"Money", prison, catch : six choses à savoir sur Floyd Mayweather

Pour beaucoup, Floyd Mayweather (1,73m pour 70 kg) fait figure de meilleur boxeur de la planète. A ce jour, l’Américain de 36 ans compte 44 combats chez les professionnels. Pour autant de victoires réparties sur quinze ans au plus haut niveau et 26 K.-O. Elu boxeur de l’année en 1998 et 2007 par Ring Magazine, Mayweather est né à Grand Rapids, dans le Michigan. Ancien boxeur chez les moyens, son père Floyd Mayweather Sr. lui apprend à mettre des gants. Tout comme ses oncles Jeff et Roger, anciens champions du monde. Mais c’est sa grand-mère qui semble avoir le plus de confiance en ses capacités. "Je pense que c'est ma mère qui a vu en première mon potentiel. Un jour je lui ai dit : ‘quand je serai grand, j'irai chercher un travail". Réponse de celle-là: "Non, reste boxeur." Et comme il aime sa mamie, il n’a pas désobéi.

Chez les amateurs, outre sa médaille de bronze (57 kg) décrochée aux JO d’Atlanta en 1996, il a compilé 90 combats pour 6 défaites. Son premier combat pro ? Face à Roberto Apodaca, mis K.-O. dès le deuxième round (sur 4). Son premier titre mondial chez les pros en super-plumes (WBC) ? Il l’obtient, le 3 octobre 1998, face à Genaro Hernandez, (K.-O. au 8e round).  A ce jour, "Junior" peut se vanter d’avoir été champion du monde à huit reprises dans cinq catégories différentes.

Reconnu coupable de violences domestiques en décembre 2011, Floyd Mayweather est condamné à passer 90 jours derrière les barreaux (il n'en fera que la moitié), à exécuter 100 heures de travaux d’intérêt général et à régler une amende de 3.500 dollars. Une peine de prison reportée pour lui permettre d’affronter le Portoricain Miguel Cotto. Arrêté en septembre 2010,  l’Américain est visé par une plainte de son ex-compagne, Josie Harris. La mère de trois de ses enfants l’accuse de l’avoir frappée quand il a appris qu’elle voyait un autre homme.

Selon elle, le pugiliste aurait menacé ses enfants et aurait substitué leurs téléphones portables. Autre élément à charge : une dispute et des coups portés sur un agent de sécurité pour des contraventions. En juillet 2005, Josie Harris avait déjà porté plainte contre son compagnon. Il n’avait évité la prison qu’après la rétractation de celle-ci, avouant avoir menti lors de sa déposition. Il avait alors été acquitté.

Un boxeur qui se respecte possède un "nickname", un surnom. Mayweather en détient deux : "Pretty Boy" (donné par ses partenaires de l’équipe US en amateur) et "Money". Selon Forbes, il est le sportif le mieux payé de la planète (90 millions de dollars en 2013). L’homme n’hésite pas à exhiber sa fortune. Comme lors de sa sortie de prison, où l’impudent flambeur embarque dans un jet privé avec un million de dollars en petites coupures dans sa valise. Pour info, pour affronter le Mexicain Saul Alvarez, samedi, Mayweather a touché un chèque de 41,5 millions de billets verts. Que le combat dure 12 rounds ou 12 secondes…

Grand parieur, Floyd Mayweather ne se vante que de ses réussites. Evidemment, ses échecs ne sont jamais mentionnés. Le boxeur aime mettre de l’argent – beaucoup d’argent – sur des matches de basket ou de football américain. Quelques exemples ? En décembre 2012, il mise 100 000 dollars sur la victoire de Golden State contre Miami en NBA. Un succès acquis sur un tir au buzzer. L’année d’avant, Mayweather avait parié un million de dollars sur les Patriots contre les Broncos en NFL. Là-encore, jackpot. Dernier "exploit" en date : un pari de six millions de dollars sur le Heat lors du septième et ultime match de la dernière finale NBA. Avec la même réussite.

Véritable showman, Floyd Mayweather aime les défis. Invité par la WWE, le boxeur a participé, fin mars 2008, au plus grand évènement annuel de catch : Wrestlemania XXIV. Une présence qui a gonflé son compte en banque de 20 millions de dollars. Vedette du show, aux côtés de The Undertaker, Edge ou encore Triple H, Mayweather est opposé à Big Show, colosse de 2,15m pour 220 kilos. "Malmené" par le géant, le boxeur s’en sort finalement en assommant son adversaire avec une chaise. Puis en le mettant K.-O. à l’aide d’un coup de poing américain. Pouvait-il en être autrement ? 

La scène a lieu le 17 septembre 2011. Un peu plus de deux ans après son retour sur le ring suite à une longue pause, Mayweather affronte son compatriote Victor Ortiz pour la ceinture WBC des welters. Ce 42e combat chez les pros restera comme une honte pour certains, une mascarade pour d’autres. Bref, une mauvaise pub pour son sport. Déclaré vainqueur par K.-O à la quatrième reprise, Mayweather ne s’est pas imposé dans les règles de l’art. Après trois premiers rounds très prometteurs, l’Américain est victime d’un coup de tête d’Ortiz. L’arbitre a tout vu et décide d’avertir le gaucher fautif, énervé par les rires moqueurs de Mayweather derrière sa garde. Ortiz s’excuse. Une première fois. L’arbitre invite les deux protagonistes à reprendre le combat. Ortiz exprime ses regrets une deuxième fois. Celle de trop.

Mayweather lui décroche alors une première droite au menton d’Ortiz, relâché et désarmé. La seconde - ce fameux "sucker punch" - fait mouche. Incrédule et dans les étoiles, le challenger est compté. Rideau. Le "vainqueur" lève les bras. Le public du MGM Grand de Vegas le conspue. Provocateur, Mayweather en rajoute au micro de HBO: "Merci à tous les fans qui ont payé (60 dollars) pour voir ce match et qui sont venus à Las Vegas". Face à Larry Merchant, qui reproche au boxeur son manque de morale, l’Américain lâche : "HBO devrait vous virer car vous ne connaissez rien à la boxe." L’impétueux journaliste ne se démonte pas : "Si j’avais eu 50 ans de moins, je vous botterais les fesses." Exquis.