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Tour d'Espagne - Dernières embrouilles avant une nouvelle Movistar

Benoît Vittek

Mis à jour 23/08/2019 à 17:06 GMT+2

TOUR D’ESPAGNE 2019 - Forfait rocambolesque pour Carapaz, hiérarchie et stratégie encore floues autour de Valverde et Quintana : la Movistar fait le spectacle avant d'attaquer la Vuelta et de laisser une bonne partie de ses leaders filer vers d'autres cieux pour la saison prochaine.

Nairo Quintana et Alejandro Valverde

Crédit: Getty Images

La Vuelta 19 ne s’est pas encore élancée que les dissensions internes de la Movistar s’exposent déjà sous le soleil de la Costa Blanca. La formation espagnole devait aligner un nouveau triumvirat dans l’espoir de régner sur l'ultime Grand Tour de la saison, l'ultime Grand Tour avant de voir une bonne partie de ses leaders (Quintana, Carapaz, Landa) chercher ailleurs un meilleur cadre pour exprimer leurs talents ? Richard Carapaz est absent, victime d’un forfait particulièrement bête qui vient consommer la rupture avec son équipe. Et l’équipe espagnole aborde la Vuelta dans le désordre peu organisé qui la caractérise.
Le futur de Carapaz ne m’intéresse pas”, a ainsi balancé le directeur sportif Pablo Lastras jeudi, au micro de Radio Marca. Le forfait de l’Équatorien était officiel depuis deux heures, alors qu’il se présentait parmi les grands favoris de l’épreuve trois mois après son succès sur le Giro. Problème : sans en informer son équipe, Carapaz a pris la direction des Pays-Bas dimanche dernier, au lendemain du Tour de Burgos, pour participer à un critérium a priori anodin mais dont il est ressorti avec l’épaule et le flanc droits salement amochés par une chute.
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Richard Carapaz

Crédit: Getty Images

Le cachet estimé à 20 à 30 000 euros ne semble plus si profitable, même s’il est loin d’être négligeable à l’aune de son salaire sous-évalué cette saison. Les Movistar ont beau être “dans l’attente” de la réponse de Carapaz à leur dernière offre de contrat (alors que le directeur général Eusebio Unzué actait le départ de l’Équatorien lors du Tour), on attend surtout l’officialisation de son arrivée chez Ineos. Précisons que son agent est aussi celui qui a permis à Dave Brailsford de recruter Egan Bernal et Ivan Sosa, et à Quintana de trouver une porte de sortie vers Arkéa-Samsic (qui s’intéressait également à Carapaz)…

Valverde-Quintana : à toi, à moi

Avec le contre-la-montre par équipes de samedi et de vrais rendez-vous décisifs dans la première semaine de course, les Movistar vont vite devoir laisser derrière eux l’imbroglio Carapaz. Mais la hiérarchie de l’équipe reste floue au sein d’une équipe qui a globalement échoué à faire cohabiter ses nombreux leaders depuis deux ans. “Nous sommes venus avec une grosse équipe et je suis là pour en profiter avec Alejandro”, expliquait prudemment Quintana jeudi. “Ce serait une immense fierté de gagner et de faire une fête latino-américaine (après les succès de Carapaz sur le Giro et Bernal sur le Tour) mais on va prendre les choses jour après jour et Alejandro vient aussi pour jouer sa carte.”
Quelques mètres plus loin, Valverde nous tenait un son de cloche différent : “Non, vraiment, le leader, c’est lui, et moi je vais essayer de ne pas perdre de temps. On pourra évaluer la situation jour après jour. Après cinq étapes, on saura qui peut jouer le général.” Le vétéran espagnol maîtrise parfaitement ce petit jeu sur la Vuelta, une épreuve où les différences se font souvent à coups de secondes, lui permettant de rester dans le jeu (et de bloquer celui de son équipe) jusqu’au moment où il finit par véritablement céder du terrain en haute montagne ou contre-la-montre.
La Vuelta est la course qu’il préfère”, expliquait en milieu de semaine son directeur sportif José Luis Arrieta dans les colonnes de Marca. “Il va être difficile pour nous de le déconnecter de la course au général. C’était l’idée sur le Tour et à la fin, en fonction des circonstances et avec ses qualités, il était devant et a fini dans le top 10.”

Opération renouvellement

Rien de neuf sous le soleil : Valverde est le roi chez Movistar, son équipe de presque toujours (il a rejoint la Caisse-d’Épargne en 2005), avec laquelle il a encore récemment prolongé son contrat jusque 2021. Carapaz, Quintana et Landa partis, la domination de Valverde sur l’unique équipe World Tour espagnole sera plus naturelle encore. Après les échecs des dernières saisons, la Movistar mise sur un gros renouvellement pour la saison prochaine avec un recrutement essentiellement orienté vers la jeunesse.
À 24 ans, Enric Mas, que l’Espagne attend comme le nouveau Contador, est la principale tête d’affiche de ce recrutement. À ses côtés, la formation navarraise fait monter au niveau World Tour le Basque Iñigo Elosegui (vainqueur l’an dernier du Championnat d’Espagne Espoirs à seulement 20 ans), deux espoirs colombiens (Einer Rubio et Juan Diego Alba), le Suisse Johan Jacobs (passé sur la route il y a un an après des débuts en cyclo-cross) ou encore le Britannique Gabriel Cullaigh, issu de la piste.
Une nouvelle ère s'ouvre bientôt chez Movistar. Avec moins de leaders. Et une meilleure cohésion ? “Peut-être vaut-il mieux un ou deux leaders bien entourés que quatre qui ne le sont pas vraiment”, reconnaissait Unzue au printemps dernier.
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