Mondiaux - Pas d'effet championnats du monde pour Emilien Jacquelin : "Il n'y a pas de miracle"

Une claque. Une de plus. Cette saison 2022-2023 ressemble de plus en plus à un long calvaire pour Emilien Jacquelin. Seulement 10e du général de la Coupe du monde, le Français vit en plus des débuts de championnats du monde compliqués. A Oberhof, il a certes décroché la médaille de bronze sur le relais mixte mais cette performance tient bien plus au duo féminin qu'au duo qu'il formait avec Quentin Fillon Maillet. Mais rien n'à voir avec l'enfer vécu par le Tricolore sur le sprint… Dans une course si importante pour lui dans l'optique de la défense de son double titre en poursuite (2020 et 2021), le Français est passé au travers (36e, + 2'31"6).

"Je ne sais pas trop quoi raconter, se lamentait Jacquelin au micro de la chaîne L'Equipe. C'est une grosse désillusion, évidemment. Le brouillard ne m'a pas fait peur, j'avais envie de courir ce matin. Même quand le jury réfléchissait à reporter ou non la course, j'avais qu'une envie et c'était de courir".

Le Tricolore avait pourtant limité la casse sur le tir couché (4/5), malgré un temps de ski loin de son niveau théorique (25e). Mais il a ensuite malheureusement explosé sur le tir debout, avec trois tours de pénalité. "J'ai tout fait pour que ça se passe différemment de d'habitude, avoue-t-il. J'étais dans le bon état d'esprit. Brouillard ou pas brouillard, je suis resté très concentré. Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas". Et ça ne veut pas souvent cette saison pour le Français.

"Il n'y a pas de miracle, ça fait un moment que je me cherche sur le tir debout, expliquait-il après la course. Avant, c'étaient des tirs très instinctifs, très simples on va dire et, maintenant, quand j'arrive sur un pas de tir, en course du moins, j'essaie d'y mettre un peu plus de rigueur. Sauf que l'on n'invente pas des tirs… Quand on n'est pas persuadé que ce que l'on fait marche, c'est difficile sur un tir de championnats du monde de faire le 5/5. Et c'est mon cas actuellement. C'est pour ça que je dis 'pas de miracle' d'une manière un peu fataliste. Vous avez bien vu mes hauts et mes bas dernièrement". On parle d'un biathlète capable de rester dans le top 5 quatre courses de suite entre Kontiolahti et Hochfilzen puis de ne faire mieux que 13e à Annecy et même 64e du sprint à Pokljuka.

Reste à savoir si Emilien Jacquelin peut encore espérer réussir ses championnats du monde. Son titre de la poursuite, lui, est d'ores et déjà perdu avec 2'31" de retard sur Johannes Boe. Une poursuite dont il n'est d'ailleurs même pas certain de prendre le départ. "Je ne sais pas si je vais faire la poursuite", avouait-il pour SkiChrono. Mais il restera toujours la mass-start et l'individuel, où le Français veut rêver d'une médaille, à condition de bien tirer. Mais aussi de se remettre la tête à l'endroit. "Il y a encore moyen de faire de belles choses mais il va déjà falloir digérer cette course et se remobiliser, tempère-t-il. Mais, déjà, il va falloir digérer et ça va être un peu dur".

L'avantage, si l'on peut le dire ainsi, c'est que la situation n'est pas inédite pour Emilien Jacquelin cet hiver. C'est d'ailleurs bien le problème.