Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Emilien Jacquelin vainqueur de la mass start : "J'étais tellement focalisé sur ce maillot jaune…"

Christophe Gaudot

Mis à jour 19/12/2021 à 17:26 GMT+1

ANNECY/LE GRAND-BORNAND - La coupe du monde de biathlon a un nouveau leader et il est encore français. Après Desthieux et Fillon Maillet, c'est Emilien Jacquelin qui s'est emparé du maillot jaune à la faveur de son succès sur la première Mass Start de la saison ce dimanche. Une récompense doublée d'une revanche pour celui qui visait cette première place au général dès samedi, avant de se rater.

Jacquelin raconte l'attaque qui a tout décanté : "J'avais prévu de dynamiter la course"

Est-ce parce que nous sommes en année olympique ? Ou est-ce parce que l'ogre Johannes Boe a connu une entame délicate ? Le maillot jaune de leader de la Coupe du monde passe d'épaules en épaules depuis le lancement de la saison en Suède, à Östersund. Alors que ces dernières années, marquées par les dominations successives de Boe et Martin Fourcade, n'avaient vu que deux leaders du général au "mieux", ils sont déjà sept à avoir connu cet honneur. Le dernier en date, Emilien Jacquelin, l'a conquis grâce à une victoire splendide devant son public ce dimanche sur la Mass Start du Grand-Bornand.
picture

"Emilien a fait du Jacquelin !" : Un dernier tir "mitraillette" et Jacquelin a parachevé son oeuvre

Le paradoxe Jacquelin : deux titres mondiaux mais une seule victoire en Coupe du monde

"J'avais à cœur de faire les choses à ma manière, pour bien faire les choses, ne pas subir ni rester derrière". Emilien Jacquelin en avait tellement envie qu'il l'a redit, en anglais cette fois, à sa descente du podium au micro de la fédération internationale (IBU), évoquant cette fois ses "qualités", sa "personnalité". Celle que l'on apprend encore à connaître et que le grand public a déjà eu l'occasion de découvrir lors de deux grandes occasions : sur la poursuite des Mondiaux en 2020 et 2021, pour deux titres. Le combat, Jacquelin aime ça, autant qu'il adore cultiver les paradoxes. Déjà double champion du monde donc, il n'avait pas encore décroché de succès sur une "simple" course de Coupe du monde. Anomalie réparée avec un 19/20, devant son public et avec le maillot jaune au bout. Rien que ça.
"Samedi, j'ai pris la course dans le mauvais sens, j'étais tellement focalisé sur ce maillot jaune et la course avec Samuelsson que j'en ai oublié de faire mes tirs sur les debouts". Sorti en deuxième position sur les couchés, le Français avait repris la tête à Latypov avant d'entrer sur le pas de tir pour le premier debout derrière Quentin Fillon Maillet et avec le Russe sur les basques. Surprenant pour un excellent fondeur, l'un des tous meilleurs du circuit. En fait, Jacquelin avait simplement peur et s'était trompé d'objectif. "Il fallait surtout faire le travail. Ça a été une très bonne leçon de voir que quand on est distrait par un objectif et non pas par la manière, on passe à côté", dit-il alors qu'il avait commis 5 fautes en deux tirs pour finalement échouer au 9e rang.
picture

Emilien Jacquelin, lauréat de la mass start du Grand-Bornand, le 19 décembre 2021, devant Quentin Fillon Maillet et Tarjei Boe

Crédit: Getty Images

61 points d'avance sur Johannes Boe au général

Cette fois, pas question de subir. "Aujourd'hui, je voulais montrer à mes coachs et aux fans que, pardonnez-moi l'expression, j'en avais", rigole Jacquelin. "J'avais prévu depuis hier de dynamiter la course si je passais le premier couché avec un plein. Sur les skis, je sais qu'en ce moment je suis en forme donc il fallait que je m'en serve. Pourquoi ne pas le faire ? J'avais la possibilité d'attaquer. Je suis très satisfait de la manière." Il a évidemment joint les actes à la parole.
Encore plus satisfait que faire les choses à sa manière l'a guidé tout en haut du podium, ce qui a pour conséquence d'en faire le patron du classement général avec deux points d'avance sur Fillon Maillet, 24 sur Christiansen, 27 sur Samuelsson et surtout 61 sur Johannes Boe, ce qui constitue toujours un bon repère. Qui aurait pu croire à un tel début de saison, alors même que sa préparation avait été perturbée par une blessure au poignet ? Ce n'est pas pour rien qu'Emilien Jacquelin a versé une petite larme sur le podium du Grand-Bornand, où des milliers de Français l'applaudissaient. Pas pour rien non plus qu'il a embrassé ce poignet gauche. Jacquelin sait d'où il vient et avec ce qu'il a appris ce week-end, il sait peut-être mieux où il veut aller.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité