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Paris - Roubaix - Une journée sur les pavés de l'Enfer du Nord

Benoît Vittek

Mis à jour 04/04/2017 à 09:34 GMT+2

PARIS - ROUBAIX - À moins d'une semaine de la "reine des classiques", on a nous aussi fait la "reco", lundi. La météo clémente promet un pavé propre mais toujours exigeant avec 55 kilomètres de secteurs cumulés.

Tom Boonen lors de Paris - Roubaix 2016

Crédit: AFP

Avis aux amoureux des pavés : une bonne reconnaissance de Paris - Roubaix commence Chez Françoise, à Troisvilles. À mi-chemin entre Saint-Quentin et Valenciennes, le village n'abrite pas seulement les premiers pavés de la "reine des classiques". On y déguste aussi "la meilleure omelette du cyclisme", selon Christian Prudhomme. Et celui qui ne cesse de vanter les liens entre le vélo et le terroir peut se targuer d'une solide expertise en sa qualité du directeur du cyclisme d'Amaury Sport Organisation.
Lundi, à l'heure où six jours plus tard le peloton de Paris - Roubaix engloutira des pâtes avant d'entamer sa procession vers l'Enfer du Nord, c'est donc plateau de charcuteries, omelette baveuse, maroilles et tarte au sucre pour lancer la "reco". Le tout arrosé d'un petit café ou d'une bière pas si petite pour 9h30 du matin. Depuis 30 ans, Françoise est aux soins pour les amis de Paris - Roubaix. "Tiens, je t'en remets, intime-t-elle à Christian Prudhomme ce matin-là. T'as une grosse journée devant toi."
Arenberg - Paris - Roubaix 2017
55 kilomètres de pavés, dans des conditions humides, ça fait vraiment long
Après un bon petit déj', direction les pavés. Au lendemain du Tour des Flandres, le patron du Tour de France vient lancer les classiques ASO, avec Paris - Roubaix dimanche avant la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège à la mi-avril. Le soleil est de la partie (il est également attendu dimanche), l'occasion pour Prudhomme de promettre "une très belle course" et d'assurer qu'il n'avait "jamais vu les secteurs dans un aussi bel état en une douzaine d'années de reconnaissances".
Comprenez : le terrain, poussiéreux mais relativement propre, n'a pas été perturbé par des intempéries récentes. Mais ne vous inquiétez pas : dimanche, ça va secouer, pour la 115e édition de Paris - Roubaix. "On a rajouté 3,8 km de pavés au début et on en enlève 1,5 un peu plus loin", détaille Thierry Gouvenou, numéro 2 de Christian Prudhomme et guide de luxe sur les routes du Nord. Avec un total de 55 kilomètres, "on est dans la jauge supérieure à ne pas dépasser. Dans des conditions sèches, ça va. Si c'est humide, ça fait vraiment long."

Du neuf avant Arenberg

"On arrive maintenant au secteur numéro 26, entre Viesly et Briastre", égrène Thierry Gouvenou au fur et à mesure que les pavés défilent. Ceux-ci reviennent sur la course après trente ans d'absence. À moins d'une semaine du passage des coureurs, une demi-douzaine d'étudiants du lycée horticole de Raimes sont à pied d'oeuvre pour rénover un secteur abîmé par de nombreuses ornières, particulièrement dans une portion descendante. "C'est un casse-tête et c'est dur physiquement, explique leur professeure Anne-Sophie Laigle. Mais c'est aussi une expérience unique. Quand la course passera sur ce secteur, ils pourront dire : 'J'y étais. C'est grâce à moi.'"
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Rénovation de pavés - Paris - Roubaix 2017

Crédit: Eurosport

Avec ces premiers secteurs, le peloton va se tendre "mais ça ne devrait pas encore casser", anticipe Gouvenou. La rupture va vite intervenir, avec un premier monstre à l'horizon. La trouée d'Arenberg, onzième secteur emprunté par les coureurs, est le premier crédité de la note de difficulté maximale, 5 étoiles.
Ici, il y en a toujours qui tombent
"Un favori ne peut pas entrer dans la trouée au-delà de la 30e position, donc on est face à un moment-clef", analyse Gouvenou. Surtout, on est face à un endroit majestueux, l'entrée dans la forêt tant attendue et redoutée. Ce lundi, des promeneurs apprécient le beau temps. Un cycliste emprunte une bande de bitume sur le côté droit de la trouée. Dimanche, ce sera la guerre sur le pavé.
"Secteur numéro 12, d'Auchy-les-Orchies à Bersay." À cinquante kilomètres du Vélodrome, le pavé se fait à nouveau très irrégulier. Au milieu du secteur, le chemin se rétrécit avec un virage à gauche mangé par le gravier. "Ici, il y en a toujours qui tombent", alerte Cédric Coutouly, aujourd'hui régulateur pour ASO. Le secteur numéro 11, celui du Mons-en-Pévèle suit immédiatement, avec sa note 5 étoiles. "Ici il vaut mieux rouler sur le haut du pavé, décrypte Coutouly. C'est là qu'ils sont tombés l'an dernier avec Fabian Cancellara." Un peu plus loin, sur le secteur 9 : "Lars Bak avait fait un tout-droit dans ce virage quand on était venu avec le Tour."

Dernier sommet au Carrefour de l'arbre

Templeuve, et son moulin dédié à Tom Boonen, Cysoing, Bourghelles… Les dernières difficultés s'enchaînent jusqu'au juge de paix, le Carrefour de l'arbre, le troisième et dernier secteur 5 étoiles : 2,1 kilomètres de pavés pour meurtrir des organismes usés, alors que le difficile secteur de Camphin-en-Pévèle vient de marquer l'entrée dans les 20 derniers kilomètres.
Au passage devant le restaurant l'Arbre, à la sortie du secteur, le plus dur est fait, même si les organisateurs ont réservé une dernière surprise aux coureurs. Des barrières les empêcheront d'emprunter les fines bandes cyclables qui bordent le secteur de Hem, à 7 kilomètres de l'arrivée. De quoi éprouver un peu plus les coureurs après huit heures d'efforts sur les routes de l'Enfer du Nord… Ils servent de l'omelette à l'Arbre ?
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Auchy-les-Orchies, pavés de Metz - Paris - Roubaix 2017

Crédit: Eurosport

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