Voeckler passe tout près

Le public de Plouay y a cru jusqu'au bout. Galvanisés par les commentaires de Daniel Mangeas, l'éternel speaker, les milliers de spectateurs massés sur le dernier kilomètre de ce GP Ouest-France ont accompagné Thomas Voeckler jusqu'à la ligne d'arrivée. Parti en contre sous la flamme rouge, le protégé de Jean-René Bernaudeau a d'abord laissé sur place Jose Joaquin Rojas (Movistar), Björn Leukemans (Vacansoleil), Simon Gerrans (Sky) et le surprenant Jérémy Galland (Saur Sojasun) auxquels Grega Bole venait de fausser compagnie.

Les mains en haut du guidon, très reculé sur sa selle, la figure de proue du cyclisme tricolore a poursuivi son effort avec la détermination qu'on lui connait à la poursuite du champion de Slovénie. Dans l'interminable dernière ligne droite, il a ensuite continué sa progression derrière le coureur de la Lampre mais celui-ci, mû par un instinct de conservation primaire, est parvenu dans un ultime élan de courage à relancer son allure pour s'assurer le plus beau succès de sa jeune carrière devant Simon Gerrans, revenu du diable vauvert.

Transfiguré par son mois de juillet mémorable, le chouchou du public français n'arrive désormais plus à se satisfaire d'un tel résultat: "Troisième à Plouay c'est toujours bon à prendre même si moi je cours pour la victoire." Sans doute un poil agacé par le marquage intense dont il a fait l'objet au cours des deux derniers tours de circuit, l'Alsacien ne parvenait pas à camoufler une certaine déception dans l'air d'arrivée où les journalistes se pressaient autour de lui. "L'objectif de déjouer les plans des sprinteurs est atteint mais, malheureusement, ce n'est pas moi qui gagne."

Très offensif lors de la dernière boucle du magnifique circuit Jean-Yves Perron, Voeckler a donc affiché ce dimanche en Bretagne une forme très satisfaisante. Quelques jours seulement après sa reprise sur les routes du Tour du Poitou-Charentes, il affiche donc de belles promesses dans la perspective du championnat du monde et du Tour de Lombardie qu'il a cochés sur son agenda.

Son coéquipier Cyril Gautier a également montré de belles choses sur les routes du Morbihan en se glissant, très tôt le matin, dans l'échappée du jour qui a compté jusqu'à 10'40" d'avance sur le peloton. Au sein de cette fugue, outre le Guingampais, on recensait les Français Mickaël Chérel (AG2R-La Mondiale), Guillaume Levarlet (Saur Sojasun) et Sébastien Duret (Bretagne-Schuller), les Italiens Mauro Finetto (Liquigas) et Marcello Pavarin (Vacansoleil), l'Australien Jack Bobridge (Garmin-Cervelo) et le Polonais Michal Kwiatowski (RadioShack), ultime rescapé de l'échappée repris dans la dernière ascension de Ty Marrec où Philippe Gilbert, bien moins tranchant qu'à l'accoutumée dans son offensive, a rappelé qu'il était humain.