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"Je pense que Johannes (Boe) s’ennuie un peu devant" : Montée en puissance attendue pour Jacquelin et Fillon Maillet

Simon Farvacque

Mis à jour 07/12/2022 à 14:32 GMT+1

COUPE DU MONDE - L'un est le vainqueur sortant du gros globe, l'autre un challenger de premier plan. Quentin Fillon Maillet et Emilien Jacquelin seront deux des biathlètes les plus scrutés cette saison. A Kontiolahti, ils ont connu des fortunes diverses mais surtout subi la démonstration de force de Johannes Boe. La réponse des deux Français (entre autres) est attendue, dès vendredi à Hochfilzen.

Laegreid et Jacquelin ont essayé mais Boe était encore trop fort : revivez la poursuite

Il y avait lui et les autres sur la piste. Johannes Boe a écrasé la concurrence en matière de ski de fond, la semaine passée à Kontiolahti. L’individuel s’est refusé à lui, faute de précision sur le pas de tir, mais le sprint et la poursuite ont cédé aux avances du bolide norvégien. Le triple vainqueur du gros globe, détrôné lors de l'exercice 2021-2022 par Quentin Fillon Maillet, a ainsi fait forte impression pour la reprise de la saison de biathlon, dossard jaune à la clef. Très loin devant son rival français.
Pour "QFM", l’étape finlandaise a eu des airs de faux-départ. Le lauréat sortant du classement général a enchaîné les résultats moyens : 15e, 14e, 10e. Il a pourtant été à la hauteur face aux cibles, avec 88% de réussite (44/50, hors relais), soit une efficacité dans ses standards. A titre d'exemple, Boe a fait moins bien que lui carabine en main (42/50)... mais tellement mieux à l'arrivée : 13e, 1er, 1er. C'est surtout dans la vitesse de déplacement que Fillon Maillet a été en retrait pour sa rentrée.
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Comment Boe fait la différence sur les parties… faciles

Pour Jacquelin, c'est déjà passé tout proche

Un mal moins prégnant chez Emilien Jacquelin, autre tête d'affiche de la délégation tricolore chez les hommes. Le double champion du monde en titre de la poursuite se retrouve 8e de la course au gros globe, après cette première série de joutes, deux rangs devant son compatriote Fabien Claude. Lors de l'individuel, les Bleus ont évoqué a posteriori un problème de glisse, et Jacquelin a lui aussi souffert de la comparaison face à Boe. Mais il a limité la casse plus raisonnablement que "QFM" : 7e temps de ski, à 1'25" de la fusée scandinave, contre 18e temps à 2'19".
A l'occasion du sprint puis de la poursuite - format où l'analyse de cette donnée est moins significative -, ce grand fan de NBA s'est donné une chance d'être "clutch" dans le money time. Il n'a concédé à chaque fois qu'une trentaine de secondes à Johannes Boe sur la piste, en plus de bonnes performances sur le pas de tir... jusqu'à un ultime debout frustrant (3/5). "Rater des balles, ça fait partie du sport", a-t-il philosophé au micro de la Fédération française de ski, à l'issue de sa dernière course à Kontiolahti, soldée par un podium (3e).
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Jacquelin : "Je me suis trop forcé à vouloir devenir un autre biathlète"

Deux points de départ, une pente ascendante

Mais Jacquelin peut donc se sentir dans le match du "fond", avec celui qui a un statut de meilleur biathlète du monde à reconquérir, ou du moins, a minima, dans le peloton de chasse, avec Sebastian Samuelsson et Martin Ponsiluoma. "J'arrive un peu mieux à rentrer dans les bosses, à maintenir du 'un temps', à être puissant, a-t-il détaillé après cette poursuite encourageante. Plus je cours, mieux je me sens." D'où un souhait, glissé dans un sourire : "(Johannes) va être content quand toute l'équipe ira encore mieux, parce que je pense qu'il s'ennuie un peu devant."
Dans ce "toute l'équipe", il y a Fillon Maillet, lui aussi sur une pente ascendante, mais avec un peu plus de chemin à parcourir. Le quintuple médaillé olympique des JO de Pékin s'est dit initialement préoccupé par sa condition physique, après cette mise en action timide, et plutôt soulagé de quitter Kontiolahti sur un "Top 10". "C'était beaucoup mieux sur les skis (7e temps à 36" de Boe, ndlr). Cela me rassure sur les sensations", a affirmé le leader du contingent français à Ski Chrono. Avant d'ajouter : "J'ai moins d'incertitudes (que samedi)."
C'est plus facile de mettre une balle que de rattraper dix, quinze secondes sur les skis
L'écart immense entre lui et le cadet des frères Boe avait de quoi le faire tiquer, lors de l'entame des hostilités. "Oui, parce que c'est plus facile de mettre une balle que de rattraper dix, quinze secondes sur les skis", a-t-il ainsi répondu, quand nos confrères lui ont demandé s'il avait cogité, concernant sa lenteur - très relative - sur les spatules. Avec le nouveau barème en vigueur, Fillon Maillet semble déjà décroché, mais il n'est pas d'humeur à s'en soucier, désireux de retrouver le devant de la scène, au-delà des calculs.
"Hochfilzen arrive et c'est un site qui me convient plus", se réjouit-il. La première opportunité de le prouver se présentera vendredi, avec le sprint, à partir de 13h45. "L'année dernière, ça n'avait pas super bien commencé (8e d'un individuel et 32e d'un sprint, ndlr) et ça s'était super bien terminé", appuie dans un doux euphémisme celui qui avait fini par survoler les débats. Sans parler de le faire à nouveau, il est temps pour Quentin Fillon Maillet de revenir dans la discussion, et pour Emilien Jacquelin d'y faire entendre sa voix.
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