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Tour d'Italie 2014 : Quintana était malade, à 100% il fera très mal

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 24/05/2014 à 21:35 GMT+2

Jusqu’alors décevant voire inquiétant, le leader de la Movistar Nairo Quintana a répondu présent pour la première fois ce samedi sur les routes d’Oropa. Au moment même où les coureurs vont aborder les principales difficultés de ce Giro 2014.

Nairo Quintana (Movistar)

Crédit: AFP

Les choses changement décidément vite en cyclisme. En une semaine parfois. A la sortie du week-end dernier et des deux premières arrivées en altitude, Nairo Quintana (Movistar) semblait incapable de faire la différence sur ses adversaires lors des ascensions. Passif dans la roue des Evans et autres Uran, le Colombien n’est jamais passé à l’attaque, contrairement à ce que l’on était en droit d’attendre. Une attitude alors imputée par beaucoup de suiveurs à une méforme du deuxième du Tour de France 2013. Ce dernier se défendait alors d’être gêné par sa chute de Montecassino, lors de la sixième étape ("Je ne suis pas aussi bien que je le voudrais. Mes blessures  me font mal, surtout quand il y a des attaques"). Grippé ensuite depuis le matin du chrono de jeudi, Quintana avouait ce samedi matin encore avoir des difficultés à respirer. "Je suis encore gêné à la gorge par rapport à l'infection, et je suis toujours un peu pris aux poumons. Cela m'affecte toujours. Ce sont des jours difficiles à passer", déclarait-il.
Force est de reconnaître qu’il vaudrait mieux, pour Uran et consort, que le Colombien ait bluffé en première semaine et dans la presse. Car si l’un des favoris s’est rassuré dans l’ascension d’Oropa, c’est bien Nairo Quintana et il l'avoue lui-même : "Les sensations commencent enfin à être meilleures. Je me sentais de meilleures jambes aujourd'hui et c'est de bon augure pour la suite ". Premier des candidats à la victoire sur la ligne d’arrivée, le leader de la Movistar a enfin pu suivre une attaque, celle de Pozzovivo. Il a d’ailleurs été le seul. Il s’est même permis de reprendre un peu plus de temps, en écrasant puissamment les pédales sur les pavés finals d’Oropa. Au classement, les écarts sont infimes, même avec un Uran qui a un petit peu craqué (vingt-cinq secondes). Mais ils sont symboliques. Car, si le Colombien est capable de reprendre une petite trentaine de secondes à ses adversaires sur une montée de six kilomètres alors que il n’est pas encore à 100%, qu’en sera-t-il lorsque sa grippe sera passée ?

Encore 89km d’ascension finale d’ici Trieste

On le sait, intrinsèquement parlant, Nairo Quintana est le meilleur grimpeur de ce Tour d’Italie. Parce que c’était sans doute déjà le cas lors du dernier Tour de France. Parce que, aussi, la concurrence - sans faire injure à quiconque - n’est franchement pas la même.  Mais, ce Giro 2014 reste le Grand Tour des purs grimpeurs. Surtout cette troisième semaine. Au programme, il reste pas moins de cinq arrivées au sommet (sur sept étapes) pour un total de 89 kilomètres d’ascension finales. Bien plus que ce que les coureurs ont déjà affronté. Sans oublier que certains grands cols seront franchis en cours d’étape, comme mardi où le Gavia et le Stelvio serviront d’amuse-gueules vers Val Martello. Au regard des talents de grimpeurs du Colombien et des longues ascensions qu’il reste à franchir, le retard de Quintana sur Uran (3'04’’) est moindre. A condition de retrouver la forme que le leader de la Movistar avait sur le dernier Tour de France.
Car Nairo Quintana est un spécialiste de la troisième semaine. Il y a toujours excellé. Sur la Vuelta 2012 comme sur le Tour 2013. Mais, dans les deux cas, il l’avait abordé de trop loin pour espérer quoi que ce soit. Il y a deux ans, le Colombien découvrait l’univers des Grand Tours alors que l’an passé, il était au service d’Alejandro Valverde jusqu’à ce que celui-ci perde toute chance de faire un podium sur les routes de Saint-Amand-Montrond. Mais, cette fois-ci, il aborde la troisième semaine avec un retard, certes, mais négligeable. De là à dire que Nairo Quintana est toujours le favori de ce Tour d’Italie, il y a un pas que l’on serait fort tenté de franchir. Il reste en tout cas le coureur autour duquel tourne et tournera toujours la course. Car, au final, à 100%, le Colombien sera intouchable en troisième semaine.
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