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Le rose et les épines

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 22/05/2011 à 00:34 GMT+2

Moins rayonnant que lors des précédentes étapes de montagne, Alberto Contador n'en a pas moins réalisé une bonne opération samedi au Monte Zoncolan. L'Espagnol a encore conforté son maillot rose. Mais il a reçu une bordée de sifflets de la part du public italien, très remonté après lui.

2011 Giro Alberto Contador

Crédit: AFP

Ça va finir par devenir une mauvaise habitude. C'est le deuxième grand tour consécutif où Alberto Contador essuie des sifflets de la part de la foule. Il y avait eu la colère du public français envers le maillot jaune lors du Tour 2010, dans les Pyrénées, après l'incident mécanique dont avait été victime Andy Schleck. Un mauvais procès. Samedi, ce sont les Italiens qui ont hué le même Contador, sur la ligne d'arrivée comme sur le podium. Souriant, le coureur de Pinto a fait mine de ne rien entendre. Sportivement, il est vrai qu'il a encore réalisé une belle affaire au sommet du Zoncolan. Mais sa popularité, elle, en a pris un coup.
Le public transalpin reproche deux choses au maillot rose. Il le soupçonne d'abord d'être, au moins indirectement, à l'origine de la suppression du Monte Crostis. Il est vrai que Bjarne Riis, manager de la formation Saxo Bank, a mené la fronde, arguant que la sécurité mais aussi l'équité de la course n'étaient pas garanties, compte tenu du fait que les voitures ne pouvaient emprunter la descente. Vendredi soir, il a obtenu gain de cause, l'UCI décidant de rayer de la carte de la 14e étape ce col si controversé. Contador avait émis des réserves sur la descente. Comme beaucoup d'autres. Il parait donc très exagéré de voir dans l'annulation du Crostis un complot ourdi par le clan Contador.
Nibali: " Je n'aurais pas agi comme ça à sa place"
Mais il est vrai que certains de ses adversaires, notamment les Italiens Vincenzo Nibali (redoutable descendeur) et Michele Scarponi, étaient plus favorables à son maintien. "On a déjà fait des descentes beaucoup plus dangereuses que celles du Crostis, juge Roberto Damiani, le patron de La Lampre, l'équipe de Scarponi. On me dit que la sécurité n'est pas en cause, que c'est pour des raisons d'égalité sportive. Mais à ma connaissance, les suiveurs peuvent se retrouver à 7 ou 8 minutes de leurs coureurs sur le Zoncolan..." Il n'en fallait pas plus en tout cas pour que les tifosi voient derrière cette disparition du Crostis l'oeuvre de Riis et, par ricochet, celle de Contador. "Contador, pourquoi tu n'aimes pas le Crostis?", a-t-on ainsi pu voir sur une banderole, parmi d'autres, sur le bord de la route.
Puis il y a eu l'attitude de Contador dans le Zoncolan. Derrière Igor Anton, parti chercher l'étape, le maillot rose a surtout cherché à contrôler son principal rival, Vincenzo Nibali, aux côtés duquel il est longtemps resté. Aux côtés, ou plutôt derrière, l'essentiel du temps. Habile, l'Espagnol a laissé son dauphin travailler, Nibali étant davantage menacé par Anton que ne l'était Contador. Mais à la flamme rouge, ce dernier a attaqué. Ça non plus, le public ne l'a pas vraiment apprécié. Nibali non plus d'ailleurs, même s'il n'a pas voulu en rajouter. "Pendant la montée, raconte le Sicilien, j'ai demandé à Contador un relais, pour respirer un peu, mais il n'a pas voulu et il a accéléré. Je n'aurais pas agi comme ça à sa place mais chacun est libre de faire sa course. Mais je trouve qu'il m'a manqué de respect."
Là encore, pas de quoi crier au scandale tout de même. Habile, Contador profite des circonstances de course, sans état d'âme. Et quand il a senti qu'il pouvait aller conforter son maillot rose dans le final, il ne s'en est pas privé. "On ne sait jamais, dit-il. Ces quelques secondes (NDLR: 11 au total) pourraient être très utiles à l'arrivée à Milan. Si j'ai attaqué, c'est parce que je respecte Vincenzo et je sais à quel point il est dangereux." Aux deux tiers de la bataille des Dolomites, Contador compte désormais 3'20" d'avance sur Nibali et une seconde de plus sur Anton. Plus que jamais, il fait figure d'immense favori. Mais samedi, sa belle "histoire d'amour" avec le public italien, comme il le disait encore en début de semaine, en a pris un petit coup. Pourtant, lui ne voit (ou n'entend) pas les choses comme ça. "Les fans sont super. Vincenzo est italien, c'est normal que le public le soutienne, mais je ne peux pas me plaindre." Il a dû se boucher les oreilles...
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