Basso vient pour gagner

Le grand objectif de sa saison, ultime rêve de sa carrière, est plus lointain. Nous ne sommes pas encore au printemps et Ivan Basso a déjà un coin de sa tête en été, au mois de juillet. Le Varésan rêve du Tour de France. Mais ce futur plat de résistance de son année 2011 ne l'empêche pas de vouloir savourer certains amuse-gueules. Présent au départ de Tirreno-Adriatico, qui débute ce mardi, le vainqueur du Giro 2010 vient pour gagner, il ne s'en cache pas.

A vrai dire, son impasse sur le prochain Tour d'Italie l'autorise à briguer des succès plus précoces. Il sera temps ensuite pour lui de se tourner Dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport, Basso a fait part de ses intentions. "Je ne me considère pas comme le favori, ne serait-ce que par superstition, mais je me sens vraiment bien en ce moment, a confié le coureur de l'équipe Liquigas. Ce n'est pas un secret, j'ai entouré cette course d'une cercle rouge sur mon calendrier." Contrairement à beaucoup d'autres, notamment les sprinters, Basso ne vient pas sur la Course des deux mers pour préparer Milan-Sanremo. Il en a fait un objectif en soi.

Tirreno débute cette année par un contre-la-montre par équipes de 16,8 kilomètres autour de Marina di Carrara. Plutôt une bonne chose a priori pour l'équipe Liquigas, qui s'était imposée dans cet exercice l'an dernier sur le Giro, également lors de la 1re étape. "Mes coéquipiers sont très motivés, ils sont forts et nous pouvons bien faire dans cet exercice, estime Basso. Nous n'avons que deux nouveaux coureurs, Caruso et Marangoni, et ils sont bien intégrés." Il y aura également un chrono individuel mardi prochain, lors de la dernière étape (sur un peu moins de 10 kilomètres). Pour l'Italien, tout risque de se jouer sur ces deux rendez-vous. "Les deux chronos seront déterminants, juge-t-il. Et pour moi, ils sont aussi un bon test pour la suite de la saison."

Comme souvent, Tirreno risque de se jouer à une poignée de secondes, d'où l'importance pour Basso de ne pas rater les deux épreuves chronométrées. Pour le reste, il se sent capable de rivaliser avec n'importe qui, même s'il aurait aimé une ou deux arrivées en côte supplémentaires. "Ça aurait été mieux pour moi, mais ce n'est pas très grave. Il faudra faire attention à tout, y compris aux bonifications." Selon lui, la faculté de récupération sera décisive. "Plus que la difficulté, reprend Basso, c'est la longueur des étapes qui est importante (NDLR: ce week-end, il faudra enchaîner deux étapes de 240 kilomètres). Tout le monde risque d'être fatigué dimanche soir après l'étape de Castelraimondo."

Liquigas a par ailleurs sorti le grand jeu pour cette première grande course par étapes de la saison en Italie. Outre Basso, Vincenzo Nibali est également au départ. La formation italienne aligne donc le vainqueur du Giro et celui de la Vuelta. L'occasion pour Basso de rappeler que l'entente est cordiale entre lui et son cadet. "Je suis content qu'il soit là. Vincenzo n'a pas changé depuis sa victoire au Tour d'Espagne l'année dernière. Nous savons tous les deux qu'une rivalité nuirait à l'un comme à l'autre", explique Basso, qui sera le leader unique de l'équipe sur cette course, Nibali étant moins avancé dans sa préparation.