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Tour d'Espagne - La fin de l'été arrive, Pinot aussi

Benoît Vittek

Mis à jour 23/08/2018 à 16:29 GMT+2

TOUR D’ESPAGNE - Loin de la grande fête de juillet, qu’il a encore manquée, Thibaut Pinot aborde la fin de saison dans des conditions idéales pour briller sur les trois objectifs qu’il s’est fixés : Vuelta, Mondial et Tour de Lombardie.

Thibaut Pinot

Crédit: Getty Images

Thibaut Pinot n’est pas un homme de juillet. Peu importe, le grimpeur franc-comtois s’attache à briller loin du Tour de France, où il a plus souvent tiré la langue dans la souffrance que levé les bras dans la jouissance (2 victoires d’étape tout de même, dont sa "plus belle" à l’Alpe d’Huez). Cette année, ça passait par le Giro, où le leader de la Groupama-FDJ était tout près de décrocher un deuxième podium en Grand Tour, quatre ans après l’avoir fait sur la Grande Boucle. Mais ses voies respiratoires l’ont (encore) lâché. Qu’à cela ne tienne ?
En 2018, Thibaut Pinot a tout pour être un homme de la fin de saison, qu'il aborde conforté par une toute récente prolongation de contrat avec son équipe de toujours. Juillet, il a encore suivi ça de loin, à se refaire une santé (après son abandon au Giro, il a été piqué par une tique infectée par la maladie de Lyme). “Frustrant”, doit bien admettre celui qui ne cesse de vanter le "vélo-plaisir". C’est ainsi qu’il peut justifier ses escapades italiennes, son style de course agressif. Et son approche détendue de la prochaine Vuelta, premier grand défi d’une fin de saison où on le voit bien se faire plaisir, et briller par la même occasion.
Après les frustrations de mai et juillet, le Français veut faire de cette Vuelta "une chance". Cela dépendra beaucoup de lui, mais on peut aussi penser que le contexte lui est favorable et que l’épreuve espagnole offre un terrain à la mesure de ses talents. Déjà, "on n’aborde pas la Vuelta comme un Tour ou un Giro", Thibaut Pinot est le premier à nous le dire. Comprendre : ce n’est pas bien grave si le Franc-Comtois tire la langue sous le soleil andalou ou est pris dans le vent en bord de mer, il vient en Espagne sans la pression qu’il accepte ou subit selon les pays et les saisons.

Une orgie de montagne pour compléter sa collection de bouquets

"On fera le point à mi-Vuelta", poursuit celui qui avait tout de même pris la 7e place pour sa première participation à l’épreuve espagnole (en 2013). Sa bonne reprise sur le Tour de Pologne (3e du général après plus de deux mois sans compétition) l’a "rassuré", mais Pinot se voit rentrer petit à petit dans une Vuelta où les cadors seront nombreux, et pour beaucoup accompagnés d’interrogations aussi prégnantes que celles entourant le Français : en sait-on plus sur les dispositions de Vincenzo Nibali, Nairo Quintana, ou Wilco Kelderman, tous récemment blessés et qu’on n’a pas vus en course depuis juillet ?
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Simon Yates Michal Kwiatkowski Thibaut Pinot

Crédit: Getty Images

Quand bien même le général s’envolerait (cela me semble tout de même l’option la plus probable), il y a surtout une collection de bouquets à compléter pour celui qui a déjà triomphé sur les routes du Tour et du Giro. Après une mise en jambes exigeante en Andalousie, le vainqueur de l’Alpe d’Huez trouvera une invraisemblable série d’arrivées au sommet dans la deuxième moitié de cette Vuelta (13e, 14e, 15e, 17e, 19e et 20e étapes).
Sur le Tour 2015 ou le Giro 2017, c’est tout au bout des trois semaines, à la 20e étape, qu’il avait magnifié son bilan et la Vuelta 2018 réserve un parcours des plus musclés (4 000m de dénivelé positif en 106km) pour la veille de l’arrivée à Madrid. Pinot espère justement boucler la Vuelta avec du jus, pour mieux se projeter sur ses autres objectifs de la fin de saison.

La Vuelta, pour s’imposer en leader au Mondial ?

Le premier d’entre eux, ce sont évidemment les Mondiaux. Cyrille Guimard a annoncé la couleur : pour triompher du parcours "pour grimpeurs" d’Innsbruck, il faudra "sept guerriers" unis autour d’un leader. Pendant que Warren Barguil se soigne (forfait à Plouay après sa chute sur l’Arctic Race of Norway), et que Romain Bardet et Julian Alaphilippe remettent la machine en marche après les efforts du Tour, Thibaut Pinot a la Vuelta devant lui pour aller chercher ces galons de leader pour un championnat du monde qui constitue une occasion unique pour les grimpeurs en son genre.
"Passer par le Tour d’Espagne peut s’avérer un réel avantage, à condition bien sûr de ne pas finir ce Grand Tour épuisé", a d’ailleurs glissé "le Druide" Guimard. Ce n’est naturellement pas l’intention de Pinot qui, après la Vuelta et le Mondial, ne manquera pas de pousser vers l’Italie, pour s’aligner sur son très cher Tour de Lombardie. À 28 ans, sa constance sur trois semaines est encore sujette à caution, pas sa capacité à enchaîner les efforts pour briller sur un parcours exigeant comme sur Il Lombardia ou à Innsbruck.
Le Franc-Comtois ne s’est jamais aligné sur les autres Monuments, pas même Liège-Bastogne-Liège, mais il a déjà participé six fois à la classique italienne (en 2016, seule année où il ne s’est pas aligné, il avait mis un terme à sa saison après son abandon sur le Tour). L’an dernier, il a même fait décaler d’une semaine un mariage où il officiait comme témoin et dont la date initiale coïncidait avec celle de l’épreuve italienne. Il avait fini 5e à Côme (3e en 2015). En 2018, la route semble parfaitement dégagée pour que Pinot brille cet automne.
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Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), sur la dernière étape du Tour de Pologne 2018

Crédit: Getty Images

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