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Contador: "Je la voulais"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/05/2011 à 20:14 GMT+2

Alberto Contador a survolé le chrono mardi. Vainqueur avec le maillot rose sur les épaules ("un moment spécial", dit-t-il), l'Espagnol n'a pas seulement gagné pour lui, mais aussi pour rendre hommage à son compatriote Xavier Tondo, décédé la veille. Et quand Contador court pour deux, ça fait mal.

2011 Giro Alberto Contador

Crédit: AFP

Il est des victoires qui comptent plus que d'autres. Sur ce Giro, Alberto Cotador a parfois fait preuve de mansuétude. Il s'est montré magnanime envers Jose Rujano au Grossglockner. Mais mardi, l'Espagnol avait décidé de gagner. D'abord parce que dans ce contre-la-montre, il n'y a pas de place pour une quelconque forme de générosité. Pas de calcul. Chacun se bat pour soi, et contre lui-même. Surtout, le maillot rose possédait un surcroit de motivation au Nevegal. Il voulait gagner pour lui, mais plus encore pour son compatriote, Xavier Tondo, décédé lundi.
Après avoir franchi la ligne et rempli sa mission en remportant ce chrono en altitude, Contador, qui a couru avec un brassard noir, a réservé ses premiers mots pour Tondo. "Je tenais tellement à cette victoire. Je la voulais. Elle est pour lui. Hier (NDLR: lundi), on a perdu un grand coureur", a-t-il sobrement confié. Manifestement ému lors de la cérémonie protocolaire qui a suivi, le Madrilène a pointé le bras et les yeux vers le ciel, pour bien associer à son succès celui qui, il y a encore deux jours, était un de ses collègues. La veille, il s'était déjà exprimé via twitter pour exprimer sa peine. "Que la vie peut parfois être injuste et difficile à comprendre. C'était une personne incroyable. Il aimait ce sport plus que personne d'autre. Tu vas tellement me manquer." Visiblement, ces condoléances ne relevaient pas du message de circonstance. Il suffisait de voir le visage de Contador mardi pour s'en convaincre.
"Je suis dans une très grande condition"
Mais ce drame, loin de le perturber, a visiblement décuplé ses forces et sa motivation. Après avoir agi en gestionnaire dans les Dolomites, le leader de Saxo Bank a mis à profit ce court mais si exigeant chrono pour assommer une fois de plus ses adversaires. Parti tranquillement sur la partie roulante ("j'ai eu un peu de mal à trouver le bon rythme", a-t-il avoué à l'arrivée), il a mis tout le monde à l'amende au plus fort de la pente. "Il est parti sans pousser à fond, explique de son côté Bjarne Riis, le manager de l'équipe Saxo Bank. Nous savions que l'étape allait se jouer dans les six derniers kilomètres. Et là, Alberto a montré qu'il était dans une autre dimension."
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2011 Giro d'Italia Alberto Contador

Crédit: LaPresse

Aucune exagération dans les propos de Riis. C'est un fait. Alors que, derrière lui, ses principaux rivaux se tiennent en une poignée de secondes (30, exactement, entre Nibali, deuxième de l'étape, et Joaquim Rodriguez, 10e), Contador a relégué son dauphin du jour à 34 secondes. Sur un tel parcours, c'est colossal, car les écarts sont souvent très faibles entre les meilleurs sur ce type de chrono. Vu l'étendue des dégâts (il compte désormais quasiment 5 minutes d'avance sur Michele Scarponi au classement général), la messe semble dite. Bien sûr, la nature même du cyclisme et son éducation lui interdisent de claironner devant tous les micros qu'il a déjà gagné ce Giro. "J'ai une bonne avance sur Scarponi et Nibali, mais je suis sûr qu'au fond d'eux-mêmes, ils y croient encore..." dit-il, sans que l'on sache très bien s'il croit lui-même ce qu'il dit. D'ailleurs, aussitôt, le discours se fait plus dur quand on lui demande s'il redoute une attaque, par exemple de Nibali: "Non. Je n'ai pas peur. Si Nibali attaque, je serai là."
Même s'il est difficile de comparer d'une année sur l'autre, les circonstances et les adversaires évoluant au fil des épreuves, il parait vraiment au sommet de son art sur ce Tour d'Italie. Autant il était apparu à la peine, de façon relative évidemment, lors du dernier Tour de France, autant il maîtrise absolument tout ici. "C'est peut-être le grand tour où je souffre le plus car il est incroyablement difficile, mais je suis dans une très grande condition", confirme-t-il. Il maîtrise tout et essaie de profiter de tout. Peut-être plus encore aujourd'hui, après les disparitions de Weylandt et Tondo. "Gagner, c'est important, mais il y a quelque chose au-dessus de ça. Il faut essayer de savourer chaque moment. Aujourd'hui, j'ai senti la chaleur des gens au bord de la route."
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