Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Quentin Fillon Maillet, vainqueur du gros globe et quintuple médaillé olympique : "J'en avais marre d'être troisième"

ParAFP

Mis à jour 23/03/2022 à 14:18 GMT+1

SAISON 2021-2022 - Enfin au sommet. Quentin Fillon Mailet a satisfait cette année son envie de dominer son sport, le biathon, après avoir terminé trois fois de suite 3e du classement général de la Coupe du monde. Quintuple médaillé et doublement titré lors des JO de Pékin 2022, il a répondu présent lors du grand événement de la saison. Il évoque ce mercredi les clefs de sa réussite et son avenir.

Quentin Fillon Maillet étreint le gros globe de cristal, le 20 mars 2022 à Oslo

Crédit: Getty Images

Cela a été le leitmotiv de sa formidable saison. En finir avec ce rôle de troisième homme, derrière Martin Fourcade et Johannes Boe. Quentin Fillon Maillet a achevé d'arracher cette étiquette de son dos, à l'issue d'un exercice 2021-2022 exceptionnel. Lauréat du gros globe de cristal, qu'il a reçu ce week-end à Oslo, "QFM" peut enfin se retourner sur sa symphonie de succès.
Dans un entretien accordé ce mercredi à l'AFP, il évoque l'importance de son couronnement en Coupe du monde, celle de ses cinq médailles aux Jeux Olympiques de Pékin 2022 (dont deux en or), et surtout les raisons de ces glorieuses réussites. Enfin, il se penche sur ce qui l'attend.
Question : Etes-vous toujours sur votre petit nuage ou prenez-vous conscience, avec le recul, de la saison exceptionnelle que vous venez de réaliser?
Quentin Fillon Maillet : "Je commence à prendre conscience de tout ça. Pendant la saison, avec l'enchaînement des courses, je n'ai pas le temps de célébrer les victoires, je reste toujours focus sur la course du lendemain. Même après le retour des Jeux, il y avait la course au gros globe qui reprenait. Donc célébrer le gros globe à la fin, cela permet de relâcher la pression et de profiter.
Cela a été une saison incroyable. Ce n'est jamais parfait, parce qu'il y a toujours des choses à faire évoluer mais j'avais pour objectif de ramener une médaille d'or des Jeux Olympiques et tenter de jouer le gros globe et j'ai fait encore mieux que prévu. C'est génial."
picture

Fillon Maillet, Worley, Noël, Laffont... Les Bleus ont illuminé l'hiver 2021-2022

Je me suis entouré d'un préparateur mental, j'ai eu des échanges avec Jean-Claude Killy
Avez-vous été surpris par vos performances?
QFM : "Oui et non. Je suis troisième mondial sur les trois dernières saisons avec à chaque fois au moins une médaille mondiale. Je me demandais ce qui me manquait pour aller chercher la première place comme Martin Fourcade. C'était mon vrai questionnement. J'en avais marre d'être troisième. Ce n'était pas ce que j'attendais. J'ai donc fait un gros travail mental durant la préparation pour être meilleur, gérer les émotions, la pression et la stabilité tout au long d'une saison.
C'est cela qui a fait la différence entre une saison correcte et celle-ci qui a été exceptionnelle. Je me suis entouré d'un préparateur mental, j'ai eu des échanges avec Jean-Claude Killy. Ils m'ont apporté leur vision des choses et leur expertise. C'était très enrichissant. J'ai aussi fait un stage avec le GIGN, pour voir comment ils gèrent ce stress dans des conditions extrêmes."
picture

Mis sous pression par Jacquelin, Fillon Maillet a répondu avec maestria : le résumé

Balbutiement initial

Entre les deux médailles d'or olympiques et le gros globe de cristal, qu'est-ce qui a le plus de saveur?
QFM : "La médaille olympique représente une réussite aux yeux du grand public parce que les JO sont très médiatisés. C'est une énorme fierté d'avoir réussi cet évènement majeur dans une carrière. Le gros globe de cristal récompense le meilleur sur une saison, la régularité. Donc cela a plus de valeur sportivement.
Il n'y a jamais eu de moment de doute cette saison?
QFM : J'ai eu un gros doute en début de saison à Ostersund. Je pensais avoir corrigé le problème après avoir aussi connu un début difficile la saison précédente, il y avait donc un peu de frustration. Mais je me suis ensuite rassuré parce que je suis un peu diesel et les choses se sont lancées petit à petit. Le déclic s'est produit avant les premières courses des Jeux.
Il y avait beaucoup d'inquiétudes sur les conditions à Pékin, le vent, le froid, les contraintes Covid. C'était assez stressant, il fallait faire attention à ne pas être positif avant. Le voyage et le protocole d'arrivée étaient très strictes mais une fois arrivé sur place, j'ai été agréablement surpris. Il y avait moins de vent et de froid que je ne l'imaginais. Cela m'a donné de la confiance avant les premières courses et une vraie volonté. Je n'avais vraiment pas peur et ça a fait la différence pour la suite."
picture

Magistral Quentin Fillon Maillet à Pékin : ses 5 médailles olympiques

Quand on est premier, l'exigence monte d'un cran
Vous étiez surnommé le "Morbac" mais vous avez été plutôt en mode cannibale cet hiver...
QFM : "On ne choisit pas ses surnoms mais je suis assez fier de ce que ça représente. Mais j'étais tellement focalisé sur ma course puis sur celle d'après que je ne me rendais pas compte de ce que j'étais en train de réaliser, c'est-à-dire réussir mon rêve d'enfant qui était de devenir le meilleur biathlète du monde.
Quels sont vos prochains objectifs après avoir tout gagné cette saison et comment gérer votre nouveau statut?
QFM : Mon bonheur n'est pas que dans la quête d'une médaille d'or et du gros globe de cristal mais dans le fait de courir, de faire du sport, d'évoluer en tant que biathlète. Le but ce sera de garder ce qui m'a permis de faire des courses exceptionnelles, de trouver de la nouveauté dans la préparation. Je vais devoir me détacher de la pression. Les gens vont attendre que je reproduise la même chose. Quand on est premier, l'exigence monte d'un cran."
Propos recueillis par Keyvan NARAGHI
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité