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Martin Fourcade sur la polémique du Grand-Bornand : "Les images sont fortes et marquantes"

Laurent Vergne

Mis à jour 07/12/2022 à 20:04 GMT+1

Alors que la présence de nombreux camions dans la station du Grand-Bornand suscite la polémique à une semaine de la manche de Coupe du monde en Haute-Savoie, Martin Fourcade comprend l'émoi et appelle à un débat de fond. Mais il souhaite aussi que son sport, et les sports d'hiver en général, ne soient pas utilisés comme des boucs émissaires.

Martin Fourcade.

Crédit: Getty Images

Les camions ont défilé ces derniers jours au Grand-Bornand pour acheminer la neige artificielle sur la piste où se tiendra du 15 au 18 décembre la manche hexagonale de la Coupe du monde. "On a tiré à boulets rouges sur (les JO d'hiver à) Pékin. Ou plus récemment sur les Jeux asiatiques d'hiver attribués à l'Arabie Saoudite. On s'est beaucoup moqué de ça, en France en particulier. Mais là, on se rend compte qu'on est aussi dans les mêmes logiques absurdes", a ainsi déploré Corentin Mele, de France Nature Environnement Haute-Savoie.
Présent aux Etoiles du Sport à Tignes, Martin Fourcade a réagi à la polémique, en tenant un discours de raison. "Les images sont fortes, elles sont marquantes. Elles sont difficilement entendables et défendables, a concédé le quintuple champion olympique. J'étais au Grand-Bornand le jour de la manutention de la neige et ce sont des images qui interpellent. Ce qui est sûr, c'est que ce débat est nécessaire. Je ne suis pas du tout à dire 'les écologistes extrémistes...'. C'est une aubaine pour nous d’avoir ce genre de pression sociale. Ça nous force à évoluer, à avancer."
De toute façon on n'a pas le choix
Pour autant, il estime que "tout n'est pas à jeter", pointant une exacerbation de ce débat en France. "Il y avait du snowfarming à Kontiolahti la semaine dernière, il y en a en Autriche cette semaine. Et il n’y a pas du tout d’émoi national autour de cette pratique, rappelle-t-il. En France, on a une très forte sensibilité. La neige est un symbole fort. J'ai le sentiment que tout ce qui touche à la neige, c'est un peu comme l'ours polaire qui voit sa banquise fondre."
Mais Martin Fourcade l'assure, les athlètes ont une conscience aiguë des problèmes et des enjeux : "On en a tous conscience. Les athlètes de sport d'hiver, ce sont souvent eux en ligne de front, donc ils ne ferment pas les yeux sur le problème." Il regrette en revanche qu'ils puissent avoir parfois le sentiment "d'être érigés en symbole là où on parle de 3000 litres de gazole, qui est une solution de secours dans une situation particulière pour faire vivre une industrie. Certes les images (du Grand-Bornand, NDLR ) sont marquantes, mais c’est 0,8 % du bilan carbone de l’événement quand 83 % est lié au transport des passagers et des participants."
Pour ce qui concerne strictement le biathlon, Fourcade souhaite que l'IBU poursuivre le début d'adaptation enregistré cette année. "Si je donne un exemple, dit-il encore, il y avait 10 étapes de Coupe du monde l'année dernière avec une première fin novembre. Il y en a 9 cette année avec une première début décembre. Ce n'est peut-être pas assez vite, pas assez loin. Mais c'est un signal fort. Dire qu'il faut adapter le calendrier, les sites de compétition, j'y suis tout à fait favorable et de toute façon on n'a pas le choix."
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