Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Nibali sonne la révolte

Eurosport
ParEurosport

Publié 22/05/2010 à 11:32 GMT+2

Le Grappa, premier grand col du week-end, a provoqué les dégâts attendus. Vincenzo Nibali (Liquigas) s'est imposé en solitaire à Asolo, terme de la 14e étape. L'Italien a devancé d'une vingtaine de secondes Basso, Scarponi et Evans. L'Espagnol David Arroyo (Caisse d'Epargne) a pris le maillot rose.

2010 Giro Vincenzo Nibali Liquigas

Crédit: Reuters

Trois jours après, L'Aquila fait encore des ravages. L'arrivée dans les montagnes du Nord a accouché d'un nouveau maillot rose, le sixième depuis le départ d'Amsterdam. Echappé comme Richie Porte, son prédécesseur, dans les Abruzzes, David Arroyo a capitalisé sur sa fuite samedi à Asolo en endossant le maillot rose. L'Espagnol n'a pas gagné l'étape, n'a pas fait exploser la course ni même tenté quoi que ce soit. Il s'est contenté de gérer son maigre capital et de laisser les favoris pour la victoire finale en découdre.
Avant dimanche et l'arrivée au sommet du Monte Zoncolan, le Monte Grappa pouvait servir de test quant aux velléités de chacun. "Il y aura forcément des tentatives dans la descente, mais il faut d'abord se battre dans la montée. Nous devons rendre ça aussi dur que possible, faire une sélection et voir qui est encore capable de quoi", annonçait Vincenzo Nibali avant l'étape. Avec quatre coureurs dans le Top 20 (Kiserlovski, Agnoli, Nibali, Basso), la Liquigas était un danger aux multiples visages, mais surtout une force de frappe incroyable dans un Giro décimé par les abandons. Et la formation italienne a démontré sur les pentes du sommet de Vénétie qu'elle était bien la plus complète et sans doute la plus forte de cette édition.
Nibali fait exploser les favoris
En laissant une échappée de six coureurs se former (Bonnet, Monier, Bisolti, Cummings, Eibegger, Pozzato) et la Saxo Bank courir derrière pour gérer l'avant-combat, la Liquigas a su s'économiser pour placer ses piques au meilleur moment. Une seule difficulté au programme et donc une seule occasion de faire exploser la course que Nibali et les siens ne manquaient pas. La Lampre et Acqua e Sapone tentaient bien de leur barrer la route, mais rien n'arrêtait les maillots verts, rangés en file indienne et prêts à en découdre. Dès Semonzetto, pied du Monte Grappa, la Liquigas haussait le ton et réalisait un premier écrémage dans le groupe. Exit Gilberto Simoni, ancien vainqueur et transparent depuis le départ, Stefano Garzelli et le maillot rose Richie Porte.
Sous la pédale de Szmyd, Kiserlovski et Agnoli, ces deux derniers pourtant respectivement 3e et 5e du général, le groupe se réduisait comme peau de chagrin. Le démarrage foudroyant de Bradley Wiggins laissait pantois la bande à Basso, mais le Britannique n'avait pas la force de résister au train vert. Restait alors à placer le pétard final. Poussé par Basso, Nibali démarrait comme une fusée à 47km du but, le dernier échappé Bisolti tout juste repris. Michele Scarponi (Androni), Ivan Basso et Cadel Evans (BMC) étaient les seuls à résister. Tous les autres s'étaient fait surprendre, même si Alexandre Vinokourov et Carlos Sastre ne rendaient pas les armes si facilement.
Arroyo en rose
Dans ce Giro imprévisible et qui ne lésine pas sur les rebondissements, le scénario du jour fut presque conforme à ce que l'on espérait. Des favoris à l'offensive dans le col de 1re catégorie, avec des pentes à plus de 10% pour se jauger et s'imposer. "Tout peut se jouer dans la descente", avait prédit Garzelli. C'est là que c'est en tout cas joué la victoire du jour et le maillot rose. Auteur d'un grand numéro dans la descente, Nibali parachevait le travail en lâchant ses compagnons de tête pour cueillir son premier succès sur le Giro, à Asolo, après avoir porté le maillot rose de leader pendant trois jours. Pour un coureur qui, une semaine avant, n'était pas prévu dans l'équipe, le contrat est déjà pleinement rempli. Grâce aux bonifications à l'arrivée, il reprend plus de 30 secondes à ses rivaux, Basso et Evans en tête, et revient dans un Top 10 (8e à 6'51"). Vinokourov limite la casse en terminant dans un raid solitaire, mais se retrouve devancé par l'Italien au général.
Car la descente a également favorisé les desseins d'un autre homme, David Arroyo. Parti le matin avec 1'42" de retard sur Porte, l'Espagnol de la Caisse d'Epargne a profité du bon travail de son groupe de poursuivants qui comptaient dans ses rangs Sastre, Cunego, Gerdemann, Wiggins, Tondo notamment, pour creuser un écart sur l'Australien. Il met un terme à la vie en rose du coureur de Saxo Bank qui conserve néanmoins son maillot blanc de meilleur jeune.
Après le Monte Grappa en apéritif, les favoris attaquent les hors-d'œuvre dès dimanche: trois ascensions au programme (Sella Chianzutan, Passo Duron, Sella Valcalda) et la terrible arrivée au sommet du Zoncolan avec ses passages à plus de 20%. Repoussés à plus de cinq minutes d'Arroyo, les favoris vont devoir se dévoiler davantage. L'heure des braves a sonné.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité