Quatre victoires françaises en six jours : un bilan historique qui peut encore s'embellir

Cela fait déjà longtemps qu'on en parle, du renouveau du cyclisme français. Sur ce Paris-Nice, il est particulièrement visible. Après six jours de course, les Bleus ont déjà enlevé quatre étapes. Une razzia qui a débuté dès dimanche, au sommet de la côte de Meudon, avec la victoire d'Arnaud Démare (Groupama-FDJ), premier porteur du maillot jaune. Cinq jours plus tard, à Vence, Rudy Molard a doublé la mise pour l'équipe de Marc Madiot, qui ne pouvait pas rêver mieux pour l'arrivée de son nouveau partenaire, Groupama.

Deux victoires en costaud. Auxquels il faut ajouter les succès de Jonathan Hivert et Jérôme Cousin. Les deux compères de Direct Energie ont su jouer de malice pour régler leur échappée respective, à Châtel-Guyon et Sisteron. Ce qui, soit dit-en passant, n'enlève rien à leur mérite.

Alors qu'il reste encore deux étapes, le bilan tricolore est d'ores et déjà historique. Il faut remonter à 1989 pour retrouver quatre victoires d'étape françaises sur Paris-Nice. Et encore, il faut compter cette année-là le chrono par équipes remporté par Toshiba, dont le leader était … Marc Madiot.

C'est en 1987 que l'on trouve trace de quatre succès "individuels". Jean-François Bernard, Laurent Fignon (deux fois) et Jean-Claude Bagot avaient même remporté ces quatre étapes consécutivement. C'était une autre époque, le dernier âge d'or du cyclisme français. Et Il faut aller encore plus loin pour mettre la main sur quatre vainqueurs d'étape différents (1955).

Les Bleus peuvent encore embellir la copie. Il leur reste deux journées pour cela. Il serait un peu utopique d'envisager le record de 1951 (six victoires). L'arrivée au sommet à Valdeblore La Colmiane, samedi, est promise aux vrais grimpeurs (16,3km à 6,2%). Un profil que n'ont pas vraiment les Tricolores sur ce Paris-Nice, Thibaut Pinot et Romain Bardet étant absents, et Warren Barguil en méforme. Dimanche, le terrain sera plus à leur convenance avec une étape très dense de moyenne montagne. Elle pourrait très bien sourire à Julian Alaphilippe, Lilian Calmejane, Tony Gallopin ou Alexis Vuillermoz, très en vue ce vendredi.

La passe de cinq semble ainsi tout à fait envisageable. Ce serait du jamais vu depuis plus d'un demi-siècle. La cuvée 2018 égalerait alors les grands crus que sont 1961 (Jacques Anquetil), 1955 (Jean Bobet) et 1952 (Louison Bobet)… tous ponctués par une victoire française au général. Un gros plus dont peut pourquoi pas rêver Julian Alaphilippe, actuellement 2e du général à 22'' de Luis Leon Sanchez. Ce serait, à coup sûr, une nouvelle marche de franchie dans l'ascension du cyclisme français. Laurent Jalabert, dernier vainqueur tricolore de Paris-Nice, attend son successeur depuis 21 ans.