnement" de Popovich. Mais il ne sentait pas fini. Et il a visiblement bien raison.
Tony Parker (Charlotte) en NBA le 20 octobre 2018
Parce qu'il retrouve des jambes pleines d'énergie en Caroline du Nord. Ce qui ne surprend pas son nouveau coéquipier Nicolas Batum. "Je savais qu'il en avait encore sous le pied. La première saison après une grosse blessure est toujours difficile. C'est toujours lors de la deuxième que l'on retrouve ses sensations. Je pense qu'il avait besoin d'un dernier petit challenge. C'est pour ça qu'il réussit une si bonne saison. Il avait envie de quelque chose de nouveau avant d'arrêter." Des fois, un changement de scénario est nécessaire. Charlotte était la destination idéale pour le relancer, peut-être la seule en dehors de San Antonio. Parce que c'est Michael Jordan, son idole de toujours, le propriétaire de la franchise. Parce qu'il y a Batum, son "petit frère" pour faciliter l'intégration après avoir passé dix-sept au sein de la même organisation. Parce qu'il y James Borrego, un ancien assistant de Popovich, sur le banc de touche. Parce que le club le voulait et avait besoin de lui. Et lui avait besoin de ça.
Ce n'est pas qu'il n'était plus désiré à San Antonio. Il restera toujours une légende des Spurs. Sauf que quand Manu Ginobili, à 38 balais, voulait mettre un terme à sa carrière, ses dirigeants lui ont proposé 14 millions de dollars pour le convaincre de rester. Avec un rôle au sein de la rotation alors qu'il était à peine plus productif à l'époque que ce que Parker l'était l'an dernier. La comparaison ne se veut pas taquine. De toute façon, il n'a pas de rancœur. Le joueur emblématique de l'équipe de France voulait finir là où il avait commencé en NBA et ça ne s'est pas fait. Point. Il est allé de l'avant. Et de quelle manière.

La deuxième jeunesse de Tony Parker

Il est tout simplement excellent dans son nouveau rôle auquel il s'habitue de plus en plus. Il conseille les jeunes joueurs des Hornets, comme il devait le faire aux Spurs, mais il est aussi tranchant sur le terrain. TP est ainsi passé de 7,7 à 10,3 points et de 3,5 à 4,3 passes d'une saison sur l'autre alors qu'il passe le même temps sur le terrain (environ 19 minutes). Avec quelques très belles performances à la clé. Troisième meilleur marqueur de son équipe, alors qu'il sort du banc, il a déjà planté 24 points contre le Heat, encore 24 contre les Pistons ou même 20 contre le Jazz. Pas mal pour un joueur qui n'avait pas inscrit 24 pions depuis février 2016 ! Il semble plus frais. Rajeuni par ce nouveau défi qui consiste à emmener les Hornets en playoffs. Parce qu'il a été clair dès le début : hors de question de mettre fin à sa série de dix-sept qualifications consécutives. Il n'a jamais manqué l'événement.
S'il maintient ce niveau sur toute la saison, Charlotte devrait intégrer le grand huit de la Conférence Est. Les Hornets sont pour l'instant sixièmes avec 14 victoires et 13 défaites au compteur. Ironie de l'histoire, les Spurs auraient bien besoin de Tony Parker aujourd'hui. Peu importe. C'est sous ses nouvelles couleurs que la légende tricolore écrit les dernières lignes du plus beau livre de l'Histoire du basket français. Un dernier chapitre rendu moins terne grâce à la renaissance d'un grand champion.
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