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Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 31/08/2010 à 14:27 GMT+2

Après seulement trois jours de course, la Vuelta a déjà livré ses premiers enseignements. Plus ouvert que jamais, le Tour d'Espagne ne sourira pas cette année à Andy Schleck, lâché sur les pentes du Puerto de Leon. Joaquin Rodriguez et Vincenzo Nibali ont, en revanche, fait forte impression.

CYCLING 2010 Tour d'Espagne Andy Schleck

Crédit: AFP

Andy Schleck n'y était pas. A un peu plus de six kilomètres du difficile Puerto de Leon, le jeune Luxembourgeois a lâché prise sans même paraître souffrir. Le double dauphin d'Alberto Contador sur le dernier Tour de France avait bien annoncé qu'il prenait le départ de cette Vuelta dans la peau d'un équipier de luxe pour Frank, son aîné, mais force est pourtant de constater que la vision de cet excellent grimpeur incapable de suivre un peloton d'une soixantaine d'unités sur les pentes du premier col de première catégorie de ce Tour d'Espagne était de nature à surprendre les plus avisés des observateurs. Quel contraste entre un Andy virevoltant sur les pentes de juillet et ce même coureur recroquevillé sur sa machine dont l'absence de motivation transparaissait jusque sur son visage. Sans doute éreinté nerveusement par l'âpreté de la lutte qu'il a livrée sur la Grande Boucle, le Luxembourgeois s'est présenté au départ de Séville en déniant toute ambition personnelle. La première étape accidentée de la course ibérique durant laquelle il a concédé plus de 14 minutes a confirmé qu'il n'avait pas menti.
Frustré de ne pas avoir pu défendre ses chances sur le Tour de France, son frère Frank aura donc toute latitude d'agir à sa guise sur ce Tour d'Espagne. Le renfort d'Andy en deuxième et troisième semaine pourra en outre l'aider à tenir la dragée haute à ses principaux adversaires quand la répétition d'étapes de montagne d'une rare densité viendra soumettre les organismes à rude épreuve. En attendant, le dernier vainqueur du Tour de Suisse n'a toutefois pas semblé à son meilleur niveau lundi dans la montée finale vers les hauteurs de Malaga. En moins de 2 kilomètres, le champion du Luxembourg a en effet concédé 4" à Vincenzo Nibali et 16" à Joaquin Rodriguez. Pas grand chose sur le plan comptable mais des montagnes d'un point de vue psychologique à un moment où chacun cherche à jauger la condition des autres favoris. Sans doute encore en phase ascendante après sa triple fracture de la clavicule, Frank Schleck sera sans doute déjà mieux le week-end prochain vers Xorret de Cati et Alcoy avant de retrouver des sensations optimales en troisième semaine où ses facultés de récupération hors normes pourraient bien lui permettre de faire la différence.
Nibali idéalement placé
Derrière Philippe Gilbert, impressionnant vainqueur de cette étape taillée sur mesure pour son profil de puncheur, Joaquin Rodriguez a marqué les esprits en prenant du temps à tous les favoris de cette Vuelta. Le coureur de la Katusha a failli être en mesure de jouer la victoire d'étape mais sa bonne opération au général est sans doute de nature à le consoler. Désormais deuxième à 14" de Gilbert, le vainqueur de l'étape de Mende sur le Tour 2010 est idéalement placé dans la perspective du premier week-end montagneux où il devrait être en mesure d'endosser, au moins provisoirement, la tunique rouge de leader. L'ascension de l'Alto de Xorret del Cati et ses pourcentages effrayants devraient parfaitement lui convenir et pourrait bien lui servir de rampe de lancement vers un rôle de tout premier plan. A l'inverse de Frank Schleck, qui a de la fraicheur à revendre, l'Espagnol qui a fait le Tour à bloc pourrait néanmoins décliner au fur et à mesure que l'on s'approche du dénouement de la course.
Vincenzo Nibali a pour sa part préparé spécifiquement la Vuelta et ça se voit déjà. A la lutte avec Gilbert sous la flamme rouge, le Sicilien a certes lâché du lest dans le dernier kilomètre de montée vers le château de Malaga mais il est tout de même parvenu à franchir la ligne d'arrivée en quatrième position à seulement 15" du puncheur belge. Cinquième à 28" du Wallon au général, ce funambule de la trajectoire qui a pris une nouvelle dimension sur le dernier Giro (3e derrière Basso et Arroyo) occupe une position d'attente idéale qui lui évite d'avoir à supporter trop tôt le poids de la course. Son coéquipier Roman Kreuziger, entreprenant en début d'étape, n'est quant à lui pas parvenu à masquer ses limites du moment en concédant 30" au vainqueur du jour. Fidèle à sa discrétion coutumière, Denis Menchov, déjà deux fois vainqueur à Madrid, n'a pas mis le nez à la fenêtre une seule fois dans la montée finale mais, à l'arrivée, il est devant Frank Schleck (à qui il prend une anecdotique seconde), Luis Leon Sanchez (21e à 25"), Roman Kreuziger et Carlos Sastre (31e à 30"). Le prometteur Igor Anton qui, à l'image de Nibali, a sacrifié le Tour de France sur l'autel de ces ambitions espagnoles ne regrette sans doute pas son choix. Troisième à Malaga, il prend discrètement date avant les étapes de montagne où il espère enfin franchir le cap qui se refuse à lui depuis trois ans. En somme, ces premiers enseignements ne constituent souvent que des indications de la forme des uns et des autres au moment T mais ils viennent toutefois confirmer que la victoire sur cette 65e Vuelta sera très disputée. S'il on y voit déjà plus clair, le suspense reste entier...
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