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Milan-Sanremo - Wout van Aert, Tadej Pogacar… ou aucun des deux : qui est le grand favori de la Primavera édition 2022 ?

Simon Farvacque

Mis à jour 19/03/2022 à 10:05 GMT+1

MILAN-SANREMO - Samedi, le sort de la Primavera reposera en partie sur leurs épaules. Wout van Aert (Jumbo-Visma) et Tadej Pogacar (UAE Emirates) s'avancent en favoris du premier Monument de l'année, forts de leur pedigree et de leur dynamique. L'homme à battre semble être l'un d'eux... un statut lourd à porter. La concurrence pourrait en profiter, y compris l'invité surprise Mathieu van der Poel.

Wout van Aert vs Tadej Pogacar

Crédit: Eurosport

Il y a eux et les autres. Depuis le début de la saison, Tadej Pogacar et Wout van Aert donnent, dans des mesures et des registres différents, l’impression d’être au-dessus du lot. Lors de Tirreno-Adriatico, le Slovène a fait passer Mikel Landa et Jonas Vingegaard pour des escaladeurs moyens. Durant Paris-Nice, le Belge a commencé par enchaîner quatre podiums, dont un chrono victorieux, puis il a tracté Primoz Roglic jusqu’au sacre lors de la dernière étape, sur les reliefs du pays niçois.
Avant cela, Pogacar avait dominé l’UAE Tour et surtout remporté les Strade Bianche en solitaire. Van Aert, quant à lui, a gagné le Het Nieuwsblad sans plus de compagnie, dès sa rentrée sur le bitume. Leurs routes respectives vont enfin se croiser en 2022, samedi, à l’occasion de Milan-Sanremo. Une Primavera qui est sans doute le Monument dont la liste de vainqueurs potentiels est la plus longue. Mais s’il ne fallait cibler qu’un homme à battre, serait-ce "WVA" ou "Pogi" ?
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Wout van Aert (Jumbo-Visma)

  • Pourquoi a-t-il l’allure du grand favori
Parce qu’il a déjà remporté Milan-Sanremo et parce qu’aucun scénario ne l’exclut de la kyrielle des prétendants. Lors de son couronnement, en 2020, Van Aert avait été mis dans les cordes par l’attaque dans le Poggio d’Alaphilippe. Mais il avait basculé avec seulement quelques mètres de retard sur le meilleur puncheur du monde et l’avait repris dans la descente avant de le devancer au sprint.
Voilà de quoi lui donner confiance en sa capacité à gérer le money time, dans le format classique d’un dernier quart d’heure sous haute tension. Si la course se décante plus tôt, il grimacera probablement moins que d’autres "grosses cuisses" et si c’est le calme plat, il faudra être bien téméraire pour condamner les chances de victoire du dernier homme à avoir levé les bras sur les Champs-Elysées.
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  • Pourquoi il ne l’est pas forcément
Parce qu’être susceptible de remporter Milan-Sanremo de X façons est souvent un passeport pour une place d’honneur. Demandez à Peter Sagan ce qu’il en pense, lui qui a terminé sept fois dans le "Top 4" de la Classicissima sans jamais la conquérir. Surtout qu’au contraire de Pogacar, dont la domination en ce début d’exercice a quelque chose de décourageant pour ses adversaires, Van Aert a montré quelques failles.
Au sprint, le champion de Belgique a été bousculé lors de la course au soleil. Il n’a fait le poids ni face à Fabio Jakobsen, sur du plat, ni face à Mads Pedersen et Bryan Coquard, en montée. Son immense polyvalence est une force bien plus qu’une faiblesse, mais elle ne l’exonère pas du risque d’être acteur de quasiment tous les grands rendez-vous de la saison, sans parvenir à le matérialiser en palmarès.
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  • Le scénario idéal pour lui
Un rythme suffisamment élevé pour fatiguer les purs sprinteurs mais pas effréné au point de le mettre à contribution dès les Capi. Van Aert signerait sans doute pour cela. Quant au dénouement, arriver en compagnie de deux ou trois coureurs moins véloces que lui serait relativement confortable, même si un sprint après 300 bornes est à part. Un triomphe en solitaire n’est pas une hypothèse saugrenue.
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Tadej Pogacar (UAE Emirates)

  • Pourquoi a-t-il l’allure du grand favori
Parce qu’on en vient à se demander de quelle course il n’est pas un favori, à l’exception des classiques flandriennes. Tadej Pogacar a 23 ans et il a déjà remporté deux fois le Tour de France et deux Monuments, qui plus est les deux derniers dont il a pris le départ (Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie en 2021). Son entame de saison canon conforte son statut d’incontournable protagoniste pour samedi.
Son passé sur l’épreuve, aussi. Pogacar n’a participé à Milan-Sanremo qu’une fois, en 2020, alors qu’il était "seulement" un grand espoir du peloton, en passe de prouver qu’il était bien plus qu’un spécialiste des courses par étapes. Il avait pris la 12e place, au sein du groupe échouant à deux secondes de Van Aert. Le prodige slovène a bien grandi depuis et faire mieux qu’il y a deux ans signifierait tutoyer la victoire. A minima.
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  • Pourquoi il ne l’est pas forcément
Parce que Milan-Sanremo reste le Monument des sprinteurs. Pogacar a certes failli damer le pion à la photo-finish à Van Aert, pour l’argent, l’été dernier lors des Jeux Olympiques de Tokyo. Mais si quarante coureurs se présentent pour la gagne sur la Via Roma, il faudra être audacieux pour miser sur "Pogi" et non sur Caleb Ewan ou autre Alexander Kristoff.
Pogacar donne l’impression de courir pour le plaisir. Une échappée vaine sur Tirreno-Adriatico l’a récemment illustré. La Primavera sied à ceux qui savent compter leurs coups de pédale, se cacher, ou pas, au gré du vent et des bolides encore présents dans le final. Bien d’autres grandes courses se jouent à la force du jarret et semblent plus coller à son tempérament.
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  • Le scénario idéal pour lui
Une course débridée. Avec une attaque de sa part dès la Cipressa ?C’est la perspective qui fait frissonner le microcosme cycliste, curieux de savoir si Pogacar peut sortir Milan-Sanremo de son schéma, presque immuable, d’épreuve d’usure n’offrant du spectacle que lors de son épilogue. Au-delà de ce fantasme, il peut mettre tout le monde d’accord dans le Poggio.
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L'inconnue Van der Poel

Qui d'autre a une bonne tête de favori ? En l’absence de Julian Alaphilippe, malade, Caleb Ewan était le plus à même de revendiquer la pancarte que se partagent les deux phénomènes. Mais le bolide de poche de la Lotto Soudal, qui a déjà terminé 2e à deux reprises à Sanremo (2018, 2021), a déclaré forfait à son tour, vendredi. Quelques minutes plus tard, c'est la participation de Mathieu van der Poel qui a été officialisée.
La star de l'équipe Alpecin-Fenix, qui n'a pas encore couru en 2022 en raison de douleurs au dos, a avancé sa reprise de quelques jours. "MVDP a été ajouté à la liste de MSR en raison des nombreux coureurs malades dans l'équipe et parce que sa rééducation se déroule bien. Cependant, il y participera sans attente. La course de 293 km a été préférée à une séance d'entraînement, samedi," a communiqué sa formation. On peut raisonnablement penser qu'il manquera de foncier, mais Van der Poel n'a jamais fait moins bien que 13e en huit participations à des Monuments. Il est le facteur X par excellence.
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L'énigme Roglic

Les anciens vainqueurs Michal Kwiatkowski (2017), Arnaud Démare (2016) et Alexander Kristoff (2014) font quant à eux plutôt figure d’outsiders, au même titre qu’une pléiade de sprinteurs (Pedersen, Philipsen, Jakobsen, Nizzolo, Matthews, Bouhanni, Coquard, Sagan etc.). Soren Kragh Andersen - dans le coup à 100 mètres de l’arrivée l’année dernière -, Tom Pidcock et Matej Mohoric devront quant à eux être offensifs.
Autre coureur à surveiller : Philippe Gilbert (39 ans), qui court toujours derrière son rêve de "quintuplé" (Milan-Sanremo est le seul Monument qui lui manque). L’énigmatique présence de Primoz Roglic est aussi à noter. Il pourrait à son tour jouer au lieutenant de luxe, pour "WVA", au sein d’une Jumbo-Visma qui dispose en Christophe Laporte d’une troisième carte. Il y a Van Aert, Pogacar et les autres. Mais sur la Primavera plus encore qu’ailleurs, ces "autres" comptent.
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