Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Alaphilippe, Gaudu, Barguil... Piégés ou effacés, les grands favoris sont passés à côté

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 20/06/2021 à 21:36 GMT+2

CHAMPIONNATS DE FRANCE – Cités avant le départ de l’épreuve comme les grands favoris, Julian Alaphilippe, David Gaudu et Guillaume Martin n’ont pas répondu aux attentes, tout comme Pierre Latour alors que les AG2R Citröen, derrière, mais aussi Warren Barguil, à l’avant, se sont fait piéger. Comme tout le monde finalement. Mais tous n’auront pas les mêmes regrets.

La pluie, des favoris piégés et un Cavagna revanchard : le résumé de la course en ligne en vidéo

Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step)

Son résultat : 37e, à 4’48’’
Difficile de dissocier la performance du champion du monde du résultat final, qui reste la victoire d’un Deceuninck-Quick Step. Mais reste que le coureur de Saint-Amand-Montrond a encore laissé filer le titre de champion de France, sur un coureur qui semblait pourtant taillé pour lui. Pas aidé déjà son peu de coéquipiers (deux seulement), Alaphilippe a tenté son va-tout à trois tours de l’arrivée mais, malgré un gros travail de Sénéchal pour le mettre sur orbite, le champion du monde n’a pas réussi à s’isoler. Comme en Suisse, il semble en grande forme mais pas au sommet de son art, avec notamment une accélération moins tranchante qu’en 2019 par exemple. Repris, il s’est totalement désintéressé de la fin de course, oubliant même de suivre un contre potentiel dangereux. Un oubli sans incidence toutefois.
picture

Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) félicite son équipier Rémi Cavagna, champion de France 2021

Crédit: Getty Images

Warren Barguil (Arkéa-Samsic)

Son résultat : 4e, à 58’’
Celui qui nourrira sans doute le plus de regrets. Comme lors de son sacre en 2019 à La Haye-Fouassière, le grimpeur breton s’était glissé dans la bonne échappée et il a bien cru réussir son coup de nouveau. Très à l’aise à chaque tour dans la côte de la Vierge, Barguil a sans doute payé sa débauche d’efforts pour permettre à l’échappée de résister au retour des favoris. C’est le problème d’être seul en tête de course et de ne pas se cacher, à l’image de ce qu’a réalisé Cavagna. Piégé par l’attaque de ce dernier, il a suivi tous les coups ensuite dans la dernière ascension en espérant que ça revienne sur le coureur de la Deceuninck-Quick Step, en vain. Mais sa 4e place au sprint atténuera sans doute ses regrets de ne pas retrouver le maillot bleu-blanc-rouge.
picture

Warren Barguil | Cycling | ESP Player Feature

Crédit: Getty Images

Benoit Cosnefroy (AG2R Citroen)

Son résultat : 14e, à 2’19’’
De tous les favoris, il était sans doute le plus fort ce dimanche mais il n’a cessé de courir à contretemps. Sans doute pris entre deux tactiques avec la présence à l’avant de ses équipiers Touzé et Bouchard, le 3e de la Flèche Wallonne 2020 a longtemps laissé faire en tête de peloton, après avoir assuré la poursuite en début d’épreuve. Mais c’est lui qui anime le final, en suivant puis contrant l’attaque d’Alaphilippe à trois tours de l’arrivée d’abord, puis en ressortant un tour plus tard, cette fois sans le champion du monde. Revenu très fort sur l’échappée dans le dernier tour, il ne recollera toutefois jamais et finira par lâcher prise. Mais il monte en puissance et il faudra compter sur lui dans la course au maillot jaune dans une semaine, au départ de Brest.

David Gaudu (Groupama-FDJ)

Son résultat : 30e, à 4’45’’
Quelques heures après la fin de la course, on se demande encore un peu à quoi à jouer la Groupama-FDJ… Un temps en train de rouler en tête de peloton, un temps en train de bloquer la course pour laisser filer l’échappée, la formation de Marc Madiot ne voulait clairement pas offrir sur un plateau le titre à Julian Alaphilippe. Vu les difficultés pour Gaudu de suivre l’offensive du champion du monde, et encore plus le contre de Cosnefroy, on comprend l’idée. C’est d’ailleurs Madouas qui a suivi la deuxième attaque de Cosnefroy à deux tours de l’arrivée. Mais reste que malgré son surnombre et son statut de tenante du titre et de spécialiste de l’épreuve (4 des 5 derniers titres), la Groupama-FDJ a fini par tout perdre. Mais elle n’avait pas, non plus, le Gaudu d’avril.
picture

David Gaudu (Groupama-FDJ)

Crédit: Getty Images

Pierre Latour (TotalEnergies)

Son résultat : Abandon
Au sein d’une formation vendéenne sans véritable leader ni coureur plus protégé que les autres, Pierre Latour apparaissait malgré tout comme la carte la plus susceptible de briller, au même titre qu’Anthony Turgis. Si ses efforts n’ont pas payé au final, le meilleur jeune du Tour 2018 a tout de même donné tout ce qu’il pouvait. C’est lui qui est à l’origine de la révolte des favoris, à quatre tours de l’arrivée, avec une offensive puissante dans la côte de la Vierge. Il n’a pas réussi à suivre celle d’Alaphilippe un tour plus tard mais il a confirmé sa bonne forme affichée en Suisse (11e).

Guillaume Martin (Cofidis)

Son résultat : 8e, à 1’04’’
Des six formations de favoris, c’est celle qui finit la moins bien classée avec la 6e place de Lafay. Mais toute sa stratégie était centrée autour de Guillaume Martin, qui aura eu le mérite de bien sentir la course et d’être au niveau attendu. Même s’il s’est fait piéger, comme les autres favoris. Incapables de suivre les accélérations de Cosnefroy ou Alaphilippe, dont il n’a pas l’explosivité, le grimpeur de la Cofidis a toutefois toujours pu suivre le bon coup. Sorti à deux tours de l’arrivée avec Cosnefroy et Madouas, il n’a jamais réussi à recoller à l’échappée, échouant de peu dans la course au podium. Mais ses ennuis du Dauphiné semblent loin. De bon augure à une semaine du Tour.
picture

Guillaume Martin (Cofidis)

Crédit: Getty Images

Arnaud Démare (Groupama-FDJ)

Son résultat : Abandon
Il avait prévenu avant la course qu’il ne serait qu’équipier sur un parcours "trop dur" pour lui et le tenant du titre a tenu parole. Toujours bien placé dans les premières positions du peloton, le champion de France a gardé Gaudu et Madouas au chaud, n’hésitant pas à rouler pour ses leaders. C’est même lui qui, en personne, a suivi - assez facilement - l’attaque de Latour à quatre tours du terme pour empêcher la contre-attaque de se former. Une action offensive que l’on n’a ensuite plus revue de la part du désormais ex-champion de France, distancé un tour plus tard, mais qui confirme sa bonne forme du moment. De quoi le voir disputer le maillot jaune puis le maillot vert sur le Tour ? Sait-on jamais…
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité