Les peuncheurs au crible

Milan-San Remo ouvre samedi la saison des classiques. Pour sa 100e édition la Primavera semble toujours aussi indécise. Qui des sprinters ou des puncheurs fera mouche ? Décryptage des différents favoris, de leurs atouts et de leur état de forme.

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2e PARTIE: LES PUNCHEURSA lire aussi:Les favoris: les sprinteurs au crible
Pour les sprinteurs ou pour les puncheurs ? Pour des coureurs sortant de Paris-Nice ayant disposé de cinq jours pleins pour récupérer de leurs efforts? Ou plutôt pour des garçons sortant de Tirreno-Adriatico où les conditions climatiques sont généralement plus clémentes et le parcours plus proche de ce que le peloton trouvera sur sa route le long de la Riviera italienne? Chaque année, Milan-San Remo provoque les mêmes débats, chacun y allant de sa théorie sans qu'aucune ne réussisse à s'imposer définitivement aux autres. Plus que n'importe quelle autre classique, Milan San Remo est indécise. En l'absence du tenant du titre Fabian Cancellara et du champion du monde Alessandro Ballan, aucun favori ne se dégage d'une liste où figure plus d'une dizaine de puncheurs capables de faire la différence dans les ascensions de la Cipressa et du Poggio ou d'anticiper le sprint dans les derniers kilomètres.
- Filippo Pozzato (ITA - Katusha)
Vainqueur en 2006, 2e l'an dernier derrière l'intouchable Fabian Cancellara, le Vénétien entame sur la Primavera son tryptique d'objectifs printaniers qui le verra ensuite s'aligner avec ambition sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Mais en attendant les pavés du Nord, c'est bien au bout du Lungomare Calvino que Pozzato rêve de lever les bras. Placé à Laigueglia (2e) et sur les hauteurs de Benhavis sur la Ruta del Sol (2e) en début de saison, il dispose d'un registre étendu et d'une science de la course qui lui permettent d'envisager tous les scenarii avec sérénité.
- Davide Rebellin (ITA - Serramenti):
A 37 ans, il rêve d'accrocher une dernière grande course à un palmarès déjà riche de victoires de prestige dans toutes les classiques ardennaises. En forme très avancé, il a décroché deux étapes en Andalousie en février et a travaillé avec ardeur au succès de son coéquipier Michele Scarponi sur Tirreno-Adriatico. Deuxième sur les hauteurs de Montelupone la semaine dernière, Rebellin sera le coureur numéro 1 du dispositif de la Serramenti sur la Classissima. Quatrième en 2008, il rêve évidemment de faire mieux cette année. Attention à lui sur le Poggio.
- Sylvain Chavanel (FRA - Quick Step):
En excellente condition physique comme l'a démontrée sa convaincante prestation sur Paris-Nice, le Poitevin dispose des atouts pour briller sur la Primavera même s'il n'arrive qu'en 3e position dans la hiérarchie de la Quick-Step derrière Boonen et Davis qui parient sur une arrivée au sprint. Capable de profiter d'une course de mouvement qui s'amorcerait dans la zone des Capi comme de s'extraire du peloton sur les pentes de la Cipressa, c'est pourtant dans la descente du Poggio que le champion de France du chrono a le plus de chance de faire la différence.
- Luis Leon Sanchez (ESP - Caisse d'Epargne)
Au sortir de sa brillante victoire sur la Promenade des Anglais, le Murcian est resté sur la côte et s'est appliqué à bien récupérer de ses efforts avant d'aller reconnaître les hauts lieux de la Classissima. Souhaitant surfer sur sa réussite de début de saison, Sanchez, dont les qualités de puncheur et de descendeur et surtout le sens tactique conviennent à merveille à la Primavera, croit en ses chances de victoire à San Remo: "J'espère être devant, le final peut me convenir".
- Stefano Garzelli (ITA - Acqua & Sapone)
Le vainqueur du Giro 2000, 2e de Tirreno-Adriatico la semaine dernière, a démontré qu'il faudrait compter avec lui dans le final de Milan- San Remo. S'il partage le leadership de l'équipe Acqua & Sapone avec son coéquipier Luca Paolini, Garzelli compte bien confirmer son retour au premier plan en passant à l'offensuive dans le final. Doté d'une belle pointe de vitesse, le Lombard, 4e en 1999, 7e en 2000 et en 2006, rêve de réaliser le coup parfait sur le Lungomare Calvino.
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Michele Scarponi (Serramenti) jure qu'il se mettra au service de Davide Rebellin mais au vu de la forme qu'il a affichée la semaine dernière sur la course des deux Mers, on l'imagine assez mal ne pas tenter sa chance dans le final. Dans la même optique, Danilo Di Luca (LPR) et Enrico Gasparotto (Lampre) sont prêts à bondir pour suppléer leurs sprinteurs respectifs Alessandro Petacchi et Mirco Lorenzetto. Enfin, Philippe Gilbert (Silence - Lotto) et Rinaldo Noccentini (AG2R - La Mondiale) auront à coeur de se rattraper de leur piètre Paris-Nice et pourrait faire parler la poudre dans le final de la Classissima.
Outsiders: Joaquim Rodriguez (ESP - Caisse d'Epargne), Giovanni Visconti (ITA - ISD), Franco Pellizotti (ITA - Liquigas), Juan Antonio Flecha (ESP - Rabobank), Nick Nuyens (BEL - Rabobank), Thomas Lövkvist (SUE - Columbia), Julien El Farès (FRA - Cofidis), Anthony Geslin (FRA - Française des Jeux), Jussi Veikkanen (FIN - Française des Jeux)
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