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"J'étais mort"

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/02/2006 à 20:00 GMT+1

Décidément, rien n'est simple pour Raphaël Poirée dans ces Jeux Olympiques. Mardi, le Drômois est vraiment allé au bout de lui-même lors du relais, pour sauver une médaille de bronze compromise par sa faute sur le pas de tir. Epuisé mais soulagé, il revie

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Crédit: Eurosport

Quelle place tient cette médaille par rapport à celles acquises à Salt Lake City?
R.P. : J'ai toujours eu une préférence pour les médailles collectives. Elles sont plus importants, parce qu'on les partage avec tout un groupe. Et j'ai toujours du plaisir à voir les autres heureux. Aujourd'hui, j'ai apprécié de voir Julien et Ferreol. Vincent aussi, mais il avait déjà eu sa médaille. C'est toujours sympa de voir leurs visages. C'est ce que je préfère je crois. Après, ce bronze là est aussi beau que celui du relais de Salt Lake, parce qu'il a été acquis dans la douleur.
Que s'est-il passé sur le dernier tir debout?
R.P. : Je me sentais très bien au tir couché, j'étais à l'attaque. A skis, la première boucle s'est bien passée, mais après le tir, j'ai commencé à me sentir très fatigué. En arrivant pour le dernier tir, j'ai passé les premières balles. Ensuite, mes jambes ont commencé à trembler et j'ai enchainé les fautes. Je n'ai pas tremblé, ce n'était pas de la peur. J'étais juste épuisé. J'étais mort. Je me suis dit "non, ce n'est pas possible". Alors après, je me suis arraché.
Vous avez douté dans la dernière boucle?
R.P. : Oui, vraiment, parce que je n'étais pas bien. C'était vraiment très, très dur. Je reviens sur lui, je me dis que je vais l'attaquer mais j'ai les jambes qui explosent. Après, je pensais que je pourrais le doubler dans la dernière bosse, car c'est là que je suis le plus fort en général, mais mes jambes n'ont pas suivi. Je pensais aussi à ne pas faire une "Defrasne" en me loupant dans le dernier virage. Parce que, contrairement à Vincent, je n'aurais pas pu revenir !
Le sprint était tendu...
R.P. : Là, j'ai vraiment cru qu'il allait me battre, mais je voulais me battre jusqu'au bout. J'ai poussé au maximum en me disant qu'on verrait bien ce que ça allait donner. Heureusement pour moi, il a commis une petite faute. Et nous voilà sur le podium. En tout cas, la photo-finish, je vais la garder. Quand je passe la ligne, je ne pense même pas à la médaille tellement je suis dans le noir. Je me demande juste si je suis mort. C'est la première fois que je finis une course aussi fatigué.
Vous pensez aux Suédois?
R.P. : Pas du tout. Non, je plaisante, c'est très dur parce que Carl Johan est un ami. Il vit en Norvège, avec ma cousine. C'est vraiment dommage d'avoir été obligés de se battre comme ça l'un contre l'autre. J'aurais préféré battre un Allemand ou un Russe. Ou même un Norvégien, à la limite.
Ça aurait été terrible pour vous de manquer cette médaille...
R.P. : Faire quatrième, c'était horrible pour moi. Sur la troisième balle que je rate au tir debout, je me dis "ce n'est pas possible, la poisse ne va pas continuer". Je me dis que ce n'est pas possible que nous finissions quatrièmes. Que si c'est le cas, je ne pourrai pas me regarder dans une glace. Ça ne pouvait pas finir comme ça.
Comment allez-vous aborder la course en ligne?
R.P. : Jusque-là, j'avais confiance mais il faut reconnaître que j'étais moins fort que les autres, moins opportuniste. Le Mass Start, c'est vraiment ma course. Je suis reparti à zéro. Je suis relativement confiant parce que tout le monde commence à fatiguer. Physiquement, il va falloir que l'on me remette en forme. J'ai l'impression que la poisse est finie. Et puis ce stade semble acquis à notre cause. On fait trois médailles, dont deux titres. Et il y a des Français partout. J'avais parfois l'impression en entendant les chants d'être à la Coupe du monde de football.
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