Les Bleus sans regrets

L'espoir était là mais il s'est vite évanoui. Le relais français composé de Julien Robert, de Vincent Defrasne, de Ferréol Cannard et de Simon Fourcade n'a pu faire mieux qu'une cinquième place à l'issue du relais messieurs. Si Robert et Cannard, réputés comme étant de très bons tireurs, ont beaucoup déçu sur cet exercice (six des huit pioches sont à leur détriment), Fourcade et Defrasne ont été plutôt satisfaisants. "Je suis content de ma course. Je suis parti fort à ski et j'ai bien tiré. Avec le globe (de la poursuite), je suis un peu plus relax. L'un des objectifs des Mondiaux est réalisé. Dans le mass-start, je ne mets pas de limite. Je peux faire quelque chose de très bien", notait ce dernier.

Sur une neige plus accrocheuse, ce sont plutôt les fondeurs qui ont eu le dernier mot. Devant, les trois nations favorites, la Russie, la Norvège et l'Allemagne, ont, quant à elle, assumé leur statut en trustant le podium. Très forte à ski en plus d'être solide au tir, la Russie s'est offerte un nouveau titre mondial grâce à Nikolay Kruglov, Ivan Tcherezov, Dmitry Iaroshenko et Maxim Tchoudov. En tête dès la fin du premier relais, le quatuor infernal ne la lâchait plus jusqu'à l'arrivée. Et toujours comme prévu, les Norvégiens ont pris la deuxième place. Ole Einar Bjoerndalen, dernier relayeur, ramenait ainsi une troisième médaille de ces Mondiaux, la 27e de sa carrière.

L'Allemagne, pour sa part, décrochait de justesse la médaille de bronze au nez et à la barbe de l'Autrichien Christoph Sumann. Les membres de la "Mannschaft" ont pourtant énormément égaré de balles sur le pas de tir. Avec deux tours de pénalité et quatorze pioches au total, Michael Greis, le finisseur, et ses coéquipiers s'en sont plutôt bien sortis mais aurait gagné à être plus efficace pour se battre pour le titre. La surprise venait donc de l'Autriche, éclaboussée par un scandale naissant de dopage tout comme l'Allemagne, qui se classait quatrième.

Le podium était d'ailleurs identique à celui de l'an passé à Antholz. Signe que la plupart des biathlètes de ces trois nations était vraiment à son avantage sur le parcours concocté par l'organisation. En revanche, le résultat des Autrichiens ne manquera pas de soulever les mêmes interrogations et la même suspicion à leur égard. Daniel Mesotitsch et Christoph Sumann n'avaient que très peu de références notables en Coupe du Monde, en cette saison. En revanche, pour la France c'est une nouvelle journée sans médaille. Jusqu'à quand ?