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L'odyssée de Defrasne

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/02/2007 à 11:30 GMT+1

Un aller-retour entre l'Italie et le Jura, une nuit blanche, une brève rencontre avec son fils Ulysse né mercredi, et une médaille de bronze dans la poursuite des Mondiaux dimanche, Vincent Defrasne a vécu en quelques jours une inoubliable odyssée émotion

Le 18 février 2006, Defrasne devenait champion olympique de poursuite en devançant au sprint le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen. Près d'un an plus tard, dimanche devant 18.000 spectateurs à Antholz-Anterselva, le Jurassien de 29 ans est cette fois le perdant: pour 1/10, il abandonne la 2e place de la poursuite. "Je ne suis pas déçu: cette médaille de bronze vaut de l'or dans le coeur. Il s'est passé tant de choses ces derniers jours", sourit Defrasne, félicité par l'encadrement français dans l'aire d'arrivée. Christian Dumont, la voix cassée, se souvient alors du SMS que lui avait envoyé "Vince" jeudi: "Il avait écrit "Prépare ta voix, je rentre pour le sprint de samedi et je ne vais pas faire de la figuration"".
Le patron du biathlon français, 26 saisons sur le circuit Coupe du monde comme athlète puis entraîneur, avoue avoir "été bluffé". "Vincent s'est tapé plus de milles bornes de voiture en trois jours, une nuit blanche et il était tout pâle quand je l'ai revu vendredi soir", explique-t-il. Et dimanche, Defrasne et sa combinaison bleu-blanc-rouge floquée d'un "New dad, Ulysse", ont sans doute bluffé beaucoup de monde: 16e du sprint samedi, il a enchaîné les sans-fautes dans les deux premiers tirs pour pointer au 10e rang après le premier, puis au 6e rang après le 2e.
"Vas-y Ulysse"
Après la dernière session de tir, il sort même en deuxième position à plus d'une minute de l'intouchable Bjoerndalen qui a remporté dimanche son deuxième titre mondial en deux jours, son septième au total, ce qui fait de lui le biathlète le plus titre de l'histoire. Mais malgré les "Allez Vincent" et les "Vas-y Ulysse" lancés par les entraîneurs et techniciens français, Defrasne craque un peu et se fait rejoindre par le Russe Maxim Tchoudov qui le devance d'1/10 sur la ligne d'arrivée. "S'il y a un homme plus heureux que moi au monde, il a beaucoup de chance", affirme Defrasne rayonnant.
Lui qui avait songé brièvement à tout plaquer après une début difficile lors de la saison 2001-02. Catherine, sa femme, avait alors su trouver les mots pour le remotiver: "Cette médaille, c'est pour elle, c'est elle qui m'a dit jeudi "Si tu veux aller aux Championnats du monde, vas-y". Je ne lui avais pas promis de médaille, mais de donner le meilleur de moi-même" , confie le rigolo de l'équipe de France, promu sergent de l'Armée de terre après son titre olympique.
A quelques mètres de là, son supérieur hiérarchique, le commandant Christian Persico qui s'est improvisé chauffeur de taxi pour ramener le jeune papa en Italie, est ému. "On a fait huit heures de route, on a parlé de tout, sauf de biathlon, et beaucoup d'Ulysse" , explique le directeur des équipes de France militaires. "C'était un beau voyage", murmure-t-il.
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