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Liquigas a les clés

Eurosport
ParEurosport

Publié 22/05/2010 à 23:14 GMT+2

Deux succès d'étape, trois jours en rose et un grand coup frappé dans le Monte Grappa samedi: la formation Liquigas a marqué de son empreinte le début du Giro 2010. Dans une course qui a déjà connu six leaders différents, le vainqueur pourrait bien se trouver dans ses rangs.

2010 Giro Liqsuigas Basso Nibali

Crédit: Reuters

La Liquigas aura tout connu jusque-là: Une désillusion (retrait de Pellizotti avant le départ) une victoire d'étape en individuelle (Nibali) et une autre par équipes (contre-la-montre de Cuneo), un maillot rose (Nibali), une déconvenue (chute de Nibali et perte du maillot). De quoi en faire l'équipe incontournable après 14 étapes. La bande à Roberto Amadio n'a sans doute pas fini de mettre le Giro à sa botte. Et pour cela, elle a tous les atouts dans ses rayons.
Sa première force, c'est avant tout d'être encore au complet avant la dernière semaine, la plus décisive, alors que Cadel Evans (BCM) ou encore Alexandre Vinokourov (Astana) ont perdu la moitié de leurs équipiers. Plus que numériquement, c'est qualitativement que l'équipe italienne est complète. Dans une ultime semaine consacrée majoritairement à la montagne, la Liquigas a mis en place une équipe de grimpeurs prête à épauler ses leaders. Samedi, elle a démontré sa force collective en dynamitant la course grâce au travail de Szmyd, Kiserlovski et Agnoli notamment avant que Basso et Nibali ne se chargent de finir le travail. "Avec Ivan, on a fait une très belle étape. C'est lui qui a mené dans les deux derniers kilomètres du Monte Grappa. Nous avons fait un bel effort et, finalement, on arrive à décrocher une belle victoire", explique Nibali. Et Basso de renchérir: "En unissant nos forces comme nous l'avons fait, nous pouvons continuer à reprendre du terrain et remonter au classement."
Un danger à deux têtes
Deux leaders pour le prix d'un. Pour beaucoup d'équipes, ce serait un souci et des maux de tête à foison. A la Liquigas, on veut que ce soit un atout. L'absence de Franco Pellizotti avait laissé entrevoir la possibilité que Basso prenne seul les rênes. L'ajout de dernière minute de Nibali a très probablement été salutaire pour l'ancien vainqueur du Giro et pour son équipe. Pour des adversaires numériquement diminués (à l'exception de Cervelo, moins forte sur le papier), les stratégies sont en effet complexes à mettre en place. Elle l'était encore plus au départ de Ferrara avec quatre coureurs dans le Top 20, résultat de l'improbable scénario de L'Aquila qui avait propulsé Kiserlovski (3e) et Agnoli (5e) sur le devant de la scène. Lorsque le train vert s'est mis en marche samedi dans le Monte Grappa, aucune autre équipe n'a pu lutter ou se mettre en travers de sa route. La Liquigas a fait et défait la course, après avoir apprécié de loin les tentatives infructueuses de Lampre et Acqua e Sapone d'imprimer le tempo... avant l'ascension. Mais lorsque les choses sont devenues sérieuses, Basso et Nibali ont uni leurs efforts pour écrémer la concurrence et esseuler des rivaux.
Cette solidarité est sans doute la clé du Tour d'Italie 2010. Une étape dans la besace, trois jours en rose: Nibali, pour un remplaçant de luxe, a déjà pleinement réussi sa course. Désormais 8e au général, à 6'51" de David Arroyo, il est le leader de la Liquigas au classement, 52 secondes devant Basso (11e). Les deux hommes s'entendent et font la force de la Liquigas. Mais qu'en sera-t-il, dans une semaine dans le Gavia, lorsque la victoire finale se décidera? "Avec Ivan, nous avons mené jusqu'à présent deux courses parallèles. Je ne crois pas que l'on ait perdu d'occasion à cause de ça, souligne le vainqueur du jour. Aujourd'hui, on a démontré que l'équipe était parfaitement unie. Cela n'a rien à voir avec l'Astana de l'année passée, Armstrong et Contador. Avec Ivan, on s'est compris dans le Monte Grappa rien qu'en se regardant. Et ça, ça fait peur aux autres équipes." Pourtant, à ne pas distribuer les cartes clairement, l'équipe italienne s'expose à des tensions internes entre un Basso en quête de rédemption et un Nibali aux dents longues. "Nous voulions faire bouger les choses dans cette étape. C'est moi qui ai foncé dans la descente, en prenant des risques. Ivan savait que c'était mon intention", déclare le natif de Messine.
Forte d'une équipe dévouée et complémentaire, la Liquigas a les moyens de remporter ce Giro, trois ans après le succès de Danilo Di Luca sous ses couleurs. Reste à savoir lequel de ses leaders montera sur la plus haute marche. S'ils s'entendent, Basso et Nibali ont incontestablement les clés de la course, les moyens de la prendre à leur compte, et ne laisseront que les miettes. Ce n'est sans doute pas pour rien qu'ils citent à la fois tous leurs rivaux (Vinokourov, Evans, Scarponi) et aucun réellement pour la victoire finale. Le succès à Vérone est en eux. A moins que ce ne soit le danger pour Liquigas.
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