Liège-Bastogne-Liège – Pourquoi Remco Evenepoel a disparu dans le final, laissant Tadej Pogacar seul au monde
Publié 27/04/2025 à 19:08 GMT+2
Pas de fantastique duo, mais un irrésistible solo pour clôturer la 111e édition de la Doyenne, remportée par un Tadej Pogacar implacable. Attendu comme le rival annoncé du Slovène, dont l'explication devait avoir lieu dans la Redoute, Remco Evenepoel a disparu de la circulation au moment clef, laissant "Pogi" s'envoler. L'intéressé a livré ses explications.
Gilbert au sujet d'Evenepoel : "Sa difficulté à contenir ses nerfs est l'une de ses faiblesses"
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"A un moment donné, ils ont tous disparu." Fraîchement convié devant les micros en sa qualité de vainqueur du jour, Tadej Pogacar a confié sa surprise devant la stratégie des Soudal Quick-Step de Remco Evenepoel, passés de ténors du peloton à escouade évaporée au moment clef. Le Slovène n'est pas le seul à avoir remarqué l'évanescence du Wolfpack. Le contraste entre les premières heures de course et l'approche de la Redoute était flagrant : quelque chose s'est passé.
Premier indice, la désertion précoce des équipiers du double champion olympique, rapidement dépassés lorsque les monts se sont succédé. Deux acteurs majeurs des derniers succès du Brabançon sur la Doyenne, Pieter Serry et Louis Vervaeke, se sont d'ailleurs fait distancer très tôt, à plus de 80 bornes du but, avant même la côte de Stockeu. "Au début, ils (les Soudal Quick-Step) ont contrôlé le peloton, on les a vus à l'avant toute la journée, et puis à un moment donné, ils ont tous disparu. Je ne sais pas pourquoi, je me suis dit peut-être qu'ils gardent leurs jambes pour la Redoute", s'est interrogé Pogacar après l'arrivée. C'en était déjà fini du train bleu et blanc, relégué, pour ce qu'il en restait, au deuxième, voire troisième plan. Sans rampe de lancement fiable, Evenepoel a passé les 50 derniers kilomètres dans l'ombre.
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La palette de Gilbert : pourquoi Pogacar n'a pas utilisé tous les étages de la fusée UAE
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A Liège, Si on est bon, on est devant
"Il n'était pas le seul dans cette situation, il y avait plein d'autres coureurs qui étaient esseulés à ce moment-là de la course, rétorque Philippe Gilbert, consultant Eurosport, dans l'émission Les Rois de la Pédale. Il connaît l'approche de la Redoute, il a des excellentes capacités de rouleur donc il aurait pu, s'il avait les jambes, faire l'effort lui-même et se placer." Mais en était-il capable ? La réponse de l'intéressé (au niveau de la 30e place au pied) ne laisse pas le moindre doute flotter dans l'air chaud de Liège : "J'avais les jambes lourdes pendant la dernière heure et j'en ai payé le prix", a-t-il expliqué à Sporza.
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Pas de duel : Pogacar s'est irrémédiablement échappé dans la Redoute
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Revenu tardivement à la compétition après un violent accident de la circulation lors de l'hiver, le "ket" de Schepdaal n'a pas eu la possibilité d'accumuler une base foncière suffisante pour enchaîner les longues courses à haute intensité. S'il a lui-même voulu instiller l'espoir d'une lutte à armes égales avec le porteur du paletot irisé, Remco Evenepoel savait au fond de lui que sa condition imparfaite allait le rattraper un moment ou un autre. "Les courses comme Liège ne mentent pas. Si on est bon, on est toujours devant. Je ne suis pas un robot, a-t-il lancé aux médias flamands. Tout le monde a eu un hiver complet, et je n'ai pu m'entraîner correctement que pendant un mois et demi. Ça se voit dans des courses comme celle-ci. Non, je ne suis pas malade. Ça viendra au jour le jour."
L'explication reportée, une condition à retaper
Evenepoel n'avait tout simplement pas les jambes, et la disparition du Belge a précipité l'assaut de Pogacar, qui n'en demandait pas tant. "Une fois dans la Redoute, j'ai regardé autour de moi et il n'y avait personne. Ça m'a motivé pour attaquer à ce moment-là", a reconnu le prodige de Komenda. Passablement agacé au moment d'organiser la poursuite derrière le Slovène, le Brabançon s'est montré plus mesuré une fois ligne franchie, à une anonyme 59e place : "Je dois profiter des bons jours, accepter les mauvais. Je ne peux pas m'attendre à des miracles. Je dois juste continuer à travailler calmement. "
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Quand Evenepoel abdique
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Après le retour grisant sur la Flèche brabançonne, au milieu de ses proches, Evenepoel a vu sa condition s'oblitérer au fur et à mesure que les courses se sont enchaînées. Pour le duel tant attendu, on repassera. Vu les espoirs semés sur l'Amstel, il y a de bonnes chances d'assister enfin au télescopage, dès l'année prochaine, si les gadins et autres incidents laissent nos protagonistes tranquilles. L'attente en vaudra la peine.
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