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La résurrection

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/09/2011 à 23:40 GMT+2

Juan Jose Cobo n'aurait sans doute pas imaginé s'imposer au sommet de l'Angliru voilà seulement deux mois, alors qu'il envisageait de tout arrêter. A 30 ans, le coureur de l'équipe Geox connait sur ce Tour d'Espagne 2011 une résurrection aussi spectaculaire qu'inattendue. Au point de le gagner?

Juanjo Cobo

Crédit: Reuters

"Ce n'était pas une montée qui convenait bien à mes qualités". Quand ils liront cela, les adversaires de Juan Jose Cobo hésiteront entre s'étouffer, rire ou pleurer. Si l'Angliru avait été davantage adapté à l'Espagnol, la Vuelta serait d'ores et déjà pliée. Là, le jeu reste ouvert, mais "Juanjo" a frappé un très grand coup en survolant ce 15e acte. Sur les pentes phénoménales du col asturien, personne n'a été capable de suivre son rythme. Nouveau leader du Tour d'Espagne, Cobo en est aussi, désormais, l'incontestable favori à l'aube de la dernière semaine.
Tout le monde s'attendait à une offensive du coureur de la Geox. La veille, déjà, il s'était montré saignant aux Lacs de Somiedo. Rein Taaramae avait résisté à son retour pour gagner l'étape, mais Cobo avait repris du temps à tous ses adversaires. Des adversaires, notamment du côté de chez SKy, qui guettaient donc son attaque dans l'Angliru. Ils la redoutaient sans doute aussi. Ils avaient raison. Cobo l'avait programmée, mais il se sentait si bien qu'il a anticipé. "Je ne devais pas attaquer si loin de l'arrivée", explique-t-il. "L'idée, c'était de contrôler la course et de lancer Cobo à 3,5 kilomètres du sommet, juste avant les passages les plus durs", confie Joxean Fernandez Matxin, le directeur sportif de l'équipe Geox.
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Juan Jose Cobo Geox Vuelta a Espana 2011

Crédit: Reuters

Une grosse équipe à son service
Finalement, il a démarré à plus de six kilomètres du sommet, prenant le risque d'exploser en cas de coup de moins bien. "Mes jambes répondaient vraiment bien alors j'ai décidé de partir un peu plus tôt que prévu, reprend le nouveau leader. Je ne savais pas si je serais capable de tenir jusqu'en haut, mais j'ai pris le risque." Un risque payant. Nécessaire, même. S'il avait attendu les trois ou quatre derniers kilomètres pour placer sa banderille, Cobo ne trônerait probablement pas au sommet de la hiérarchie. "Mètre après mètre, j'ai vu que je creusais l'écart et ça m'a donné à la fois de la confiance et de l'énergie pour aller jusqu'au bout", raconte le coureur de Torrelavega, qui devance désormais Christopher Froome et Bradley Wiggins de 20 et 46 secondes.
Qui aurait misé un euro sur un tel podium provisoire au soir de l'Angliru voilà deux semaines? Pas grand monde. La performance de Cobo n'est pas la moins surprenante quand on sait que l'Espagnol était à deux doigts de tout balancer au printemps. Il parlait de retraite. Depuis des mois, il trainait sa misère dans les pelotons, sans le moindre résultat. Cet été, il s'et remis en selle, en pointant le nez dans la Clasica San Sebastian, avant de finir sur le podium du Tour de Burgos. Mais de là à le voir flamber de la sorte sur la Vuelta, il y avait un pas que personne n'aurait osé franchir. On a retrouvé le Cobo du Tour 2008, celui qui flambait chez Saunier Duval, avant que son équipe ne quitte brutalement la course après l'explosion du scandale Riicardo Ricco. Sa victoire au sommet de l'Angliru est tout simplement la première depuis deux ans et un succès d'étape sur… la Vuelta 2009. C'est dire s'il revient de nulle part. "C'est le plus grand jour de ma carrière", concède-t-il.
Le plus grand en attendant dimanche prochain, peut-être. Il est désormais tout sauf absurde d'imaginer Cobo en rogue à Madrid. Il a manifestement des jambes de feu, un mental de fer et, pour ne rien gâter, une équipe en or. Avec Menchov et Sastre, il dispose d'un duo expérimenté et plutôt en forme si l'on en juge ce que l'on a vu ce week-end. Deux anciens vainqueurs de grands tours à son service, ça pourrait être pire. "Je ne sais pas comme va se finir cette Vuelta, dit-il. Il reste beaucoup d'étapes difficiles. Madrid est loin. La journée de repos va faire du bien, mais pourquoi je n'y croirais pas?" Après son numéro dans l'Angliru, on se le demande, en effet…
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