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Tour d'Italie, Tour de France... Qu'attendre de Thibaut Pinot avant sa retraite ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 18/01/2023 à 13:49 GMT+1

SAISON 2023 - L'annonce faite par Thibaut Pinot de sa retraite en fin de saison 2023 a charrié beaucoup de souvenirs et d'émotions. Le lot d'un coureur à part puisque souvent touché par la malchance et à fleur de peau. Alors que la fin du compte à rebours est maintenant fixée, il espère pouvoir redevenir celui qu'il était, celui qui se battait avec les meilleurs coureurs du monde.

Pinot, générateur d'émotions : Les grands moments de sa carrière en vidéo

Puisque nous connaissons la date programmée de l'ultime course de sa carrière, un Tour de Lombardie qu'il a magnifiquement remporté en 2018, on peut jauger du temps qu'il reste à le voir à l'œuvre. Dans moins de neuf mois, Thibaut Pinot ne sera plus un cycliste professionnel. Deux cents soixante-dix jours dont une bonne cinquantaine sur le vélo. Alors qu'il a fait lever n'importe quel amateur de cyclisme, ou presque, de son canapé, qu'attendre de l'ultime saison de Pinot ?
Son programme l'amènera dans un périmètre restreint, de la France, où il reprendra à l'Étoile de Bessèges (1er-5 février) à la Suisse, où il disputera le Tour de Romandie qu'il affectionne en passant évidemment par l'Italie si chère à son coeur avec Tirreno-Adriatico, le Giro (6-28 mai) et enfin donc le Tour de Lombardie, sa dernière course le 7 octobre. Reste la question du Tour de France, pas encore tranchée à l'heure qu'il est.

Sa participation au Tour, question centrale

Lui souhaite ardemment y être mais la Groupama-FDJ veut la meilleure équipe autour de David Gaudu. Alors qu'Arnaud Démare y sera aussi, le choix des grimpeurs sera d'autant plus décisif. Marc Madiot n'a pas le droit à l'erreur et Pinot sait qu'il devra montrer patte blanche, ou plutôt forme optimale, sur le Tour d'Italie… et surtout après pour faire ses adieux à la plus grande course du monde, celle où il a tant souffert et si peu souri.
Mais justement, de tournée d'adieux, Pinot ne veut pas. "C'est pour ça que je veux en parler (de sa retraite) maintenant parce qu'après je voudrai parler vélo, je serai focus sur la course", a-t-il promis à un parterre de journalistes deux jours après l'annonce de sa retraite. La course… et la victoire puisque c'est elle qui l'animait hier et qui l'animera d'autant plus maintenant qu'il a fixé la date de sa péremption professionnelle.
Plus gagneur que son contemporain Romain Bardet, le grimpeur de la Groupama-FDJ compte 33 succès à son palmarès, deux seulement depuis 2019 et le Tourmalet où il avait charrié plus que jamais les espoirs de victoire française sur le Tour. Ce que Pinot désire le plus au monde aujourd'hui, c'est retrouver celui qu'il était entre 2017 et 2019, quand il faisait jeu égal avec les meilleurs grimpeurs du monde.

Pinot veut de l'adrénaline

Celui-ci, Pinot ne l'est plus depuis Nice et la première étape du Tour de France 2020. Il a juré dans L'Équipe en vouloir encore aux organisateurs qui ont maintenu une étape dans des conditions de sécurité qu'il juge toujours scandaleuses. Son dos, meurtri, a bousillé sa saison 2021 et en 2022, il n'était pas tout à fait lui-même, obligé qu'il était de prendre les échappées pour espérer faire des coups. "Je veux battre les meilleurs, retrouver l'adrénaline de la victoire face à eux", nous disait-il début décembre. En est-il capable ?
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Pinot continue son opération renaissance : l'arrivée de la 7e étape en vidéo

A son meilleur niveau, oui le Franc-Comtois rivalisait avec n'importe qui, ou presque. Même Egan Bernal, à qui l'on prête, au top de sa forme, un très haut niveau en montagne, n'avait pas résisté sur les pentes du Prat d'Albis voilà trois ans. Mais depuis, et ce sont les coureurs qui le disent, le niveau a augmenté de manière spectaculaire. Les Pogacar, Evenepoel ou Roglic ont emmené le cyclisme dans de nouvelles sphères en un temps record.

Essayer oui, ne pas s'accroche coûte que coûte

Or Pinot répète qu'il ne s'est éclaté, ni dans son rôle d'électron libre sur le Tour 2022, ni dans les échappées sur la Vuelta. Se mêler à la lutte avec les grands, voilà son ultime rêve. Demandez-lui le Top 3 de ses victoires, vous ne serez pas sûr d'y trouver l'Alpe d'Huez de 2015, endroit mythique mais dompté après un Tour de France raté. Le Giro 2017, la Lombardie 2018 ou le Tour 2019, voilà les modèles.
Alors que les douleurs au dos l'ont définitivement quitté, Pinot se rapproche de son meilleur niveau. Reste à déterminer si celui-ci suffira pour glaner un succès d'étape sur le Giro, c'est son rêve numéro un, ou sur le Tour, c'est son souhait numéro deux. Difficile de juger autrement que sur pièce. On dira quand même que si Thibaut Pinot jure progresser, on peut le croire. On peut aussi espérer qu'il ne s'accrochera pas à des rêves intouchables. Un orgueilleux comme lui essayera le plus longtemps possible mais pour ne pas gâcher sa sortie, Pinot devra peut-être faire des concessions.
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1007 jours après le Tourmalet, 24h après les larmes : Pinot, le bonheur absolu

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