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Dopage : un nouveau procès en vue pour Bernard Sainz, le "Docteur Mabuse" du cyclisme

ParAFP

Mis à jour 20/02/2020 à 14:44 GMT+1

Bernard Sainz n'en a pas fini avec la justice : celui qui est surnommé le "Docteur Mabuse" du cyclisme comparaîtra de nouveau en correctionnelle après avoir été filmé en 2016 en caméra cachée en train de dispenser des conseils de dopage, ce qu'il réfute.

Bernard Sainz

Crédit: Getty Images

Dans une ordonnance datée du 12 février, un juge d'instruction du pôle santé publique du tribunal de Paris a ordonné un nouveau procès à l'encontre de Bernard Sainz, condamné précédemment dans d'autres affaires, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information de L'Equipe. Le "Docteur Mabuse" sera jugé pour "exercice illégal de la médecine en état de récidive légale", "exercice illégal de la profession de pharmacien" et "aide et incitation à l'utilisation de substance ou méthode interdite par des sportifs dans le cadre d'une manifestation sportive en état de récidive légale".
D'ici là, il sera maintenu sous contrôle judiciaire, a précisé l'avocat de Bernard Sainz, Me Hector Bernardini, dans un communiqué. Ce dernier a déploré que le juge d'instruction n'ait "pas une seule fois en deux ans (...) acquiescé à une demande d'acte sollicitée par la défense", ni "accordé une mainlevée de contrôle judiciaire à un monsieur" de son âge.
En juin 2016, l'émission Cash Investigation d'Elise Lucet, en collaboration avec Le Monde, révélait que loin d'être rangé des vélos, Sainz continuait à prodiguer ses conseils à ceux qui le sollicitaient. Ainsi pouvait-on voir l'ancien directeur sportif attablé dans une brasserie parisienne divulguer ses prescriptions à un coureur via un langage codé, "vitamine D" pour le corticoïde "diprostène" (interdit en compétition), ou la plante thérapeutique "chelidonium" pour dire "clenbuterol", un puissant agent anabolisant. Dans un autre passage, il conseillait aussi des prises d'EPO, avant de fixer des tarifs, selon les gains remportés.

Plainte classé

Pour Me Bernardini, ce reportage est "calomnieux" et fait "passer Bernard Sainz pour un charlatan". "Ce qu'il n'a jamais été et ce que nous démontrerons", a précisé l'avocat, promettant de "citer plus d'une vingtaine de témoins à l'audience pour démontrer le bienfondé des recommandations de Bernard Sainz en matière de santé naturelle".
La plainte pour "escroquerie aggravée, association de malfaiteurs, atteinte à la vie privée et au droit à l'image" et "violation du secret des correspondances numériques", qu'il avait déposée en octobre à l'encontre des journalistes ayant réalisé le reportage, a toutefois été classée, a confirmé Me Bernardini, assurant cependant ne pas avoir dit son "dernier mot".
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Bernard Sainz le jour du début de son procès, à Caen., le 4 juillet 2017.

Crédit: Getty Images

Ancien coureur amateur, présent dans le milieu du cyclisme depuis qu'il a intégré comme directeur sportif adjoint l'équipe Gan Mercier, où les vedettes s'appelaient Raymond Poulidor et Cyrille Guimard, Bernard Sainz entretient depuis longtemps la réputation d'un gourou - d'où son surnom - flirtant sans cesse avec les limites mais profitant de ses bonnes relations dans le peloton.

Condamné en 2014 pour incitation au dopage

Sur son site, il met en avant les soins qu'il a prodigués à Poulidor, Guimard, ou encore Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France (1975, 1977). Plus tard, il avait aussi côtoyé le Français Philippe Gaumont, convaincu de dopage et mort à 40 ans après un accident cardiaque, ou Frank Vandenbroucke, l'enfant terrible du cyclisme belge, décédé à 34 ans après une carrière marquée par les affaires de dopage et de drogue.
Présent aussi dans le monde hippique, Sainz n'en est pas à ses premiers ennuis judiciaires. Après plusieurs procès, il avait été condamné en 2014 en appel à Paris à deux ans de prison dont vingt mois avec sursis, notamment pour incitation au dopage et exercice illégal de la médecine, dans une affaire qui avait éclaboussé le milieu cycliste dans les années 90.
Plus récemment, la cour d'appel de Caen lui a infligé 12 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende, le 27 février 2019, dans une autre affaire dans le milieu semi-pro et amateur. Des témoins directs et une série de témoins indirects, tous coureurs cyclistes, l'accusaient d'avoir dicté des protocoles de prise d'EPO, d'hormones de croissance et de testostérone, entre juillet 2008 et novembre 2010.
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