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Bardet a eu bien raison de venir : la Vuelta vaut le détour

Benoît Vittek

Mis à jour 19/08/2017 à 11:44 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - Snobée par les plus grands coureurs dans les années 2000, la Vuelta s'est construit un nouveau sex-appeal pour revenir sur le devant de la scène. Cette année, c'est Romain Bardet (AG2R-La Mondiale) qui s'est laissé tenter par une épreuve qui ne manque pas d'arguments pour le séduire.

Romain Bardet

Crédit: Getty Images

Allez viens Romain, tu vas voir on est bien. La Vuelta, ce n’est pas le Tour de France, mais il y a tout pour que tu t’y plaises quand même : de superbes décors, des scénarios des plus excitants, de l’enthousiasme et un très haut niveau sportif sur un parcours des plus musclés qui fait la part belle aux grimpeurs en ton genre. Pour l’instant, tu ne connais que la Grande Boucle, mais tu vas voir Romain, la Vuelta a de biens beaux arguments à faire valoir.
Car la Vuelta, belle Espagnole, est fière. Elle est persuadée qu’elle vit dans le plus beau pays du monde, et qu’elle a tous les atouts pour séduire le monde entier. Elle veut vivre par elle même, pas servir de préparation temporaire aux Mondiaux. Et elle a su se trouver une nouvelle identité ces dernières saisons pour devenir bien plus que la troisième roue des Grands Tours.

Finis les duels hispano-espagnols, les stars affluent en Espagne

Sportivement d’abord. Son parcours toujours plus montagneux (9 arrivées musclées pour 4 étapes dédiées aux sprinteurs) a complètement changé la participation. Il y a seulement quelques années, le plateau de la Vuelta était étincelant au départ, beaucoup moins après deux semaines, lorsque les stars de classiques venues préparer les Mondiaux se retiraient pour parfaire leur condition loin de la compétition. Les meilleurs coureurs de Grands Tours snobaient l’épreuve, à moins d’être espagnols ou de s’appeler Denis Menchov.
Aujourd’hui, tu es là Romain, et on ne doute pas que tu donneras tout pour voir Madrid. Les superbes Plazas de la capitale espagnole en valent la peine. Et le rendez-vous de l’Angliru à la veille de l’arrivée finale n’est à manquer sous aucun prétexte. La course se sera déjà décantée mais, sur l’une des ascensions les plus difficiles d’Europe, on attend forcément une bataille royale avec quelques-uns de ces noms : Froome, Contador, Barguil, Nibali, Aru, Chaves, les Yates, Zakarin… Et j’en passe, tant La Vuelta est parvenue à attirer un plateau de luxe pour la lutte finale, malgré l’attrait historique du Giro 100 au printemps.

Sur la Vuelta, tout est possible, il suffit de demander à Contador

Quant à nous, on est impatient de te voir à l’oeuvre, Romain. On sait que ton envie de bousculer la course et ses schémas établis peut trouver de parfaites opportunités de s’exprimer en Espagne. Tu te souviens peut-être de l’étape d’Aramon Formigal et son coup de Trafalgar orchestré par Contador et Quintana pour renverser Froome l'an dernier. Mieux : Fuente Dé 2012, le chef d’oeuvre d’Alberto Contador pour remporter une épreuve dont il n’était pas le coureur le plus fort. Alors attends de voir ce que le Pistolero réserve pour sa dernière Vuelta.
On pourrait dire que cette édition s’annonce exceptionnelle. La tentation des superlatifs est toujours grande et les adieux de Contador suffisent. Romain, ton amour du cyclisme offensif sait tout ce que le Pistolero représente. Mais à vrai dire, ces dernières saisons, la Vuelta a toujours trouvé un moyen de nous régaler. Et cela vaudra encore cette année, ne serait-ce que pour les superbes paysages dans lesquels le peloton évoluera, entre les Arènes de Nîmes, les merveilles des Asturies et de Cuenca, ou l’ascension de la Cumbre del Sol en bord de mer.

"J’espère qu’il aura envie de revenir"

En tout cas Romain, ta présence est déjà saluée. Tu es l’une des grandes attractions du Grand Départ nîmois et le directeur général de l’épreuve, Javier Guillen, t’en remercie : "Ça représente beaucoup que Romain Bardet, le coureur français par excellence du moment, vienne disputer la Vuelta pour la première année où nous partons de France. J’ai une énorme confiance en lui parce que, en plus d’être un coureur de grand talent, je pense qu’il va pouvoir profiter mieux de la course, notamment du point de vue de la pression. J’espère que la Vuelta va lui plaire et qu’il aura envie de revenir."
Loin du Tour que tu chéris tant, Romain, certains de tes adversaires-compagnons de route ont trouvé leur voie en Espagne. Chris Froome s’y est révélé en 2011 et, depuis, il n’a manqué qu’une édition. Fabio Aru revient cette année sur les terres qui ont fait de lui un vainqueur de Grand Tour (2015). On pense aussi à Tom Dumoulin, qui a découvert sur la Vuelta ses dispositions pour les courses de trois semaines, ou Nairo Quintana, qui y a réalisé son baptême des Grands Tours.
Allez viens Romain, tu ne devrais pas le regretter. Et si c’est le cas, on tu pourras toujours te consoler autour d’un excellent vino de la Rioja (on te sait apprenti oenologue) et de merveilleuses tranches de jamon iberico (rien à voir avec tes jambons secs d’Auvergne).
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