Rectifier le tir

Après l'épreuve 20km, San Sicario accueille le sprint 10 km masculin. L'heure de la revanche a sonné pour l'équipe de France. Passés à côté de leur sujet lors de l'individuel, les Français, excepté Julien Robert, sixième lundi, doivent se reprendre après un début de JO catastrophique.

L'épreuve de sprint pourrait réussir à Vincent Defrasne, véritable spécialiste de la discipline. Le Jurassien a décroché sa première victoire en Coupe du monde le 7 janvier dernier à Oberhof sur un 10km. Pour le Français, ce succès, plus qu'un déclic, a été "un résultat de sa progression". Sa vitesse sur les skis sera d'une aide précieuse lors du sprint. L'homme de Pontarlier apprécie le parcours. Et semble bien gérer l'altitude : "Ici, on ne peut pas fonctionner par à-coups. Je préfère être régulier ". Et de rajouter : "Il faut partir assez doucement et accélérer progressivement. Généralement, l'altitude me réussit bien car je suis un gabarit léger" (1,74m pour 62 kg).

A l'aise sur le difficile parcours de San Sicario, le Français a réalisé le troisième chrono sur les skis, lors du 20km, derrière le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen et l'Américain Jay Hakkinen. En essayant de corriger un tir plus que défectueux, Defrasne pourra s'appuyer sur sa vitesse pour viser une médaille. Objectif plus que plausible.

Son compatriote Raphaël Poirée devra lui aussi rectifier le tir après avoir failli lors de l'individuel. Le sextuple champion du monde n'a jamais remporté de médaille d'or aux JO. Pourquoi pas lors du sprint ? Le directeur de l'équipe de France, Christian Dumont, possède une partie de la réponse : "Nous n'avons perdu une course lundi, mais pas la guerre. Physiquement, nous sommes là. Maintenant, il ne faut pas que le négatif de la première journée prenne le dessus". L'heure est donc à l'optimisme dans le clan français.

Les Allemands peuvent également jouer les premiers rôles : Michael Greis, auréolé de son titre olympique lors de l'individuel, sera à surveiller. Tout comme Michael Röesch, espoir pétri de talent, ou encore le vétéran Sven Fischer, en léger retrait cette saison. Du côté des Norvégiens, les favoris seront bien évidemment Ole Einar Bjoerndalen et Frode Andresen, véritables fusées sur les skis. OEB rêve toujours d'égaler le record de Bjorn Daehlie (huit médailles d'or olympique individuelle). Bjoerndalen en possède déjà quatre. Après l'argent décroché sur le 20km, le Norvégien rêve d'une moisson sur les quatre dernières épreuves.