Alpha Centauri sur une autre planète, et la France battue par Merchant Navy à Ascot

Durant les cinq jours de ce meeting Royal Ascot, les têtes d’affiche ont afflué pour offrir du spectacle à un public venu en nombre sur l’hippodrome de la banlieue de Londres. Après la défaite de Cracksman ou de Lady Aurelia, les surprises n’ont pas cessé de survenir dans les différentes course de niveaux Groupe. 

Vendredi, Alpha Centauri a cessé l’hémorragie et avec la manière. Avant le départ des Coronation Stakes, un duel semblait se dessiner entre la lauréate des 1.000 Guinées irlandaises et Teppal, vainqueur de la Poule d’Essai des Pouliches en France. Sur la piste, il n’en a rien été. Sur ce terrain annoncé bon-léger, Alpha Centauri a pris son envol dans la ligne droite, s’imposant de cinq longueurs et demi devant Threading. Son entraîneur, Jessica Harrington, a remporté son premier succès dans ce meeting Royal Ascot alors que le jockey Colm O’Donoghue a inscrit son nom pour la première fois au palmarès de cette épreuve. Le chronomètre est venu ponctuer la magnifique impression de la fille de Mastercraftsman : 1’35’’89, soit plus d’une demi-seconde plus rapide que Maids Causeway, détentrice du record depuis 2005. Direction le Prix Jacques le Marois à Deauville au mois d’août pour Alpha Centauri, parée de la casaque Niarchos.

Créée en 2015, la Commonwealth Cup est l’épreuve de Groupe 1 la plus récente dans le calendrier du meeting Royal Ascot. La première édition avait été remportée par Muhaarar, qui défendait la casaque du Cheick Hamdane al-Maktoum. Trois ans plus tard, Eqtidaar n’était pas parti comme un potentiel vainqueur de cette épreuve. Il a fallu toute la maestria de Sir Michael Stoute pour l’amener au mieux pour vendredi, alors qu’il n’avait terminé que quatrième d’une course à condition à Newbury. Après avoir un peu penché, Eqtidaar a devancé d’une demi-longueur Sands of Mali. Par la même occasion, le fils d’Invicible Spirit a battu le record de Muhaarar. Pour le média BloodHorse, son jockey Jim Crowley a reconnu le fantastique travail de l’entraîneur d’Eqtidaar : «Il est formé par un génie. Je savais qu’Eqtidaar avait le potentiel. Il avait très bien travaillé à l’entraînement et je savais qu’aujourd’hui il avait une grande chance.»

Déjà deuxième de la Gold Cup avec Vazirabad, Christophe Soumillon disposait d’une dernière cartouche avec City Light pour ouvrir son compteur dans le meeting Royal Ascot samedi. Lauréat du Prix de Saint-Georges à Paris Longchamp, le fils de Siyouni est venu se mesurer à la crème des sprinteurs britanniques avec, entre autres, Harry Angel. Dès le départ, ce dernier a perdu du terrain à cause de sa couverture qui l’a coincé dans les stalles. City Light s’est cabré à l’ouverture des stalles, perdant quelques longueurs. Mais il faut des péripéties pour écrire de belles histoires. Attentiste par la force des choses, le premier pensionnaire de Stéphane Wattel à Royal Ascot a produit son effort pour attaquer Merchant Navy. Une magnifique lutte s’est engagée entre les deux. À l’arrivée, personne ne connaissait le nom du vainqueur. Après visionnage de la photographie, le pensionnaire d’Aidan O’Brien a été désigné lauréat, devançant d’une courte tête un City Light héroïque dans sa performance. Importé d’Australie, Merchant Navy a permis à Ryan Moore et son entraîneur d’inscrire leurs noms pour la deuxième fois au palmarès de cette épreuve. «J’ai cru être vainqueur de Groupe 1 pendant trente secondes…», a avoué Stéphane Wattel au micro d’Equidia. Ce n’est que partie remise pour le Pur-sang de quatre ans, qui devrait être revu dans le Prix Maurice de Gheest, en août à Deauville.