Première pour Astana !

Sorti de nulle part pour prendre la relève de Liberty Seguros, écoeuré par le dopage, Astana n'oubliera pas ce 2 août 2006. La petite histoire retiendra que c'est à cette date que le sponsor kazakh a obtenu sa toute première victoire dans le peloton, qui plus est dans le cadre du Pro Tour. Trouvé en catastrophe par Alexandre Vinokourov en personne, avec la complicité du premier Ministre du Kazakhstan, le consortium pétrolier obtient donc un premier retour sur investissement.

Comme on pouvait s'y attendre, c'est un Kazakh qui a mis les couleurs du pays à l'honneur. La surprise tient dans l'identité du coureur. Ce n'est pas Alexandre Vinokourov qui s'est chargé d'ouvrir le compteur d'Astana. Pas même Andrey Kashechkin. La lumière est venue d'un troisième larron, Assan Bazayev. Moins connu que ses deux compatriotes, il s'est imposé au sprint à Bielefeld, devant Danilo Napolitano (Lampre) et Erik Zabel (Milram), qui oeuvrait pourtant sur ses terres mercredi.

Bazayev figurait parmi les coureurs retenus pour disputer le Tour de France avant que l'ensemble de l'équipe ne soit exclue la veille du départ, cinq des neuf membres de son effectif étant impliqués dans le scandale de dopage sanguin en Espagne. Il n'avait donc pu trouver en France l'occasion de révéler son talent. Agé de 25 ans, Bazayev a intégré le peloton professionnel cette année, après deux saisons passées au sein de la modeste formation Capec. Comme Astana, il s'est offert sa toute première victoire.

Si le soleil, emblème du Kazakhstan, trône sur le maillot de la dernière née des équipes du Pro Tour, on ne l'a en revanche pas aperçu de la journée dans le ciel allemand. La canicule est loin. Le mercure affichait à peine 13° à l'arrivée, et ce sont de véritables trombes d'eau qui ont inondé le parcours lors des 20 derniers kilomètres. C'est d'ailleurs au moment où le déluge s'est abattu sur le peloton que celui-ci a opéré la jonction avec Antton Luengo et Andreas Matzbacher, les deux courageux du jour, échappés pendant près de 150 kilomètres.

A cet instant, Erik Zabel, qui a tout de même beaucoup fait bosser son équipe, croyait encore à la victoire, histoire de doubler son compteur 2006. C'était sans compter sur le rayon de soleil Astana, sous la forme du cri de rage de Bazayev sur la ligne. Dommage pour le Berlinois, qui pouvait même espérer s'emparer du maillot jaune de leader par le jeu des bonifications. Celui-ci reste donc au moins pour une journée supplémentaire sur les épaules de Vladimir Gusev, vainqueur du prologue la veille.