Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Mondiaux - Fourcade : "Le titre que l’équipe de France de biathlon attendait depuis 19 ans"

Jean-Baptiste Duluc

Publié 22/02/2020 à 20:10 GMT+1

MONDIAUX – Souvent placé mais jamais gagnant jusqu’ici, le relais français a enfin décroché l’or mondial en s’imposant ce samedi à Antholz-Anterselva. Une victoire en forme de délivrance pour les Tricolores, en quête d’un titre collectif depuis celui décroché en 2001. Une attente infernale.

L'équipe de France de relais, victorieuse aux Mondiaux d'Anterselva le 22 février 2020

Crédit: Getty Images

"C’est plus qu’une médaille, c’est à propos d’une équipe, de son histoire". Venant de Martin Fourcade, qui pèse onze titres et vingt-huit médailles aux championnats du monde, cette déclaration marque. Ce samedi ne laissera peut-être qu’une ligne de plus à son incroyable palmarès, mais nul doute qu’il représente beaucoup plus. Il faut dire que ça faisait 19 ans que les Bleus n’avaient plus été sacrés en relais. "J’avais onze ans à l’époque, raconte-t-il avec émotion. On avait parlé du biathlon à Tout Le Sport et c’était rare. On avait appris que la France était championne du monde, avec mes parents, sans doute pendant le repas. Je me rappelle de Gilles Marguet, Vincent Defrasne, Julien Robert et Raphaël Poirée être allé chercher ce titre. C’était impensable pour l’équipe de France… " En tout cas, ça l’était à l’époque.
Ça récompense l’énorme travail qui a été fait
Car, depuis, les Bleus ont toujours voulu retrouver les sommets de la discipline. Cela s’est d’abord vu en individuel, avec les multiples titres de Martin Fourcade, puis avec la montée en puissance des autres Tricolores, au point de se retrouver lors de ces Mondiaux 2020 avec la formation la plus dense au départ du relais. "Année après année, on a montré que ce n’était plus impensable, que c’était une évidence de voir l’équipe de France s’imposer, explique Fourcade. C’est beau de voir ce cheminement en 19 ans. Aujourd’hui, ce n’était pas le seul titre qu’il me manquait. C’était le titre qui nous manquait. C’est le titre que l’équipe de France de biathlon attendait depuis 19 ans". Et un succès que les Français auront construit tous ensemble.
picture

Fillon Maillet : "Beaucoup d'émotions sur le dernier tir"

Ultra précis au tir avec seulement quatre pioches au total, les Bleus auront longtemps lutté avec l’Allemagne. Mais contrairement aux Allemands et à Doll, les Tricolores n’ont jamais craqué, à l’image de Quentin Fillon Maillet, qui a résisté à la pression et à deux pioches pour éviter le tour de pénalité et finir ce relais en solitaire. "Le dernier tir de Quentin, on a eu peur, avoue Emilien Jacquelin. Mais c’est passé". Et le Jurassien a pu profiter un maximum de son premier titre mondial. "C’est vrai que ça fait quelques années que l’équipe de France tournait autour sur les gros évènements, avoue Fillon Maillet. Aujourd’hui, on l’a vraiment donc ça récompense tout le groupe, l’énorme travail qui a été fait par toute l’équipe".
Frustrant de sentir que je n’arrivais pas à transcender
Un constat partagé par Simon Desthieux. "Ça fait tellement longtemps qu’on en parle, c’est juste magique, s’exprime t-il après l’arrivée. Partager un titre avec les copains… Ça fait tellement longtemps qu’on attend ça… En tout cas, Martin (Fourcade) et moi, et même Quentin, ça fait quand même un moment qu’on est sur le circuit. On n’a jamais connu ça, donc ça fait du bien". Pour Martin Fourcade, cela a surtout été un immense soulagement, lui qui s’estimait "coupable" quelque part de l’incapacité des Bleus à aller chercher le titre en relais. "C’est sûr que ça a été frustrant tout au long de ma carrière de sentir que je n’arrivais pas à transcender cette équipe autour de moi, que j’arrivais pas à transmettre ce petit grain de folie que je dégageais en compétition", expliquait-il avec émotion.
picture

L'Allemagne a résisté mais la France n'a pas craqué pour se parer d'or : les temps forts du relais

"C’était frustrant pour moi car je voyais tout le monde bosser à mes côtés et je savais que j’étais, de loin, pas celui qui bossait le plus et c’était frustrant de me dire 'Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à donner ça ? Pourquoi je n’arrive pas à expliquer ?'", raconte le Catalan, désormais vainqueur de toutes les épreuves historiques des Championnats du monde. Petit dernier du relais tricolore, même s’il s’est élancé en premier ce samedi, Emilien Jacquelin pensait d’ailleurs surtout à Martin Fourcade et à cette quête de l’ultime sacre. "J'ai eu une pensée pour Martin avant la course, il fallait le faire pour lui, explique-t-il après la course. J’ai tellement été surpris par ses larmes… Je ne pensais pas qu'il allait réagir comme ça. Il semblait émotionnellement normal parce que des victoires il en a eu. Mais la pression est retombée, et c'est bon. Il a enfin tout gagné." Et, avec lui, la plus belle génération française est également sacrée. Avant pourquoi pas de finir en beauté dimanche, avec la mass-start.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité