"Optimiste mais prudent"

Eurosport
ParEurosport

Publié 04/09/2006 à 16:15 GMT+2

Pat McQuaid revient sur l'Opération Puerto en Espagne et, moins inquiétant selon lui, le contrôle positif de Floyd Landis, lauréat déchu du Tour de France. Le président de l'UCI se dit "optimiste mais prudent" et espère qu'à l'avenir tous les acteurs du c

Quels sont les derniers développements de "l'Opération Puerto"?
Nous avons reçu des informations concernant la plupart des coureurs impliqués dans l'Opération Puerto et nous les avons transmises aux fédérations concernées. C'est désormais à ces fédérations de traiter ces dossiers, aussi vite que possible.
Combien y-a-t-il de coureurs impliqués, de quelle nationalité, et quelles sont les preuves à leur encontre?
Il y a une demi-douzaine de coureurs, la plupart espagnols. La presse a étudié les listes et en a tiré des conclusions. Mais nous devons donner du temps aux fédérations nationales. Il ne s'agit pas dans ce cas d'un échantillon A et d'un échantillon B, preuves scientifiques que l'on ne peut contester. Il est important de rassembler autant de preuves que possible. Nous avons reçu 500 pages d'Espagne, rien que pendant le Tour de France. Toutes les fédérations devraient recevoir ces dossiers dans les jours à venir: ce sera à elles de prendre des mesures appropriées.
Y-a-t-il des événements qui, dans les derniers mois, ont changé votre vision du cyclisme?
Bien sûr, et à plusieurs reprises lors des derniers mois je me suis demandé si le cyclisme s'en remettrait. L'histoire de Floyd Landis a été le plus grand choc parce qu'elle a fait le Tour du monde en quelques heures. Cela cause beaucoup de dégâts à l'image du sport mais le cas de Landis a été le seul contrôle positif du Tour de France. Exceptée l'affaire Landis, le Tour de France a été une course propre.
Les équipes prennent-elles, selon vous, leurs responsabilités?
Je pense que grâce à l'impact de l'Operation Puerto, de plus en plus d'efforts sont faits dans la lutte contre le dopage. Des équipes comme T-Mobile et CSC prennent des mesures positives. Elles savent aussi bien que nous qu'elles doivent regagner leur crédibilité. Comparativement, je suis plus inquiet des conséquences de ce qui se passe en Espagne. Cette affaire m'a surpris. Je pensais qu'il y avait des coureurs qui travaillaient avec leur propre médecin en dehors du cyclisme mais en fait il s'agissait d'une forme de dopage très sophistiquée conçue pour être indécelable et ça l'a été.
Floyd Landis a affirmé qu'il n'avait pas eu la chance de vraiment se défendre et a émis des doutes au sujet du laboratoire français qui avait pratiqué les tests.
Je ne suis pas d'accord. Les échantillons de Landis ont été strictement contrôlés. Lors de l'analyse de l'échantillon B, son avocat était présent et après s'être assuré qu'il s'agissait bien de celui de Landis, il a été analysé en face de l'avocat, c'est pour cela que sa réclamation ne tient pas.
Etes-vous optimiste à propos de l'avenir de ce sport?
Oui mais je suis prudent. Il y a encore des gens associés à ce sport qui ne lui font pas de bien et d'une certaine manière ce sera difficile à changer. Je crois que nous ne faisons pas assez attention à ce que signifie le fait d'être un cycliste professionnel. Les enfants qui viennent à ce sport ne doivent pas être convaincus qu'il faut se doper pour réussir.
Après ce qui est arrivé au départ du Tour, quelle a été votre réaction à l'affaire Landis?
J'étais à l'aéroport de Munich lorsque j'ai eu un appel de quelqu'un de mon bureau. Plein de choses m'ont traversé l'esprit. Mais ce qui s'est passé en Espagne m'inquiète plus. Je me souviens avoir pensé: comment pourrons nous nous remettre de ces deux affaires combinées? Nous pouvons mais nous avons besoin que tout le monde tire dans la bonne direction. Lorsque vous voyez la prise de position des Allemands, puis le président de la Fédération italienne soutenir ouvertement Ivan Basso, ce sont deux discours opposés. Je soutiens les propositions des Allemands, qui proposent des solutions.
A propos de Basso, que risque-t-il s'il est convaincu de dopage?
Il risque d'être banni pour quatre ans, une suspension de deux ans, plus deux ans selon le code adopté par les équipes du Pro Tour. Et il serait très difficile pour lui de revenir.
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