Gallopin, Bardet, Rolland, Alaphilippe : La jeune garde française salive devant la Doyenne

Le Francilien, devenu l'un des chefs de file de son équipe belge, a fait des classiques ardennaises sa priorité de la première moitié de la saison. Pour l'instant, il a respecté le tableau de marche en sprintant pour la victoire dimanche dans l'Amstel Gold Race (6e). "Liège me convient mieux. Ce sont des efforts un peu plus longs, moins explosifs", estime l'ex-maillot jaune du Tour de France 2014, qui avait choisi de faire l'impasse mercredi sur la Flèche Wallonne pour préparer au mieux le rendez-vous de dimanche. Son meilleur résultat est une anecdotique 29e place en 2013. Mais, depuis, le Français n'a pas cessé de progresser. A près de 27 ans, il arrive dans ses meilleures années.

Deux participations et deux places dans les quinze premiers (13e en 2013, 10e en 2014). Le jeune Auvergnat a noué une histoire d'amour avec la "Doyenne", dont la version Espoirs lui a échappé de très peu en 2011 (déclaré 2e après examen de la photo-finish). "C'est un objectif dès cette année, annonçait-il en début de saison. Chaque édition est une nouvelle chance. J'entends la jouer à fond". Intégré dans l'une des équipes les mieux armées, avec l'Italien Domenico Pozzovivo pour alter ego, le natif de Brioude a changé d'approche cette année. Au lieu de courir les deux premiers volets des "Ardennaises", il est allé se préparer au montagneux Tour du Trentin pour rejoindre Liège vendredi soir.

"A Liège, ce sera du 100%", avait prévenu l'Orléanais le mois dernier. Promesse en passe d'être tenue puisqu'il a gagné la semaine passée une étape et le classement final du Tour de Castille et Leon en Espagne, avant de signer mercredi son meilleur résultat au mur de Huy, une montée qui ne correspond pas à ses caractéristiques (14e de la Flèche Wallonne). "A Liège, il y a 50, 60 kilomètres de plus", a rappelé le meilleur jeune du Tour 2011 qui espère une course de mouvement, dimanche, si les conditions météo s'y prêtent et si les équipes des favoris sont débordées. Trois ans après avoir mené une longue échappée qui ne l'avait pas empêché d'obtenir une remarquable 12e place sur les hauteurs d'Ans.

Septième de l'Amstel Gold Race et surtout deuxième de la Flèche Wallonne, le jeune puncheur de l'Allier a saisi l'opportunité de réussir ses courses tout en travaillant pour le champion du monde, le Polonais Michal Kwiatkowski. "J'ai franchi un cap, estime-t-il. Mais il faut plusieurs années de 'pro' dans une course aussi longue que Liège". Capable de se faire très mal à l'entraînement, l'ancien militaire sait que le temps travaille pour lui. "Je ne suis pas encore au top", reconnaît-il. Pour l'heure, il savoure les félicitations de son équipe comme autant de marques de reconnaissance. Avant de découvrir la "Doyenne" et servir de précieux lieutenant à Kwiatkowski, qui sera dimanche l'un des grands favoris.