Denise Herrmann sacrée sur la poursuite devant Tiril Eckhoff et Laura Dahlmeier

Il n'y a pas d'âge pour être heureux. Et il n'y a pas d'âge pour gagner. A 30 ans bien fêtés, Denise Herrmann a définitivement lancé sa carrière de biathlète en décrochant une magnifique médaille d'or lors de la poursuite des Mondiaux d'Östersund, dimanche, en Suède. Arrivée en Coupe du monde de biathlon lors de la saison 2017/2018, la skieuse de Bad Schlema a totalement bouleversé sa carrière en décrochant ce premier sacre mondial. Cette breloque en or vient s'ajouter à la médaille d'argent remportée en ouverture de la compétition lors du relais mixte.

Beaucoup plus complète que ses rivales, dans des conditions météorologiques très compliquées, le vent et des rafales de neige ont longtemps mis leur grain de seul sur la course, Herrmann a réalisé une course complète pour remporter le titre le plus important de sa carrière de sportive. En mode fusée sur les skis, comme à son habitude, la saxonne a ajouté à cette rapidité une adresse au tir qui lui faisait jusque-là défaut. Ses deux fautes du jour, arrivées lors du premier tir debout, sont restées sans conséquence. Car au moment de prendre son destin en main, Herrmann n'a pas tremblé et claqué un providentiel 5/5.

Si l'Allemande est allée chercher ce sacre, c'est aussi grâce à la craquante de Mona Brorsson. Au pied du podium lors du sprint, la Suédoise, régulière dimanche, a été la grande gagnante du premier tir debout qui lui a permis de prendre les commandes de la course devant son public. Ce tour de stade en mode ovation aurait dû porter la locale vers une grande première. Mais le dernier debout a mis au grand jour ses soucis psychologiques.

Auteure d'un pauvre 1/5 sur ce tir décisif, la biathlète de Järnskog s'est totalement décomposée, avant de finalement prendre une petite 7e place vu ses standards du jour. Cinquième de cette poursuite, Hanna Öberg a, elle, raté le podium lors de ce fatidique dernier debout. De la gloire à la frustration, il n'y a eu qu'un pas pour les locales. Les deux Suédoises ont entouré à l'arrivée Anastasia Kuzmina. Partie en tête de la poursuite, la championne du monde du sprint n'a jamais su s'adapter aux conditions exécrables du jour. Avec ses sept fautes au tir, sa 6e place est apparue comme un bon résultat.

Si les Suédoises ont manqué le podium, celui-ci est revenu à deux athlètes bien connues : Tiril Eckhoff et Laura Dahlmeier. A la bagarre tout au long de la course pour la victoire, puis le podium, la Norvégienne et l'Allemande se sont parées d'argent et de bronze au terme d'un sprint qui a été le seul vrai frisson de la journée. Absente en début de saison après un problème de santé important qui a fragilisé son système immunitaire, la double championne olympique a réussi son objectif de la saison : ramener une médaille mondiale. Loin de sa meilleure forme sur les skis, la Bavaroise a tenu bon au tir (1 faute) pour aller chercher cette breloque qui fera à coup sûr son bonheur.

Hors de forme depuis le début de la compétition, l'équipe de France n'a pas vraiment gagné en confiance dimanche. Laissées au repos, Justine Braisaz et Anaïs Chevalier ont regardé la course à la télévision. Seule en piste, Célia Aymonier (6 fautes au tir) a pris une petite 18e place à +3'05" d'Herrmann. Ce ne sont vraiment pas les Mondiaux des Bleues. Pour le moment.