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Fourcade : "J'attends encore qu'on vienne me dire que je n'ai pas gagné"

Maxime Dupuis

Mis à jour 18/02/2018 à 16:04 GMT+1

JO PYEONGCHANG 2018 - Martin Fourcade n'oubliera jamais ce quatrième titre olympique, glané dimanche au terme d'une mass start au final hitchcockien. Durant de longues minutes, le Catalan a eu beaucoup de mal à matérialiser un succès qui lui semblait promis à Simon Schempp.

Martin Fourcade

Crédit: Getty Images

Frustration. Revanche. Colère. Revanche (bis). Et éternité au bout du compte. Durant ces Jeux et quoi qu'il advienne désormais d’ici le baisser de rideau, Martin Fourcade aura œuvré de manière cyclique. Aux bas d'un jour ont succédé les hauts. De sacrés hauts. Et un sommet inégalé en terme d'émotion : sa victoire lors de la mass start de dimanche. Le désormais quadruple champion olympique s'est offert ce titre en devançant Simon Schempp d'un demi-pied. Pas plus. Pas beaucoup moins. Le Catalan s'en souviendra à jamais. Parce qu'à la violence de l'effort final ont succédé quelques minutes d’un silence assourdissant et qui ont compté comme des heures.
"C'est incroyable. Je n'ai pas les mots. J'attends encore que quelqu'un vienne me dire que je n'ai pas gagné…", a-t-il reconnu après la course. Martin Fourcade a longtemps cru qu'il avait été devancé par Schempp, champion du monde en titre de la mass start. Parce que ce dernier, resté dans ses skis durant toute la dernière boucle, a été à deux doigts de le scalper. Le premier réflexe de Fourcade aura d'ailleurs été d'enrager, bâtons en main. "J'avais fini deuxième de la mass start à Vancouver. Il y a quatre ans à Sotchi, je luttais pour l'or avec Emil (Svendsen) et j'avais perdu pour trois centièmes", a-t-il rappelé.
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Martin Fourcade après son titre de la mass start à Pyeongchang

Crédit: Getty Images

Martin Fourcade s'est cru maudit : "Durant le dernier tour, je n'ai pas arrêté d'y penser. J'ai cru que ça allait encore m'arriver. Et sur la ligne, j'étais profondément persuadé d'avoir perdu." Pourquoi a-t-il eu ce sentiment que l'œil humain ne pouvait pas discerner ? "Je ne sais pas vraiment. Je pensais avoir la tactique parfaite, mais j'ai senti que sa ligne était un peu meilleure que la mienne et je le sentais revenir. Une fois sur la ligne d'arrivée, je savais que j'avais tout donné. Mais j'ai eu peur de revivre Sotchi."
Je ne suis pas un cannibale
Sotchi où Svendsen lui avait volé sa part d'éternité, à la photo finish également et alors que Martin Fourcade allait chercher un troisième titre sur une même édition, ce qui lui aurait - déjà - permis d'égaler Jean-Claude Killy. Finalement, l'homme aux onze titres de champion du monde aura patienté quatre ans de plus. Et sans doute quelques heures supplémentaires, le temps de redescendre et de comprendre : "Pour le moment, ce n'est pas réel. J'attends juste de revenir dans ma chambre, allumer mon téléphone pour voir que c'est vrai. Là, j'ai l'impression d'être dans un rêve."
Quand même, devenir quadruple champion olympique, avec tout ce que cela implique, il a dû y penser plusieurs fois avant de s'élancer ? Un peu. Mais pas vraiment. Parce que la conception du sport par Martin Fourcade ne s’arrête pas aux chiffres. "Je suis l'athlète français le plus titré aux JO d'hiver. Ça représente énormément pour moi en tant que fan de sport. J'ai grandi en regardant les Jeux Olympiques à la télévision… Mais je ne me suis jamais battu pour ça, je ne rêve pas d'écrire l'histoire. Je ne suis pas un cannibale et ce n'était pas un rêve de gosse. Je rêve de faire mon sport et de le faire bien." Mission accomplie dans des proportions flirtant avec la perfection.
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Martin Fourcade sur la plus haute marche de la mass start aux Jeux Olympiques de Pyeongchang

Crédit: Getty Images

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