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Mickaëlle Michel: "J’aimerais être le porte-drapeau des femmes jockeys"

Grand Prix

Mis à jour 03/01/2019 à 18:08 GMT+1

Mickaëlle Michel est sans conteste la révélation de l’année 2018 dans le monde des courses. Première femme à avoir mené le classement de la Cravache d’Or en début d’année, elle a multiplié les records durant la saison. Interview.

“J’aimerais être le porte-drapeau des femmes jockeys”, Mickaëlle Michel

Crédit: Eurosport

Elle insuffle un nouvel élan dans l’univers des courses. En 2018, Mickaëlle Michel a terminé douzième au classement de la Cravache d’Or. Mais le plus frappant, ce sont ses 72 succès obtenus, un record en France pour une femme jockey sur douze mois. Tête de liste lors du meeting d’hiver de Cagnes-sur-Mer, elle incarne un renouveau dans le galop. Pour Eurosport.fr, la jeune femme de vingt-trois ans s’est prêtée au jeu de l’interview.
Avec 72 victoires, vous avez réussi une année exceptionnelle sur le plan comptable. Comment expliquez-vous une telle réussite?
MICKAËLLE MICHEL : Tout d’abord, beaucoup de travail. Au mois d’août 2017, j’ai réalisé une grosse préparation physique pour être en pleine possession de mes moyens. J’ai effectué beaucoup de sport mais aussi de travail mental. Frédéric Spanu est venu me voir le matin à l’entraînement pour connaître mon équilibre puis comment je me comportais à cheval. Nous avons travaillé sur le cheval mécanique. J’en ai bavé (rire). Au fil du temps, il est parvenu à me trouver des montes pour lesquelles le challenge était intéressant. Nous avons commencé à gagner des courses et avons très vite progressé. Le moment très important de cette réussite est d’avoir été tête de liste du meeting de Cagnes. C’était du jamais-vu en France et cela a été un tournant important dans ma saison.
Comment avez-vous rencontré Frédéric Spanu?
M.M. : J’ai intégré l’écurie de David Smaga en 2017. Faire travailler des chevaux sur la piste des Aigles procure une sensation incroyable. Un jour, il a décidé de me déclarer sur un cheval à Chantilly (sur Private School le 23 juin 2017, ndlr). La veille de la course, j’ai rencontré Frédéric Spanu en lui expliquant que je montais à Chantilly pour la première fois après un arrêt d’un an et demi. Il a décidé de regarder ma course, dont j’ai terminé quatrième. J’étais comme dans un rêve que je pensais irréalisable. Frédéric Spanu m’a dit que j’avais du potentiel et qu’il fallait travailler mais qu’il y avait quelque chose à faire. Avec la décharge mise en place pour les femmes, il fallait foncer.
Frédéric Spanu est depuis devenu votre agent. Quels sont les avantages de s’adjoindre les services d’un ancien jockey?
M.M. : J’ai beaucoup de chance d’avoir un agent qui connaît les hippodromes et les chevaux en tant qu’ancien jockey. Lorsque j’arrivais sur une piste que je ne connaissais pas, il me donnait des conseils. Je pense que sans lui, je ne serais pas à ce niveau. Il a été très strict sur tous les détails, comme l’alimentation.
La décharge pour les femmes jockeys a-t-elle contribué à votre réussite?
M.M. : Ce n’est pas qu’une question de décharge. Cette année, il y a eu un élan de motivation des entraîneurs grâce à cette nouveauté, ce qui a contribué à la réussite des femmes. Cependant, ce n’est pas parce qu’on a 4 kilos de moins qu’on gagne forcément. On a du mal à reconnaître la qualité des femmes jockeys. Lorsqu’elle a le niveau, il faudrait peut-être donner à une femme la chance de monter dans les courses de niveau Groupe.
Que vous manque-t-il encore pour briller à ce niveau?
M.M. : Il me manque le cheval et la confiance des professionnels. J’ai encore une marge de progression. Malheureusement, dès que l’on tombe sur un bon poulain, on ne nous le confie pas toujours jusqu’au bout. Il n’est jamais simple d’avoir un partant dans une épreuve de Groupe. Le jour où j’enchaînerai les victoires avec un bon cheval, soit jeune, soit sorti des Quintés se dirigeant vers les courses de Groupe, cela validera le fait que je suis apte à ce niveau. Et bien sûr, il faudra concrétiser pour gagner en crédibilité.
Quels sont vos objectifs pour cette année 2019?
M.M. : Nous n’avons jamais eu d’objectif particulier avec Frédéric Spanu, car les années ne se ressemblent jamais. Le mieux serait d’améliorer mon niveau et de monter les belles courses. Les records sont battus, maintenant il faut continuer à progresser. L’objectif serait de viser le haut niveau, ce qui est très difficile en France. J’aimerais être le porte-drapeau des femmes jockeys. Il faudrait que nous soyons plusieurs à faire monter ce phénomène et prouver que les femmes peuvent aussi être reconnues en tant que jockeys. Il n’y a qu’en France qu’une femme n’ait jamais remporté un Groupe 1 en plat.
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