Bardet s'en va, Marinez, Seixas, Grégoire et Magnier brillent : Passage de témoin et génération dorée pour le cyclisme français

Ce dimanche, Romain Bardet a dit adieu à sa carrière professionnelle et avec lui, c'est une partie de l'histoire du cyclisme français au XXIe siècle qui est partie. C'est précisément ce jour-là qu'ont choisi Lenny Martinez, Paul Magnier (21 ans tous les deux) et Romain Grégoire (22 ans) pour gagner et Paul Seixas (18 ans) pour briller. Comme un symbole.

Martinez s'impose en solitaire : la victoire du Français en vidéo

Video credit: Eurosport


Il serait bien difficile de ne pas y voir une facétie du destin. Le jour où Romain Bardet prend sa retraite, trois coureurs français de 22 ans ou moins ont levé les bras : Lenny Martinez au Critérium du Dauphiné, Romain Grégoire au Tour de Suisse et Paul Magnier sur l'Elfstedenronde. Ajoutez à cela la 8e place au classement général d'un Dauphiné dense comme un Tour de France ou presque de Paul Seixas et vous obtenez un dimanche comme la France n'en vivait pas beaucoup ces dernières années. Bardet peut partir en paix, la relève est assurée.
A eux quatre, Martinez, Grégoire, Magnier et Seixas portent sur leurs solides épaules des espoirs fous. Celui de voir un successeur à Bernard Hinault, qui "fêtera" en juillet quarante ans d'attente d'une nouvelle victoire française sur le Tour de France. La Grande Boucle l'emporte tellement sur tout le reste que rien ne peut échapper à son filtre. C'est parce qu'on imagine qu'ils ont ce qu'il faut pour le remporter, pas seulement pour s'y montrer, qu'on parle sans arrêt du Tour à Seixas et Martinez. 

Le rêve du Tour et d'autres grandes victoires

Les deux autres sont sur un autre registre, celui des courses d'un jour où si la France a remporté deux Milan-Sanremo (Arnaud Démare et Julian Alaphilippe) et un Tour de Lombardie (Thibaut Pinot) au XXIe siècle, elle se trouve tout de même à la traîne, repoussée en deuxième rideau de la bataille des grands depuis quelques années. Magnier pourrait-il gagner le Tour des Flandres et imiter Jacky Durand, vainqueur en 1992, il y a 33 ans ? Grégoire a-t-il un Liège-Bastogne-Liège dans les jambes comme Bernard Hinault en… 1980 ? 
picture

Grégoire en solitaire sous la pluie, doublé français : le final en vidéo

Video credit: Eurosport

Ce ne sont pas les lieux des victoires tricolores de ce dimanche qui font espérer des lendemains dorés. Pas plus tard qu'il y a deux ans, Christophe Laporte et Julian Alaphilippe avaient triomphé des trois premières étapes du Dauphiné. En Suisse, Bryan Coquard avait lui levé les bras en 2024, comme Thibaut Pinot en 2022. Et si Magnier est le premier Français à remporter l'l'Elfstedenronde, Pierre Barbier ou Hugo Hofstetter s'en étaient approchés ces dernières années, preuve que sa victoire n'avait rien d'impossible pour un coureur tricolore.
C'est bien la concomitance de ces événements et leur portée symbolique qui frappe. Que trois coureurs français différents s'imposent le même jour, c'est une chose, qu'ils aient tous 21 ans ou moins en est une bien plus notable. Le dimanche du cyclisme tricolore n'aurait pas eu la même dimension si les vainqueurs s'étaient appelés Démare, Alaphilippe et Madouas avec tout le respect que l'on doit à ces champions. Avec leur immense talent en bandoulière, Martinez, Grégoire, Seixas et Magnier représentaient, pensait-on, l'avenir du cyclisme français. Ils le sont évidemment mais le présent leur appartient aussi.

Seixas, Martinez, Grégoire et Magnier, chacun leur style

Que Paul Seixas s'ajoute à cette liste ne gâche rien, au contraire. Lui n'a pas gagné, ni cette semaine, ni une autre d'ailleurs mais sa performance du jour, à savoir une 8e place au classement général du Dauphiné, si elle n'est pas la plus clinquante, est en revanche probablement la plus impressionnante côté français. S'il n'avait pas chuté, le coureur de Decathlon-AG2R La Mondiale aurait d'ailleurs terminé 6e mais qu'importe au fond, ça ne change rien pour lui. Ce qu'il fait à 18 ans, personne ne l'a fait avant lui et pourtant Dieu sait ce que le peloton actuel compte des coureurs précoces.  
picture

En feu, Magnier se paie Philipsen

Video credit: Eurosport

A l'heure où Bardet le quitte, où Pinot coule des jours paisibles à Mélisey, où Alaphilippe et Démare pèsent moins qu'avant et où la génération intermédiaire, celle des Gaudu, Madouas ou Cosnefroy rentrent un peu dans le rang, le cyclisme français a le droit de bomber le torse. La malice de Martinez, la hargne de Grégoire, la puissance de Magnier, la classe de Seixas et leur qualité commune à tous, le talent, sont autant d'espoirs de grandes victoires.
picture

Seixas : "J'ai tellement souffert cette semaine, mais j'ai beaucoup appris"

Video credit: Eurosport


Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité