"Je ne réalise pas"
ParAFP
Publié 16/02/2006 à 15:00 GMT+1
Sacrée championne olympique du sprint alors qu'elle n'avait encore jamais remporté la moindre course, Florence Baverel a du mal à mesurer la portée de son exploit. Excellente au tir, elle a su enfin hisser son ski au niveau des meilleures pour obtenir la
Réalisez-vous que vous êtes championne olympique ?
"Championne olympique est le rêve de tous les sportifs, mais moi ce que je veux surtout, c'est essayer de sortir mon meilleur ski. Et le fait d'être championne olympique est la conséquence de mon excellent ski aujourd'hui et du résultat des autres. Cela fait 10 ans que je travaille pour cela. Il faut toujours y croire. Cela fait pas mal d'années que je suis blessée, que je galère. Mais je ne réalise pas.
Quelle a été votre réaction ce matin en voyant l'arrivée de la neige ?
J'ai eu un peu peur de ce changement. Car le choix des skis était évidemment différent par rapport aux jours précédents. C'était donc stressant. C'est pour cela qu'il faut rendre hommage à toute l'équipe des techniciens.
Avant la course, envisagiez-vous une telle issue ?
Pas du tout. Je voulais surtout ne pas perdre trop de temps pour la poursuite. J'ai normalement plus de chances sur les épreuves à 4 tirs. En fait, lors des distances courtes, je n'ai pas vraiment confiance en mon ski, je sais que je ne suis pas dans les meilleures. Je suis souvent reprise dans le dernier tour. Et là en plus, je n'étais pas sûre au tir couché après le 15 km. Le fait de ne pas être parmi les favorites m'a aidée à enlever de la pression.
Comment vous sentiez-vous ce matin ?
Ce matin, il n'y avait rien de particulier au niveau des sensations. J'avais juste un peu les jambes dures. Je crois que je n'avais pas bien récupéré du 15 km. Mais je savais qu'un sprint va se chercher au mental.
Quand avez-vous commencé à croire à la victoire ?
Je n'ai jamais pensé à la victoire pendant la course. Je n'ai jamais gagné et je me disais que quelqu'un allait finir par me passer devant. J'ai attendu le dernier moment.
Après trois courses sans médaille, le doute commençait-il à planer sur l'équipe de France ?
Cela pouvait commencer à être difficile. On ne faisait pas de podium, mais de belles places. On voulait éviter la spirale négative. Et la spirale repart dans l'autre sens.
Le fait que ce soit vos derniers JO a-t-il été une source supplémentaire de satisfaction ?
En fait, cette fois, j'ai vraiment profité des expériences de Nagano et de Salt Lake City. En arrivant, je connaissais vraiment l'ampleur du stress qui m'attendais. Tout ce qui s'est passé, je m'y attendais. Pour mes derniers JO, je voulais tout donner. J'y pensais depuis Salt Lake City. Je voulais tout faire pour être prête pour ce rendez-vous.
Quel rôle joue Julien Robert, votre mari, également membre de l'équipe ?
Il m'apporte beaucoup. On parle beaucoup techniques aussi bien pour le tir que pour le ski. Je n'ai pas toujours confiance en moi et lui, il positive toujours. Il me motive.
Ce titre va-t-il vous donnez une ambition nouvelle pour la poursuite de samedi?
J'espère que je ne vais pas trop laisser d'énergie. La poursuite est une épreuve à quatre tirs. Je peux faire une médaille. Je vais essayer de me concentrer sur le tir. Mais il y a aussi le relais qui me tient à coeur. Cela me ferait tellement plaisir si, avec les filles, on pouvait gagner un petit truc.
Vous avez évoqué votre fin de carrière ? Cela va-t-il changer quelque chose à vos projets?
Je me pose des questions sur la suite de ma carrière depuis quelques années. Je crois qu'au maximum, je vais faire une année supplémentaire. Cela fait 10 ans que je fais du biathlon. Mais en même temps, cela me fait peur de me dire que je ne serai plus biathlète. Ce sera alors une autre vie. Mais je veux aussi des enfants.
Que vous a dit Sandrine Bailly, considérée comme la leader de l'équipe qui termine 6e ?
Elle m'a félicitée. mais j'étais un peu mal à l'aise par rapport à elle. Ce n'est pas normal que ce soit moi qui soit devant. C'est elle qu'on attendait. Mais maintenant tout le monde va être libéré.
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