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Paris-Roubaix : Fabian Cancellara, Tom Boonen ou une surprise ?

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 13/04/2014 à 12:54 GMT+2

Voilà une décennie que Fabian Cancellara et Tom Boonen dominent les classiques pavés. A Paris-Roubaix, ils ont même remporté sept des dix dernières éditions. Pourtant, tous les trois-quatre ans, un coureur inattendu parvient à les piéger. Qu’en sera-t-il en 2014 ?

Tom Boonen et Fabian Cancellara

Crédit: Panoramic

2004, 2007 et 2011. En dix ans, ce sont les trois seules années où l’Enfer du Nord a échappé au duo Fabian Cancellara - Tom Boonen. Les victoires étaient alors revenues à Magnus Backstedt (2004), Stuart O’Grady (2007) et Johan Van Summeren (2011). Le reste du temps, le Suisse et le Belge se sont partagés les succès sur Paris-Roubaix, dominant le souvent la course de manière écrasante.
Par deux fois, "Spartacus" a franchi la ligne d’arrivée avec presque deux minutes d’avance sur son dauphin. Une preuve évidente que Boonen et Cancellara sont bien souvent au-dessus du lot. D’ailleurs, si le Suisse venait à remporter cette 112e édition, nous aurions deux des trois co-recordmen de victoires (Cancellara rejoindrait Boonen et De Vlaeminck au rang des quadruples vainqueurs) sur la seule dernière décennie. Pas mal, pour une épreuve dont la première édition remonte tout de même à 1896...

Une décennie de domination à deux

2005 : un Belge de 25 ans du nom de Tom Boonen réalise le doublé Tour des Flandres-Paris-Roubaix. Un géant est né.
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Tom Boonen gagne son premier Paris-Roubaix en 2005

Crédit: Panoramic

2006 : Fabian Cancellara offre à la Suisse son deuxième Paris-Roubaix. Son premier depuis ... 83 ans !
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Fabian Cancellara gagne son premier Paris-Roubaix, en 2006

Crédit: Panoramic

2008 : Premier duel direct entre Boonen et Cancellara. Plus rapide au sprint, "Tommeke" remporte pour la deuxième fois l'Enfer du Nord.
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Tom Boonen règle Fabian Cancellara et Alessandro Ballan au sprint pour décrocher son deuxième pavé roubaisien.

Crédit: AFP

2009 : Battu comme en 2008 par son équipier Devolder sur le Tour des Flandres, Tom Boonen domine Paris-Roubaix et s'impose pour la troisième fois, la première en solitaire.
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Tom Boonen lors de sa troisième victoire dans Paris-Roubaix, en 2009.

Crédit: AFP

2010 : Impressionnant sur le Tour des Flandres qu'il remporte pour la première fois, Fabian Cancellara réalise le doublé sur Paris-Roubaix après une nouvelle échappée en solitaire. "Spartacus" est né.
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Fabian Cancellara s'offre un deuxième Paris-Roubaix, en 2010

Crédit: AFP

2012 : De retour à son meilleur niveau , Tom Boonen s'offre un quatrième Paris-Roubaix après avoir attaqué seul à cinquante kilomètres de l'arrivée. Une Cancellara quoi...
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Et de quatre pour Tom Boonen sur Paris-Roubaix en 2012.

Crédit: Reuters

2013 : Moins souverain qu'à l'habitude, Fabian Cancellara n'arrive pas seul sur le vélodrome, une première. Mais il remporte pour la troisième fois l'Enfer du Nord, au sprint. Un peu comme Tom Boonen en quelque sorte...
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Fabian Cancellara gagne Paris-Roubaix une troisième fois, en 2013.

Crédit: Panoramic

Lors des sept victoires du duo Boonen/Cancellara, on a retrouvé deux types de scénarios, répétés à plusieurs reprises. Les différentes éditions de Paris-Roubaix se ressemblaient toutes. En 2005, comme en 2008, Tom Boonen s’est échappé en compagnie de deux autres coureurs qu’il a ensuite réglés au sprint, tactique qui a permis à Cancellara de s’imposer en 2013. En 2009 et 2012, le Belge a en revanche privilégié la méthode  "Spartacus" : une attaque de loin suivi d’un raid solitaire, à l’instar de ce que le Suisse a produit en 2006 et 2010. Preuve que quand les deux coureurs sont en forme, ils sont intouchables.
Mais rien n'égale l'impression de puissance et de supériorité déployée en 2010 par Fabian Cancellara lors de son attaque sur le plat, à 50 kilomètres de l'arrivée.
Mais il arrive que Fabian Cancellara et Tom Boonen paient parfois leur évidente supériorité. A l’image de ce qu’a subi  le Bernois en 2011. Impressionnant quelques semaines auparavant sur le Grand Prix E3 (numéro solitaire sur plus de 30 km) et le plus fort sur le Tour des Flandres malgré sa troisième place, il se présente sur Paris-Roubaix comme le grandissime favori. Résultat, les outsiders refusent de rouler avec le Suisse qui se voit obligé de laisser partir Van Summeren vers la victoire pour ne pas ramener les Boonen, Hushovd et autre Ballan.
D'où cette phrase blasée du Suisse après la course où ses adversaires avaient d'abord couru pour que lui ne gagne pas.
Je pense que si moi je m'arrête pour boire un café, les gens aussi arrêtent pour boire un café... C'est comme ça, être le favori.
De quoi y voir une chance pour 2014 ? Pourquoi pas. Car, cette année encore, Fabian Cancellara paraît largement au-dessus de la concurrence. Certes, Sep Vanmarcke (Belkin) a semblé au niveau sur le Tour des Flandres mais, comme l’année passée à Paris-Roubaix, le Belge a été battu au sprint par le Suisse. Le leader de la Belkin n’a donc aucune raison de relayer le Suisse, pas plus que Bonnen visiblement un juste cette saison.
Du coup, Cancellara pourrait encore une fois décider de ne pas aller chercher un outsider. Après tout, si lui-même fait l’effort, ne va-t-il pas se faire battre au sprint par Boonen, Sagan voire Kristoff ou Degenkolb ? Depuis dix ans, Paris-Roubaix connaît deux scénarios : la démonstration de Boonen/Cancellara ou le marquage entre les favoris et la victoire d’un coureur inattendu.
Et, lorsque Boonen et Cancellara ne gagnent pas Paris-Roubaix, le vainqueur remporte, et de très loin, la plus belle victoire de sa carrière. En 2004, 2007 et 2011, les trois coureurs à avoir soulevé le Pavé ont, à chaque fois, connu leur moment de gloire. Jamais ils n’avaient remporté une autre grande victoire sur les classiques et jamais ensuite ils n’ont su rééditer leur exploit, malgré des places d’honneur l’année suivant son succès. Que ce soit Magnus Backstedt (2004). Stuart O’Grady (2007) ou Johan Van Summeren (2011), ils ne comptent aucun autre grand succès à leur palmarès.
Cette année, qui est susceptible de répondre aux critères du vainqueur que personne n’attend ? En voici trois...
7e de Paris-Roubaix en 2013, Sébastian Langeveld est souvent oublié au moment d’évoquer les outsiders. Pourtant, ses qualités sur les pavés sont incontestables. Il a remporté le Het Nieuwsblad, en 2011, sous le maillot de la Rabobank.
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Sebastian Langeveld lors de sa victoire dans le Het Nieuwsblad, en 2011, sous le maillot de la Rabobank

Crédit: Panoramic

Le champion du monde du contre-la-montre espoirs (2010), Taylor Phinney est un des principaux outsiders. Vainqueur aussi du Paris-Roubaix espoir en 2010, il pourrait concrétiser "chez les grands".
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Taylor Phinney holt die vierte Etappe

Crédit: Imago

10e de Paris-Roubaix en 2012, Maarten Wynants est avant tout l’équipier de Sep Vanmarcke mais pourrait profiter du marquage entre les favoris pour avoir les coudées franches.
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Marcel Wynants (Belkin)

Crédit: Panoramic

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