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Sky, toujours plus haut

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 07/07/2012 à 21:23 GMT+2

La Planche des Belles Filles a mis en évidence la qualité du collectif de l'équipe Sky du nouveau maillot jaune Bradley Wiggins. Une réussite qui ne doit rien au hasard tant tout est planifié au sein de la formation britannique. A deux semaines de l'arrivée, le plus dur reste néanmoins à faire.

2012 tour de france sky wiggins

Crédit: AFP

"J'ai un plan", ne cesse de clamer Bradley Wiggins depuis plusieurs mois à tous ceux qui l'interrogent sur ses ambitions pour le Tour de France. Au sommet de la Planche des Belles Filles qui a déjà sonné le glas des ambitions de quelques uns des outsiders de cette Grande Boucle, le plan en question a fonctionné à merveille. Le Britannique n'a certes pas encore remporté la course mais en endossant le maillot jaune, le double champion olympique en titre de poursuite individuelle a prouvé aux sceptiques qu'il avait achevé sa mue. "On avait placé la barre très, très haut et on atteint l'objectif. On a montré notre force", témoigne ainsi sans fausse modestie Sean Yates, le directeur sportif du Team Sky, soulagé de voir des mois de sacrifices porter leurs fruits.

Sur une montée inédite aux pourcentages effrayants, beaucoup voyaient Wiggins buter sur ses limites. Le verdict limpide rendu par l'ascension finale leur a indéniablement donné tort. Le vainqueur cette saison de Paris-Nice, du Tour de Romandie et du Critérium du Dauphiné poursuit donc sa marche en avant là où l'on pouvait l'imaginer payer un trop plein d'efforts printaniers. Grâce à une maîtrise collective impressionnante qui a vu chacun de ses coéquipiers réciter sa partition à la perfection, le protégé de Dave Brailsford est donc aller conquérir la tunique qui occupe inlassablement ses pensées depuis son abandon sur chute l'an passé. "C'est énorme ! J'en rêve depuis que je suis enfant", s'enthousiasme-t-il avec passion.
Une totale maîtrise
Sur la route de la Planche des Filles que Wiggins et ses coéquipiers avaient méticuleusement reconnue, ce sont d'abord Christian Knees et Bernhard Eisel qui sont entrés en action pour maintenir l'écart derrière les sept échappés du jour dans des proportions raisonnables. C'est ensuite le prodige norvégien Edvald Boasson Hagen qui s'y est collé dans son style caractéristique d'enrouleur de braquet. Au pied de la montée finale, Michael Rogers, qui, presque partout ailleurs, pourrait prétendre aux galons de leader, a encore haussé le ton pour provoquer une première sélection avant de laisser à Richie Porte et Christopher Froome le soin de finir le travail. "On avait décidé de prendre la course en mains dès le départ, analyse ce dernier. Il fallait surtout arriver devant pour l'ascension finale. Richie a fait un boulot formidable. Il m'a cédé le relais à deux kilomètres de l'arrivée et son travail a causé des dégâts. Ça a facilité la suite."
Au pied de l'ultime rampe, seuls Evans et Nibali avaient pu résister à ce train d'enfer imprimé sur la base des données de puissance fournies en direct aux coureurs du Team Sky par leurs capteurs SRM (appareil permettant de mesurer l'intensité de l'effort). "On avait décidé d'imprimer notre rythme en contrôlant nos watts pour ne pas nous mettre dans le rouge", explique Wiggins qui, de par son étroite collaboration avec son entraîneur Shane Sutton, sait qu'il ne doit pas dépasser son seuil anaérobie trop tôt s'il ne veut pas exploser. Dans les derniers hectomètres, quand de tels excès ne prêtaient plus à conséquence, ils ont pu lâcher les chevaux. Pour Wiggo, selon ses propres termes, "l'essentiel était de ne pas perdre de temps sur Cadel." Pour Froome, ce sont les circonstances de course qui ont décidé. "La victoire d'étape, ce n'était pas prévu. Mais l'opportunité s'est présentée.", explique-t-il ainsi radieux avec son maillot de meilleur grimpeur sur les épaules.
"On est prêt à mener le combat"
Pour arriver à un tel résultat, les coureurs de Sean Yates n'ont rien laissé au hasard. Assumant de ne laisser que deux équipiers à la disposition de Mark Cavendish, le Team Sky a depuis des mois défini sa sélection pour le Tour. Chacun des neuf coureurs présents a ainsi pu se préparer dans des conditions. En mai, deux semaines durant, Wiggins, accompagné de Rogers, Froome, Porte, Knees et Sioutsou, malheureusement contraint à l'abandon sur chute en début de Tour, s'est ainsi rendu sur les flancs du volcan Teide aux Canaries pour se préparer en altitude et prendre la mesure des forts pourcentages. Début juin, ce même groupe a pu roder ses automatismes sur un Dauphiné dominé de la tête et des épaules. En somme, rien n'est négligé dans la formation britannique qui pousse la recherche de la performance dans les moindres détails. Un exemple ? Là où de nombreuses formations invitent leurs coureurs à regagner au plus vite le calme des pullmans dans les aires d'arrivée, les Sky sacrifient à chaque fin d'étape à un décrassage sur home-trainer pour évacuer les toxines.
Avec le maillot jaune et deux coureurs solides en embuscade dans le top 10 (Froome 9e à 1'32" et Rogers 10e à 1'40"), le Team Sky a toute les cartes en main pour dominer la course. "Les choses sont assez claires: le classement se joue entre Bradley et Cadel", résume Froome qui réfute immédiatement toute ambition personnelle: "Bradley est le seul leader de l'équipe." A deux semaines de l'arrivée, la formation du nouveau maillot jaune va maintenant devoir accomplir la dernière partie de son plan en défendant le maillot jaune de Wiggins. "On est prêt à mener le combat", assène Sean Yates en guise de conclusion. Si tout fonctionne comme prévu chez Sky pour le moment, on brûle d'envie de voir dans les jours prochains ce que ce collectif, rompu à la planification, sera capable de faire quand l'improvisation deviendra nécessaire.
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