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Mondiaux Östersund : après les affaires, l'IBU tente de tourner la page

ParAFP

Publié 06/03/2019 à 22:11 GMT+1

MONDIAUX - Ebranlée au sommet par un énorme scandale de corruption lié au dopage russe, la Fédération internationale de biathlon (IBU), portée par une nouvelle direction, tente de tourner la page et de remonter la pente alors que s'ouvrent les Mondiaux jeudi à Östersund.

IBU wereldbeker en wereldkampioenschappen

Crédit: Eurosport

Un nouveau président, une nouvelle gouvernance et des réformes : l'IBU s'est lancée dans une vaste opération de réorganisation et d'assainissement après avoir été secouée par un véritable tremblement de terre en avril 2018. La mise au jour des liens troubles entre les plus hauts dignitaires de l'instance et les autorités russes a ainsi provoqué une déflagration, obligeant le président Anders Besseberg et sa secrétaire générale Nicole Resch à démissionner après avoir été soupçonnés d'avoir touché plusieurs centaines de milliers d'euros de pots-de-vin pour cacher des cas de dopage de sportifs russes.
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Anders Besseberg, president of the IBU Biathlon Association

Crédit: Getty Images

Alors que l'enquête menée par la police autrichienne est toujours en cours, le Suédois Olle Dahlin a multiplié les annonces depuis sa nomination à la tête de l'IBU en septembre 2018 pour essayer d'éteindre l'incendie et redorer le blason de la Fédération internationale.
"Je suis très heureux avec la nouvelle direction qui a été mise en place et qui travaille sur les réformes pour le futur, c'est un très bon point de départ", a-t-il déclaré à l'AFP, citant notamment la création d'une commission d'éthique indépendante sur le modèle de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) et le lancement d'une plate-forme sur internet pour les lanceurs d'alerte.

"Nettoyer toute la maison"

"Nous allons également revoir nos règlements et réformer la gouvernance avec par exemple des limitations de mandats pour les membres du Comité exécutif, des mesures qui seront présentées aux fédérations nationales lors de notre Congrès extraordinaire en septembre", a ajouté le dirigeant, qui a placé la gestion de l'IBU sous la surveillance d'une commission externe.
"Le but c'est de nettoyer toute la maison, pas seulement la table", a-t-il lancé. Le Comité international olympique (CIO) a du reste validé le retour sur le droit chemin de l'IBU en lui versant ses paiements, un temps bloqués après la révélation du scandale de corruption. "Nous avons un dialogue de confiance avec le CIO. J'ai rencontré le président Thomas Bach en novembre à Lausanne et il a affiché sa confiance et son soutien à nos réformes", selon Olle Dahlin.
Autre sujet sensible pour l'IBU : les suites du rapport McLaren qui a mis au jour un système de dopage institutionnalisé en Russie. La Fédération russe a été rétrogradée en décembre 2017 au rang de "membre provisoire", sans droit de vote au Congrès ni de possibilité d'organiser des compétitions internationales, et doit désormais respecter 12 critères pour espérer être totalement réintégrée.

"La balle est dans le camp des Russes"

Parmi ces critères : l'élaboration d'un programme de contrôles antidopage pour les biathlètes russes, le remboursement des nombreux coûts générés par cette affaire (rapport McLaren, recours déposés par la Russie devant le Tribunal arbitral du sport, réunions extraordinaires du Bureau exécutif et du Congrès de l'IBU sur le sujet), un accès à la base de données du laboratoire de Moscou et la conformité de l'Agence russe antidopage (Rusada) avec le Code mondial antidopage.
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Le drapeau de la Russie avec celui des Jeux olympiques.

Crédit: Panoramic

"Nous avons une bonne relation et des discussions constructives avec les autorités russes, a expliqué Olle Dahlin. Maintenant, la balle est dans le camp des Russes et l'évolution de la situation dépendra de la rapidité avec laquelle les Russes respecteront les critères", a expliqué le président de l'IBU, qui a transféré ses obligations antidopage à l'Agence internationale de contrôles (ITA), un organisme indépendant.
"L'IBU est en train de bétonner le système pour que ce qui s'est passé n'arrive plus jamais et s'armer très fortement. Par contre, on reste très vigilant parce que malgré la prévention et les recommandations, certains continuent de tricher, personne n'est à l'abri, on l'a vu à Seefled (Autriche)", assure de son côté Christophe Vassalo, patron de la commission technique de la Fédération internationale, faisant allusion aux perquisitions menées par les polices autrichienne et allemande en marge des Championnats du monde de ski nordique, le 27 février. Un scénario qui ne fait pas peur à Olle Dahlin : "C'est bien quand les affaires sortent", a-t-il affirmé.
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