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Waldgeist prive Enable d’un triplé historique dans l’Arc

Grand Prix

Publié 06/10/2019 à 20:27 GMT+2

Au terme d’un final haletant, Waldgeist a remporté le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe cet après-midi à l’hippodrome de Paris Longchamp. Le pensionnaire d’André Fabre a devancé Enable, qui n’a rien pu faire dans les derniers mètres. Sottsass a complété le podium d’une édition exceptionnelle.

Waldgeist prive Enable d’un triplé historique dans l’Arc

Crédit: Eurosport

Le final du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe avait tout d’un drame pour Lanfranco Dettori et tout d’un conte de fées pour Pierre-Charles Boudot. Mais revenons d’abord sur le contexte si particulier. Une championne nommée Enable tentait le pari fou de remporter trois fois cette course mythique. Invaincue depuis douze sorties, impressionnante dans toutes ses courses, elle avait presque course gagnée selon certains observateurs. Enable avait fait le vide, puisque seuls onze concurrents se sont dressés sur son chemin. Les plus dangereux étaient ceux de trois ans, Sottsass et Japan. Waldgeist faisait office de quatrième larron, battu à la régulière par la reine à chacune de ses prestations. Quinze minutes avant le départ, Lanfranco Dettori et John Gosden semblaient détendus. Aucune pression ne transparaissait sur leurs visages et pourtant l’histoire les attendait. Les chevaux rentrent dans les stalles, le silence est de marbre, puis la course est lancée.
Waldgeist, le génie de Pierre-Charles Boudot
Rapidement en tête, Ghaiyyath imprime un gros rythme comme à son habitude avec Magical à ses côtés. Enable est à portée de fusil, prête à bondir, avec dans son dos Sottsass puis Japan. Les décibels montent dans les tribunes à l’entrée du tournant final. Ghaiyyath craque et laisse place à l’explication entre les favoris. À quatre cents mètres du poteau, Lanfranco Dettori cadence la championne et prend une longueur d’avance. Rapidement, Sottsass et Japan ne semblent plus en mesure de pouvoir la devancer. Rien ne peut arrêter Enable. Rien, sauf un éclair de génie de la part de Pierre-Charles Boudot. Après avoir patienté au maximum derrière Japan puis s’être décalé à l’extérieur, Waldgeist lance son sprint à deux cents mètres de l’arrivée. Enable voit le protégé d’André Fabre fondre sur elle, et à cinquante mètres tout s’écroule. Le jockey français demande le maximum à son partenaire et bat donc la protégée de John Gosden. La reine est déchue de son titre et du rêve de son entourage. Pierre-Charles Boudot savoure, le doigt pointé vers le ciel. Waldgeist remporte le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Émouvante, haletante, frissonnante, la fin de course était à couper le souffle.
« Je peux mourir tranquille », Pierre-Charles Boudot
En trois confrontations, Waldgeist n’avait jamais battu Enable. Vainqueur du Prix Foy, le quatrième de l’édition 2018 de l’Arc avait montré ce jour-là qu’il allait arriver au sommet de sa forme le jour J. L’alezan de cinq ans a obtenu son quatrième succès en Groupes 1. En vingt et une courses, il n’est jamais sorti du quinté. Pierre-Charles Boudot a réussi un week-end d’exception et inscrit son nom pour la première fois dans l’Arc. Pour André Fabre, il s’agit déjà du huitième succès, le dernier datant de 2006 avec Rail Link. «Je ne réalise pas, je suis super heureux», a expliqué Pierre-Charles Boudot. «Remporter l’Arc, c’est juste fou! Il faut un crack pour gagner l’Arc. Waldgeist est le cheval de ma vie, je l’avais dit. Aujourd’hui, il a montré un grand cœur. On respecte beaucoup Enable, mais aujourd’hui, elle est malheureusement tombée sur plus fort qu’elle. C’est un moment de fou, je peux mourir tranquille maintenant.»
André Fabre est évidemment aux anges. «J’ai beaucoup d’admiration et de respect pour Enable et je suis très fier de Waldgeist. Il m’avait beaucoup plu à Ascot. Il avait été battu, mais il avait très bien couru et n’avait pas pris dur, broutant ensuite. Pierre-Charles avait été très content de lui et m’avait dit: on va gagner l’Arc. Il était très confiant. Sa préparation s’est très bien passée, Waldgeist était en parfaite condition. Il est de plus en plus fort, plus mature. C’est un cheval calme, facile à entraîner. J’étais très inquiet quand j’ai vu toutes cette pluie tomber car il bougeait très bien dans le Prix Ganay, sur un bon terrain. Pour autant, il avait gagné sur terrain lourd à deux ans et il s’adapte à tout. Pour la suite, ce sont ses propriétaires qui vont décider. Il pourrait partir au haras.»
Enable, moins performante sur terrain lourd
Deuxième, Enable n’a pas à rougir de sa défaite. Le poids de l’histoire fait que la déception ne peut être qu’immense, mais Waldgeist a été le meilleur et a obtenu sa victoire à la régulière. «La jument a très bien couru mais sur ce terrain lourd, elle n’a pas montré le même turn of foot (vitesse de jambes, ndlr) meurtrier qu’elle a quand le sol est souple ou très souple», analyse John Gosden. «Waldgeist nous a battus en finissant fort, sur sa tenue, mais nous n’avons rien à reprocher à Enable. Sur son avenir, la décision revient au prince Abdullah. »
Sottsass battu avec les honneurs
Troisième, Sottsass a été battu par meilleur. Cristian Demuro a monté la course parfaite, dans le dos d’Enable. Jamais il n’a semblé en mesure de devancer la championne. Néanmoins, le protégé de Jean-Claude Rouget s’est montré très courageux pour conserver la troisième place aux dépens de Japan. «Nous sommes ravis», reconnaît l’entraîneur. «Les quatre favoris ayant fini aux quatre premières places, la logique a été respectée. Cela a été une vraie course, bien régulière. Je craignais qu’elle ne soit décapitée par Ghaiyyath, ce qui n’a pas été le cas. Chaque cheval a eu sa chance et ce fut une très belle épreuve. Il y avait des bruits selon lesquels Waldgeist n’était pas à l’aise sur les terrains lourds, mais aujourd’hui il l’a été! Il a du métier et a été préparé pour cette course. Enable a fait sa course, tout comme Sottsass. Cristian Demuro le connaît par cœur et l’a parfaitement monté, il n’y a absolument rien à dire. Sottsass a été courageux pour conserver la troisième place. Il a mérité un bon repos cet hiver. L’année prochaine, il est prévu qu’il reste à l’entraînement. Il devrait donc retenter sa chance dans l’Arc!»
Enable n’est donc pas parvenue à réussir le triplé que tout le monde attendait. La reine n’aura pas écrit l’histoire mais aura conquis le cœur de tous les fans des courses. À cinq ans, Waldgeist est sur le toit du monde. Et Pierre-Charles Boudot restera incontestablement l’homme du week-end.
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