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Poirée:"Partir en gagnant"

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/02/2007 à 08:45 GMT+1

Raphaël Poirée, médaille d'or sur le 20 km individuel des championnats du monde d'Antholz, a annoncé sa volonté de ranger les skis. Fort de son 8e titre mondial, le plus grand biathlète français souhaitait partir en beauté, pour se consacrer à sa famille.

Raphaël Poirée, quel est le sentiment qui domine, la joie du titre dans l'épreuve individuelle (20 km) ou le soulagement d'avoir annoncé votre départ à la retraite?
R.P: "Je n'arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens. Je gagne un titre mondial et j'annonce que je vais mettre un terme à ma carrière. Je suis sans doute plus ému par cette annonce. C'est quelque chose que j'avais en moi depuis quelque temps, je pensais le dire en fin de saison, mais là l'occasion était trop belle. Avec ma femme, on avait toujours dit que je sortirais sur quelque chose de beau. C'est une superbe porte de sortie, car un champion doit sortir en gagnant".
Qu'est ce qui vous pousse à raccrocher en fin de saison ?
R.P: "Depuis 2004, les choses ont vraiment changé avec la naissance de notre première fille, Emma. Avant, j'étais un guerrier, au centre de mon système, je ne pensais qu'à moi. Et puis vous avez un enfant, tout est transformé et tout devient plus dur. A chaque fois que je rentrais, Emma me disait: "Quand est- ce que tu arrêtes ?". Je me suis assagi, c'est pour cela que je ne suis plus le guerrier. Tu essaies d'être de nouveau celui que tu étais avant, mais tu n'y arrives plus, c'est difficile de s'adapter à ces changements".
Vos échecs dans les courses individuelles à Turin vous ont-ils usé moralement ?
R.P: "Non, après Turin, j'étais reparti dans ma tête pour faire deux ans. J'ai même un temps pensé repartir jusqu'à Vancouver 2010, mais je me suis vite rendu compte que j'en avais marre. Durant toute ma carrière, je n'ai fait que des sacrifices, cette année encore quand je suis chez moi en Norvège, je m'entraîne et je ne suis pas vraiment disponible pour ma famille, pour jouer avec Emma".
Avez-vous des regrets comme d'avoir lancé votre propre structure d'entraînement avec votre épouse en 2004-05, ce qui n'a pas vraiment été un succès ?
R.P: "Quand on est au sommet, c'est très dur de rester à ce niveau, il faut évoluer, c'est ce que j'ai fait après 2004: j'étais fatigué, j'avais envie de faire quelque chose d'autre. A la limite, j'aurais du prendre une année sabbatique.
Ce 7e titre mondial individuel, est-ce le plus beau ?
R.P: "Je suis vraiment, vraiment heureux, je ne me souviens pas des autres titres. En 2004 (trois titres à Overhof, NDLR), je dominais tellement, c'était plus facile. Aujourd'hui, je gagne et c'est une grosse surprise. Tout ma carrière a été faite de sacrifices mais aussi de bonnes choses: j'arrête mais je n'ai pas cessé de progresser et de changer de méthodes de travail, c'est ma grande fierté".
Et quelle est votre plus grosse déception ?
R.P: "Les JO de Nagano et de Turin, mais ce sont des déceptions qui ne sont pas restées longtemps dans mon esprit, j'ai morflé mais c'est parti vite".
De quoi sera fait votre avenir ?
R.P: "Je vais travailler avec mes différents parraineurs mais ce qui me tient surtout à coeur, c'est de ne pas quitter la Fédération et le milieu du biathlon comme cela. Je ne serai pas entraîneur, mais j'ai envie de transmettre aux jeunes ce que j'ai fait. Mes méthodes d'entraînement, mes succès il faut les transmettre, il faut qu'ils servent à quelque chose. J'ai toujours des objectifs, j'en ai toujours eu dans ma vie: je ne pourrais pas ne rien faire, je ne peux pas stagner".
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