L'Espagne défend Valverde

Du nouveau dans l'affaire Puerto. Alejandro Valverde, qui doit être entendu jeudi par le Coni, a vu le Tribunal supérieur de justice de Madrid venir à sa rescousse, mercredi. Celui-ci s'est opposé à la procédure lancée par le Comité olympique italien visant à interroger l'Espagnol sur son implication présumée dans l'affaire de dopage Puerto. Le juge d'instruction Antonio Serrano, qui instruit l'affaire Puerto, a déclaré "nulle" une commission rogatoire italienne demandant des pièces détenues par la justice espagnole et estime que le CONI "un organisme administratif dépendant du ministère italien de Culture", n'est "pas lié à la justice italienne".

Il considère par ailleurs que les poches de sang détenues par la justice espagnole dans le cadre de l'affaire Puerto ne peuvent être utilisées comme preuve pour une autre instruction et par une autre juridiction pour des raisons de droit fondamental espagnol. Le Coni n'avait donc pas le droit de réclamer directement en Espagne des échantillons d'une poche sanguine susceptible d'impliquer Valverde et sa procédure est donc entachée de nullité, a précisé le tribunal.

Selon les médias italiens, le Coni chercherait à savoir si l'une des poches de sang saisies en 2006 chez le Dr Eufemiano Fuentes, au coeur du scandale Puerto, appartient à Valverde. Il tenterait d'obtenir ce sang, pour l'instant conservé par la justice espagnole, et de la comparer avec un échantillon recueilli sur le coureur espagnol l'année dernière lors d'une incursion du Tour de France en territoire italien.

Le Coni a convoqué Valverde mercredi dernier, officiellement pour qu'il s'explique sur son implication présumée dans l'affaire. L'audition, prévue lundi, avait d'abord été reportée à jeudi à la demande de l'avocat du coureur. Valverde décidera dans l'après-midi avec ses avocats s'il se rendra ou non à la convocation du Coni, indique l'édition en ligne du journal sportif Marca. L'agent du coureur, Paco Sanchez Sabater a indiqué qu'il conseillerait à Valverde de ne pas se rendre au rendez-vous, si cela n'était pas obligatoire et qu'il ne comprenait pas pourquoi "ils insistaient en Italie sur une affaire qui a eu lieu en Espagne il y a quatre ou cinq ans et pour laquelle Alejandro n'a jamais été mis en examen".

L'affaire espagnole Puerto, vaste scandale de dopage sanguin dans le cyclisme, a été relancée en janvier par une décision d'un tribunal de Madrid qui avait estimé qu'il existait des indices de délit contre la santé publique. Le juge Serrano avait déjà classé sans suite à deux reprises ce dossier en 2007 et 2008 en estimant qu'il n'existait pas, au moment des faits, de loi pénale en Espagne punissant les comportements en relation avec le dopage. Depuis, ce vide juridique a été comblé par la "Loi sur la protection de la santé et la lutte contre le dopage dans le sport". Mais cette loi ne peut être invoquée dans cette affaire, car elle ne peut être rétroactive. Le seul volet sur lequel l'affaire peut être instruite reste donc l'infraction au code sur la santé publique.