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Cyclisme sur piste | UCI Track Champions League | Mathilde Gros : "Je suis allée au bout du bout"

Julien Chesnais

Mis à jour 04/12/2022 à 14:08 GMT+1

UCI TRACK CHAMPIONS LEAGUE - LIGUE DES CHAMPIONS - Mathilde Gros a puisé loin au fond d'elle-même pour devenir la première Française vainqueure de la Ligue des Champions sur piste. Satisfaite d'avoir emmagasiné de l'expérience, la Tricolore de 24 ans a confirmé son statut de championne du monde de la vitesse et envoyé un nouveau message à la concurrence en vue de Paris 2024, son grand objectif.

Gros conclut en beauté : son ultime sprint gagnant

C'était la grande question, côté français, qu'on se posait en amont de la Ligue des champions. Quel visage allait nous montrer Mathilde Gros dans la foulée de son titre aux Mondiaux ? Celui d'une athlète en pré-vacances, usée à raison au bout d'une longue saison ? D'une néo-championne balbutiante, dont le maillot arc-en-ciel fraîchement conquis allait se révéler trop lourd, trop dur à porter ? Rien de tout ça finalement, ce fut tout l'inverse comme le pointa samedi soir Arnaud Tournant. Sur le plateau des Rois de la Pédale, notre consultant se montrait conquis par cette "guerrière, qui a pris confiance en elle, qui assume ce statut, qui le revendique et le défend".
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Tournant sur la nouvelle dimension de Gros : "Une guerrière qui assume son statut"

A vrai dire, on a très vite compris quelles étaient ses intentions sur cette compétition. Elle l'a confirmé au micro d'Eurosport, après cet enchaînement éreintant de cinq manches ; Pas question de tricher sur la Ligue des champions : "Ça fait quatre semaines qu'on est à bloc, chaque week-end. C'est hyper intensif, même au niveau mental. Quand on se conditionne avant une course, on va jouer notre vie sur la piste. Donc franchement, oui. Je suis allée au bout du bout."

Impériale en vitesse, des progrès en keirin

La Tricolore de 24 ans n'était pas là pour parader, et elle a donné le ton dès le round d'ouverture le 12 novembre. Première épreuve à Majorque. Première victoire. Une démonstration étalée sur trois tours, série, demie, finale, sans la moindre ouverture pour ses adversaires. La correction s'est répétée à trois reprises, à Berlin, Saint-Quentin-en-Yvelines et Londres. Et il a fallu une grande Starikova pour la priver du grand chelem sur sa discipline fétiche, vendredi dans l'acte I londonien.
Heureusement pour les autres, Mathilde Gros gravit les marches les unes après les autres. Car si la vitesse est désormais sa chasse gardée - quel symbole que de la voir parapher son triomphe, samedi soir, par une victoire contre la championne olympique Kelsey Mitchell - le keirin est un terrain qu'elle cherche encore à apprivoiser. Ses éliminations précoces dans cette discipline, à Majorque et Berlin, ont ainsi retardé sa prise de pouvoir durant cette Ligue des Champions. Tant mieux pour le suspense, ménagé jusqu'au week-end décisif.
Elle a répété au fil des manches ne pas se préoccuper du général, bien que son nom se rapprochait sans cesse du haut du classement. Pas de quoi faire monter la pression, jamais, à l'écouter : "Franchement non, personne ne me la mettait. Même moi je ne me la mettais pas." Elle concède néanmoins que le maillot azur, glané à Saint-Quentin-en-Yvelines et étrenné à Londres, n'était pas sans effet. "C'est vrai qu'à Londres, comme j'avais ce nouveau maillot, ça rajoutait un peu de pression, décrit la pistarde de l'US Créteil. Mais je suis vraiment contente, j'ai réussi à me défaire de ça, à ne pas regarder à chaque fois le classement, quelles étaient les positions. J'ai réussi à rester dans mon truc, à me focaliser sur les courses." Et ça lui a parfaitement souri. "Je suis super contente d'avoir gardé ce beau maillot. Il y avait de l'enjeu dans le sens où les filles étaient à fond. Ça s'est joué au mental."

"La cerise sur le gâteau"

La voilà vainqueur de la Ligue des Champions, une première pour la piste française, un couronnement de plus dans cette saison qui restera celle de l'avènement, après son titre mondial sur la vitesse mais aussi deux victoires en Ligue des Nations (keirin à Glasgow, vitesse à Cali) et une médaille d'argent aux Championnats d'Europe (argent en vitesse). "Oui, c'est la cerise sur le gâteau, savoure Mathilde Gros, qui tire aussi d'autres points positifs de cette Ligue des Champions. C'étaient des supers moments à partager avec d'autres athlètes, mais aussi des courses emmagasinées. Et ça, je suis contente car j'ai pu aller le plus loin possible dans quasiment toutes les manches, que ce soit en vitesse ou en keirin."
Elle a connu huit finales sur dix, les deux exceptions étant ses éliminations en séries du keirin à Majorque et Berlin. Si bien lancée dans sa carrière, qui a mis du temps à vraiment décoller, elle ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, consciente des progrès qu'il lui reste à accomplir pour atteindre son graal, l'or olympique à Paris 2024 : "J'ai encore beaucoup de choses à travailler, notamment sur le keirin, mais aussi sur la vitesse. Ça le restera jusqu'à la fin de ma carrière. Le travail, le travail. Et encore le travail."
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